Nicaise Kudimbana, de la CL à Walhain: "Je n’enterre pas ma carrière à Walhain"
Nicaise Kudimbana espère encore rebondir plus haut malgré son passage actuel en D3 amateurs.
- Publié le 22-08-2019 à 12h54
- Mis à jour le 22-08-2019 à 15h08
Nicaise Kudimbana espère encore rebondir plus haut malgré son passage actuel en D3 amateurs. Sept ans à Anderlecht avec des matchs de Ligue des champions au compteur, participation à deux Coupes d’Afrique des Nations, des montées de D1B en D1A avec Ostende et l’Antwerp et un passage remarqué à l’Union Saint-Gilloise. Le CV de Nicaise Kudimbana (32 ans) a de quoi faire des jaloux. Il vient pourtant d’atterrir il y a quelques semaines aux Boscailles, en gardant sa même faim de football. Entretien avec un véritable amoureux du ballon rond qui ne se permet aucun tabou.
Nicaise, si on regarde votre parcours, il en impose !
(Il rit) "C’est vrai que j’ai vécu de beaux moments dans ma carrière. Même si pendant 7 ans, je n’ai pas joué une minute officielle pour Anderlecht… Se retrouver dans les plus grands stades d’Europe, c’est quelque chose qui fait rêver. Avoir connu de grandes compétitions de football me rend très fier."
Revenons à votre club actuel. Pourquoi Walhain ?
"J’étais libre de tout contrat depuis mon départ de l’Union en septembre 2018. Personne n’est venu se présenter à moi avec un projet concret. Walhain l’a fait. Je suis arrivé au club avec plusieurs casquettes. Je suis joueur, conseillé et entraîneur, je ne manquerai pas de travail (rires) ."
Vous n’êtes pas triste de ne pas avoir été conservé par l’Union ?
"L’Union est un club très important pour moi car j’ai débuté là-bas. Je suis content de la saison 2018-2019 du club, elle a été fantastique. J’ai encore plein d’amis dans le vestiaire. J’en veux juste à la nouvelle direction qui n’a pas toujours été correcte me concernant. Je ne souhaite que du positif à cette grande famille !"
Vous allez devoir vous habituer à votre nouvelle vie…
"J’ai une fonction intéressante à Walhain avec un projet ambitieux. J’ai tout de même été surpris par la qualité de certains joueurs. Il y a moyen de faire quelque chose avec cette équipe ! Il faut apporter de la stabilité dans ce club dans les mois à venir, c’est évident. Ma fonction d’entraîneur me plait beaucoup. Je vais passer mes diplômes UEFA car je me vois bien là-dedans. Je n’enterre pas ma carrière à Walhain, je souhaite rebondir."
Comment avez-vous vécu vos premiers jours chez les Walhinois ?
"Plutôt mitigé à vrai dire. Je suis arrivé au club quand il y a eu la saga des maillots face à Alken en coupe de Belgique. Je me suis dit :’qu’est ce que je fais ici, quel est cet amateurisme ?’ On a ensuite remis les choses au clair avec les dirigeants et tout est rentré dans l’ordre. Il faut savoir passer au-dessus lors de certaines mésaventures."
Une carrière remplie de souvenirs inoubliables
Ses souvenirs les plus marquants concernent ses participations à la Can avec la République démocratique du Congo. Quand on joue à Anderlecht, disputer une Coupe d’Europe devient une obligation en début de saison. Nicaise a pu prendre goût à ces matchs du haut niveau international, dans les plus beaux et plus grands stades du Vieux Continent. “Je me souviens du match face à Arsenal à Wembley. Nous l’avons même emporté à Londres. C’était un truc de malade ! J’ai reçu plein de messages, appels de mes amis et de ma famille. À la fin des 90 minutes j’avais plus de 150 notifications sur mon téléphone (rires). C’était aussi très impressionnant à Dortmund, les supporters étaient chauds !”
Malgré ces souvenirs européens, c’est sur le sol africain que le Congolais a pris le plus de plaisir. “Jouer pour le Congo est la plus grande fierté de ma carrière. Être international, c’est l’aboutissement pour un joueur pro. La particularité de jouer pour un pays africain est qu’on peut changer le cours des choses même si cela est temporaire. On s’est rendu compte qu’on faisait oublier la pauvreté, les scènes de violences et autre problème de la RDC. Si nous gagnions, le pays vibrait pour nous, pour les joueurs du groupe. C’est une émotion très forte qui me marquera probablement à vie. Les deux Can se sont bien déroulées et le peuple congolais était fier de nous dans son ensemble. (NdlR : Une belle troisième place en 2015 et un quart de finale atteint en 2017) .”
L’ex-joueur de l’Union Saint-Gilloise a également apprécié les deux titres avec le KV Ostende et l’Antwerp qui permettaient l’accession de D1B à la D1A.
“Comment oublier cela ? En fait, j’ai envie de dire qu’un titre remporté de la deuxième division vers la première est même plus riche en émotions. Je parle en tout cas de mon vécu. Les supporters sont plus joyeux et contents d’accéder à l’élite. J’espère maintenant revivre de belles émotions avec Walhain. Revenir en D2 amateurs en fin d’année serait un signe positif du bon boulot accompli en interne. On en est loin mais c’est ce que je souhaite à ce club ultra-familial.”
"Je ne dirai jamais non à Anderlecht"
Lorsque Vincent Kompany était officialisé sur le banc de touche en tant que joueur/manager, il a été question de Nicaise Kudimbana dans le staff anderlechtois. “Il y a eu des touches mais rien de plus concret. Si cela l’avait été, j’aurais signé les yeux fermés. Je connais très bien Vincent et Floribert Ngalula, ce sont des amis de longue date. Je ne dirai jamais non à Anderlecht, c’est un club qui a été très important dans ma vie. Revenir là-bas dans une tout autre fonction serait magnifique, un bel accomplissement.”
7: Nicaise a passé 7 ans à Anderlecht sans jouer la moindre minute pour les Mauves.