Père et fils Decooman réunis dans les buts à Walhain: "Papa est plus dur avec moi"
Julien Decooman évoluera sous les ordres de son père, entraîneur des gardiens à Walhain.
- Publié le 13-06-2019 à 09h48
- Mis à jour le 13-06-2019 à 09h50
Julien Decooman évoluera sous les ordres de son père, entraîneur des gardiens à Walhain. Évoluer en D3 amateurs sous les ordres de son père, voilà qui n’est pas banal. C’est l’aventure qui attend Julien Decooman (19 ans), jeune gardien du Sporting de Charleroi qui sera prêté à Walhain pour la saison 2019-2020.
Père et fils sont convaincus que tout se passera bien. "Je l’ai déjà eu comme entraîneur à Rebecq, quand j’étais petit. Il a toujours été un peu plus dur avec moi qu’avec les autres, car je suis son fils. Il voulait montrer qu’il n’y avait pas de favoritisme. Il me mettait sur le banc, sans problème et je ne réagissais pas. Puis on va dire que j’avais droit à deux séances de théorie. L’une à la maison ou pendant le trajet et l’autre dans le vestiaire", se souvient-il.
Pour Frédéric Decooman, entraîneur des gardiens, son fils a pris la bonne décision. "Je lui ai dit de venir voir Walhain, qu’il se fasse sa propre opinion. Moi, je sais qu’il a le niveau. Pour moi, il ne devrait même pas se retrouver en D3, D2 ou D1 amateurs. Mais avec tout le jeu des agents, il n’est pas le seul à évoluer à un niveau plus bas."
Retrouver son paternel a évidemment été un argument de poids pour Julien Decooman. Il n’a pas été effrayé par la saison agitée du club brabançon wallon.
"Je ne suivais pas trop la D2 amateurs avant que Khalid Karama et mon père s’impliquent à Walhain. Quand j’ai vu le travail effectué et le jeu proposé, j’ai été très surpris de découvrir le classement. Ils ont battu de très grosses écuries au second tour. C’est bien entendu le premier tour qui a tout conditionné. Finalement, ils ne descendent que pour un petit point. Je pense que l’année prochaine, si on respecte bien les consignes, on pourra faire une très bonne saison", affirme le jeune homme.
Pour emmagasiner du temps de jeu entre les perches walhinoises, il devra batailler avec Franck Nkela.
"Walhain a un bon projet et ils n’hésitent pas à donner confiance aux jeunes. Je veux m’endurcir un peu au contact des adultes, me mettre en évidence. Franck Nkela ? C’est un gardien très expérimenté qui a déjà eu une belle carrière. Le côtoyer sera bénéfique. Je vais apprendre avec lui et puis on verra si je serai numéro 1 ou 2."
Le choix s’annonce cornélien pour Frédéric Decooman. "Cela ne me fait pas peur. Les gens vont probablement parler au bord du terrain, mais ils ne connaissent pas le rôle du gardien. Ils pensent que ce n’est qu’arrêter le ballon, alors qu’il y a les prises de balle, le sens de l’anticipation, le coaching. Il y a plein de choses que les supporters ne voient pas."
“Julien a eu la poisse”
La trajectoire de Julien Decooman aurait pu être très différente. “À Anderlecht, la priorité était donnée à Mile Svilar. Il s’entraînait donc durant la semaine là-bas, mais jouait les matchs à Rebecq.” Il est ensuite parti à Charleroi. “Il aurait pu aller au Standard. Tout était en ordre, mais Jean-François Lecomte a eu un problème familial et ça ne s’est pas fait.” Il a ensuite effectué des tests en Italie. “Au Chievo Vérone, mais le club a fait faillite, et à Torino. Ils ont opté pour un autre gardien, parce qu’il était plus local”, précise son père. Julien Decooman a failli recevoir un contrat pro… à l’Union Saint-Gilloise. “J’avais un accord avec Marc Grosjean, puis il y a eu la reprise du club par des Anglais et ils ont finalement fait venir un gardien norvégien, parce qu’ils ne me connaissaient pas”, se souvient le jeune portier.
En D3 pour mieux remonter
Julien Decooman garde son ambition intacte. “En jouant avec des joueurs d’expérience, avec de l’argent en jeu et le classement, ça rigole nettement moins que chez les jeunes. L’avenir du club est en jeu. Pour moi, c’est plus facile d’évoluer en équipe d’âge d’un club de D1A qu’en D3 amateurs avec des adultes. Les entraînements sont plus sérieux, parce qu’il faut préparer un match, gagner sa place. Puis chez les jeunes, on a tendance à penser à nous-mêmes et moins à l’équipe et au club.” Au mois de janvier, il avait déjà failli sauter le pas. “J’étais en contact avec le Stade Brainois, mais Charleroi ne voulait pas me laisser partir gratuitement. Et les indemnités de formation étaient trop élevées. Même chose pour Walhain.”