Tennis: Joachim Gérard "préfère accrocher un Grand Chelem qu’un nouveau Masters"
Joachim Gérard s’envole ce vendredi pour les Masters. Et tenter la passe de quatre ?
- Publié le 14-11-2019 à 12h57
- Mis à jour le 15-11-2019 à 08h44
Joachim Gérard s’envole ce vendredi pour les Masters. Et tenter la passe de quatre ? Ce vendredi, Joachim Gérard s’envole pour les Masters de tennis en chaise roulante. Une compétition qui lui avait bien réussi par le passé puisqu’il compte déjà trois titres dans ce prestigieux tournoi. La passe de quatre est-elle possible ? Réponse en compagnie du principal intéressé.
Joachim, dans quel état d’esprit abordez-vous ces Masters ?
"La préparation a été un peu spéciale car cette année, vu le programme de l’ITF, je n’ai fait aucun tournoi depuis l’US Open. J’en ai profité pour faire un gros bloc d’entraînement avec mon nouveau coach, avec lequel j’ai commencé à travailler le 1er septembre. Physiquement et mentalement, je me sens bien même si je ne sais pas trop à quoi m’attendre lors de ces Masters. L’ambition ne sera pas de gagner mais de prendre la température pour préparer l’année prochaine."
Les Masters, une compétition qui vous réussit bien.
"Ça me réussit bien, peut-être parce que je sais que j’ai le droit à l’erreur lors de cette compétition. Et pourtant, j’y fais peu d’erreurs. Je vais là-bas à 100 %, en donnant le maximum car je sais que je vais affronter les meilleurs au monde."
Vous avez un attachement particulier avec ces Masters ?
"C’est un tournoi qui me tient à cœur de base mais si je devais choisir, je préférerais accrocher à mon palmarès un Grand Chelem qu’un autre Masters, même si je ne crache pas dessus."
Quel souvenir gardez-vous de votre première victoire au Masters ?
"Je l’avais fait avec la manière en battant deux fois le n° 1 mondial, invaincu depuis 77 matchs. Le battre deux fois sur le même tournoi, ça avait été énorme."
Il vous manque cette victoire en Grand Chelem. Y a-t-il une explication ?
"Beaucoup de choses se passent dans ma tête et c’est quelque chose que je travaille. J’ai déjà prouvé que je pouvais atteindre une finale, que je pouvais même gagner en double comme je l’ai fait à deux reprises cette année. Donc si je sais le faire en double, je dois pouvoir le faire en simple. Je dois travailler sur moi-même pour y parvenir."
Ce sera pour 2020 ?
"Je vais travailler pour que 2020 soit meilleure que 2019. Une année importante, marquée aussi par les Jeux paralympiques. Le rêve ultime, c’est d’un jour ramener l’or."
Son parcours inspire les jeunes
Cela fait près de 20 ans que Joachim Gérard joue au tennis en chaise roulante. Depuis ses débuts, la discipline a bien évolué, de quoi ravir notre n°1 belge. "Le niveau augmente bien ces dernières années et on le doit surtout à un nombre d’affiliés en augmentation. La Belgique dispose d’une base assez énorme de sportifs paralympiques de haut niveau et si on peut trouver de nouveaux champions dans les années à venir, j’en serai ravi. Comme on l’a vu en hockey, c’est en augmentant la base que l’on peut dénicher des champions."
Depuis ses premiers tournois internationaux en 2001, Joachim Gérard a grandi au même rythme que le tennis en chaise roulante. "La technique a évolué, le professionnalisme et le prize-money des tournois, aussi. De quoi faire du tennis en chaise roulante l’un des plus développés sur le tour paralympique. Il faut que ça continue comme ça."
Car le parcours de Joachim Gérard a inspiré plus d’un enfant atteint d’un handicap. "Je sais que mon parcours inspire certaines personnes. C’est le cas de Jef Vandorpe que j’ai connu lorsqu’il avait 12 ans. Il en a aujourd’hui 19 et répond présent. Même chez les valides, je sais que quelques jeunes s’intéressent à moi. Si ça peut motiver ces jeunes à faire du sport, à dépasser leur handicap, si ma carrière peut leur faire comprendre que s’ils le veulent, ils peuvent y arriver, j’en serais ravi."
Sa carrière, Joachim Gérard n’est pas près de la mettre de côté. "Je ne me vois pas arrêter en ce moment. Certes j’ai des rêves extra-sportifs mais j’ai encore beaucoup d’objectifs en tant que joueur de tennis ou sportif. Je veux être à Paris en 2024 et pourquoi pas à Los Angeles en 2028."
Champion de Belgique pour la 14e fois
Il y a dix jours, Joachim Gérard a décroché son 14e titre de champion de Belgique. Une sacrée performance et une joie qui reste présente malgré cette suprématie. "Je n’ai aucune lassitude par rapport à ça, que du contraire. D’autant qu’aujourd’hui, il y a un petit répondant avec Jef Vandorpe qui est le no 2 belge et qui m’avait battu en août dernier au Belgian Open. Au-delà de ça, gagner 14 fois le titre de champion de Belgique, ça signifie beaucoup. Ça veut dire que j’ai une suprématie sur la discipline et que mon niveau est là. Après, ce titre est un peu à l’image de ma saison. Je suis content de l’avoir gagné mais la manière n’y était pas totalement. L’année prochaine, je veux le gagner pour la 15e fois et de beaucoup plus belle manière."