Giovanni Fois, le délégué de La Louvière Centre avant le derby face à la Raal: "Un partage pour que ce soit la fête"
Figure emblématique de La Louvière Centre, Giovanni Fois est au club depuis 50 ans. Et pourtant, il aurait pu aller à la Raal…
- Publié le 11-01-2019 à 14h27
- Mis à jour le 13-01-2019 à 09h47
Figure emblématique de La Louvière Centre, Giovanni Fois est au club depuis 50 ans. Et pourtant, il aurait pu aller à la Raal… Depuis plus de 50 ans, Giovanni Fois a le matricule 213 dans le sang. Depuis ses quatre ans, ce livreur de médicaments de bientôt 56 ans ne vit que pour le club. De l’US Centre à La Louvière Centre actuelle, Giovanni Fois a tout connu : les différentes montées, les différents titres qui ont mené les Haine-Saint-Pierrois en Nationales. Il est passé aussi par bien des postes : joueurs, comité des fêtes, président des jeunes, administrateur et délégué depuis une quinzaine d’années.
"C’était à la demande de Rafael Zarbo qui prenait l’équipe en main. À ses côtés, c’était Pierro Rizzo d’ailleurs", se souvient le Louviérois. Si ces deux personnalités ont quitté le club, même si on les croise régulièrement dans les travées du Tivoli, Rizzo étant d’ailleurs le jardinier officiel, Giovanni est toujours là. Des visages, il en a vu passer mais avec Patrick Carton, il fait partie des meubles.
Pourtant , il y a un peu moins d’un an, Giovanni Fois quittait l’ASBL de La Louvière Centre et on évoquait alors son passage à la Raal. "Une décision que je n’aurai jamais pu prendre", confie-t-il. "C’est vrai qu’à l’époque, j’avais eu un petit différend avec Momo Dahmane mais une petite discussion avec lui et le discours du coach m’ont alors convaincu de rester. De toute façon, si je quittais l’URLC, je n’aurai jamais été ailleurs. Ce club, c’est ma vie."
À tel point qu’il l’emmène souvent à la maison. "Tout est organisé en fonction du foot. Ma femme a toujours été au courant et l’a bien accepté. Je lui avais d’ailleurs dit que notre mariage ne devait pas se tenir un jour de match. Je n’y serais pas allé", rigole Giovanni qui a poussé cette passion jusqu’aux murs de la maison. "Elle est peinte en rouge et bleu, les couleurs historiques du club. Et même quand on est passé au vert et blanc, pas question de changer. Je suis avant tout un Pierrot même si j’ai accepté le fait que l’on soit devenu loup."
Pourtant, les changements de couleur de ces dernières saisons sur les maillots des joueurs ne se sont pas fait sans mal pour lui. "J’allais mettre le feu. J’étais contre ! Que l’on garde le bleu et blanc pour les couleurs de la ville, je pouvais comprendre mais passer au vert et blanc m’a fait mal. J’avais dû mal à l’accepter."
Si dorénavant, il fait avec le vert et blanc, c’est par amour pour ce club. D’autant que cette saison, le sourire que Fois n’a jamais perdu malgré des périodes difficiles (la fin de l’ère Tacal ou les problèmes financiers récurrents) est encore plus grand vu les résultats.
"On doit être champion. Le tour final ne nous réussit pas de toute façon", sourit le père de Lindsay qui est aussi active dans le club. "Il faudrait vraiment une catastrophe pour ne pas l’être. D’autant que le groupe regorge de qualités. Sur le terrain mais aussi humainement. Je n’avais plus connu ça depuis 20 ans quand il y avait Farese, Paci, Delaby… Quand les joueurs arrivent, ils disent toujours bonjour, il règne une formidable bonne ambiance et dans le vestiaire, ils ne parlent pas de foot. D’ailleurs, le match de dimanche, c’est un match comme un autre. Mais j’aimerais un partage pour que tout le monde soit content et que ce soit la fête. De toute façon, on sera peut-être battu un jour."
“Délégué, un boulot à temps plein”
Le Tivoli, c’est la 2 e maison de Giovanni qui prend soin des joueurs. Le jour des matchs (à la maison ou en déplacement), la journée de Giovanni Fois commence bien tôt. “J’arrive vers 10 h en effet quand on joue à La Louvière”, commence-t-il. Cela paraît tôt alors que le coup d’envoi n’est qu’à 20 h. “Il faut d’abord préparer tous les équipements et les disposer dans le vestiaire où chacun a sa place bien précise. Je dispose aussi les collations sur les tables en face du vestiaire. Ensuite, avec Gilbert qui arrive vers midi, on va mettre les coussins pour les tribunes d’honneur. Je vérifie aussi que le traceur de terrain dessine bien les lignes, je checke les piquets de corner, les filets… Et on est déjà à 17 h.”
Tout s’enchaîne alors avec l’arrivée du staff, des joueurs, des arbitres et des adversaires. Une fois la feuille de match composée, Giovanni prend alors place sur le bord du terrain pour le match. “Mon rôle, c’est en effet d’effectuer les changements et ma collègue Henriette note toutes les cartes jaunes. C’est important pour le staff de connaître ce genre de détails.”
Si les trois coups de sifflet au terme des 90 minutes mettent fin à la prestation des joueurs, la journée de Giovanni n’est pourtant pas finie. Que ce soit le jour des matchs ou lors des entraînements, le Louviérois quitte le stade bien après la meute de Xavier Robert.
“Je ne peux pas m’en aller sans que tout soit fait. Donc après les matchs, on lance les machines (NdlR : huit machines et un gros séchoir) et on termine en nettoyant les vestiaires. La semaine, c’est pareil. Il est souvent minuit quand je ferme la boutique. C’est un boulot à temps plein. Faire le délégué, c’est facile mais comme moi, pas forcément.”
S’il se met à la disposition des joueurs et du staff, Giovanni se veut aussi intransigeant. “J’ai bien précisé aux joueurs qu’ils doivent mettre les vêtements à l’endroit quand ils ont fini. Sinon, je les lave à l’envers et je leur rends à l’envers”, rigole-t-il. “Mais je n’ai pas à me plaindre du groupe !”