Thierry Berghmans retrouve déjà Tubize avec le RWDM: "L'AFC m’a fait vivre plusieurs mois de galère"
Thierry Berghmans s’apprête à retrouver l’AFC, avec qui il a connu le sommet mais aussi la descente en enfer.
- Publié le 20-09-2019 à 09h12
- Mis à jour le 20-09-2019 à 11h13
Thierry Berghmans s’apprête à retrouver l’AFC, avec qui il a connu le sommet mais aussi la descente en enfer. Moment spécial en perspective pour Thierry Berghmans, l’entraîneur des gardiens molenbeekois. Septans durant, il a occupé cette fonction à l’AFC Tubize, qu’il s’apprête à retrouver sur sa route ce samedi soir. Avec les Sang & Or, il a également connu la montée de D2 en D1 lors du tour final en 2008. Et la fête qui a suivi... Mais la fin de son aventure tubizienne a viré au cauchemar.
Thierry, retourner à Tubize samedi, ça vous fait quoi ?
"Je viens de passer sept ans là-bas, c’est évidemment spécial pour moi. Mais ce n’est pas la première fois que je les affronte puisque nous avons déjà été adversaires lorsque je jouais à OHL ou encore lorsque j’étais entraîneur des gardiens au Brussels."
Au cours des dernières années, vous avez combiné votre casquette d’entraîneur des gardiens à Tubize et au RWDM. Comment avez-vous vécu cette situation ?
"Lorsque le club a été repris par les investisseurs coréens, il désirait que je devienne pro. J’ai donc quitté mon poste au service des finances mais, en contrepartie, j’ai demandé aussi de pouvoir exercer dans un autre club, ce fut finalement le RWDM. Certaines journées étaient un peu compliquées avec deux séances en journée à Tubize et puis une en soirée à Molenbeek, mais travailler dur, ça ne me dérange pas."
Au terme de la saison dernière, avec la relégation de Tubize en D1 amateurs, il a fallu faire un choix…
"Avec l’ascension du RWDM, on savait que ce jour arriverait. Mais je n’ai pas eu besoin de poser le pour ou le contre pour prendre ma décision. Il était clair que j’allais opter pour le RWDM, tout simplement parce que j’avais envie de faire partie d’un club avec une structure, des bases solides et des gens qui travaillent sans compter pour faire grandir le club. Le choix entre un club en chute libre et un autre en plein essor a été vite fait."
D’autant que la saison dernière a été marquée par de nombreux soucis extrasportifs.
"Tubize m’a fait vivre plusieurs mois de galère et m’a mis dans une situation financière critique. L’année dernière, on a connu deuxpériodes désastreuses sur le plan financier. Tout d’abord lors des fêtes. Cela devait être une période conviviale, familiale, où l’on gâte ses proches. Mais, en ne payant pas nos salaires, Tubize nous a enlevé ça. Une situation qui s’est reproduite en fin de saison, nous privant de nos vacances. Sur le plan mental, ça a été très compliqué à vivre et, toujours aujourd’hui, ma situation n’étant pas régularisée, je ne parviens pas à tourner définitivement la page. Cette histoire reste dans un coin de ma tête."
La montée, une aventure de dingue
Si la fin de son aventure à Tubize a été cauchemardesque, Thierry Berghmans n’oublie pas la montée en D1 et la fête après le match du tour final à l’Antwerp. “Je suis arrivé un peu par hasard à Tubize à l’époque. Je vivais une merveilleuse aventure à OHL mais dans ma dernière saison de contrat, je me suis blessé gravement au genou. C’est alors que Philippe Saint-Jean m’a tendu la main. J’ai accepté de relever ce défi et on connaît tous la suite. On a réalisé une saison de dingue, avec une équipe de revanchards qui ont prouvé de quoi ils étaient capables.”
Cette émotion, Thierry Berghmans rêve désormais de la revivre avec le RWDM. “Rejoindre le haut niveau est l’objectif du club. Le RWDM doit retrouver sa place au sein du foot pro et on sent aujourd’hui que c’est tout un club qui travaille pour y parvenir. Les dirigeants, les supporters, tous méritent d’évoluer plus haut.”
Un lien particulier avec ses gardiens
Son métier d’entraîneur des gardiens, Thierry Berghmans le vit avec passion. Même lorsqu’il a mis fin à sa carrière de joueur, Thierry Berghmans n’a jamais rangé les gants au placard. Quelques semaines à peine après la fin de sa carrière, il en entamait une autre en tant qu’entraîneur des gardiens. “S’il y a une personne qui m’a donné cette chance de devenir entraîneur des gardiens dans un cercle pro, c’est Thierry Dailly. Lorsque j’ai arrêté ma carrière au White Star, il m’a proposé de lancer ma carrière d’entraîneur des gardiens au FC Brussels. Du jour au lendemain, j’ai pu tourner la page pour commencer à en écrire une autre.”
Après ses premiers pas au FC Brussels, Thierry Berghmans a pris la direction de l’AFC Tubize. “De nouveau, c’est un pur hasard si j’ai rejoint le staff de Tubize à l’époque. Je me suis un jour retrouvé au mariage de Christophe Lepoint, en compagnie de Guy Brison et Philippe Saint-Jean. Ils étaient à la recherche d’un entraîneur des gardiens et m’ont proposé ce défi qui tombait au bon moment.”
Ce métier d’entraîneur des gardiens, c’est un rôle à part dans la vie d’un club de football. “On parle toujours d’une équipe dans une équipe, c’est complètement vrai. Les gardiens, c’est une famille à part, on partage une relation spéciale. Je me retrouve avec trois gardiens et à chaque fois, il est important de faire ressentir aux trois gardiens qu’ils sont aussi importants les uns que les autres.”
Tout au long de sa carrière, Thierry Berghmans a appliqué la même méthode. Avec succès. “J’ai toujours fonctionné sur l’aspect relationnel, sur le mental. Je suis quelqu’un d’intransigeant, de droit, je ne vais jamais par quatre chemins au moment de leur dire les choses. À partir du moment où chacun croit en mon histoire, c’est comme ça que l’on peut parcourir un bout de chemin ensemble.”
Lorsqu’on parle avec ses anciens gardiens, tous nous confirment la qualité de son travail. Des compliments qui lui vont droit au cœur. “Je me souviens de Merveille Gobelet, qui arrivait des U21 du Standard. Il a eu du mal à s’adapter. J’ai été très dur avec lui mais à la fin de la saison, il m’a remercié. Ma philosophie, c’est de pousser mes gardiens à fond pour qu’ils puissent aller le plus loin possible.”