Ryad Merhy n°1. Et maintenant ?
Il disputera un combat éliminatoire pour le titre mondial le 19 octobre.
- Publié le 04-07-2019 à 07h59
- Mis à jour le 04-07-2019 à 08h14
Il disputera un combat éliminatoire pour le titre mondial le 19 octobre. Présenté le 4 mai dernier, au soir de la victoire expéditive de Ryad Merhy sur l’Argentin Cesar David Crenz, comme un championnat WBA Gold, le duel programmé le 19 octobre prochain, à Charleroi, entre le poids lourd-léger bruxellois et le Hongrois Imre Szello n’aura plus le même enjeu. Et pour cause : cette ceinture Gold a été mise en jeu non pas en Belgique, mais en… Russie, le 16 juin, et c’est Aleksei Egorov qui s’en est emparée.
Un moindre mal, en réalité, pour les deux boxeurs concernés tant la valeur de ce titre est très relative et illustre surtout les difficultés de la WBA à garder une ligne de conduite cohérente. Jusqu’il y a peu, la plus ancienne fédération distinguait, dans cette catégorie des -90,719 kg, un super-champion, un champion régulier et un champion gold. Sans parler des champions "en récréation", un statut attribué aux boxeurs absents pour une longue durée (pour raison médicale) et que la WBA ne souhaitait pas, ou n’osait pas, destituer. Une situation franchement intenable et qui va à l’encontre de toute logique sportive.
C’est dans ce contexte - illisible, vous en conviendrez, pour le grand public - que Ryad Merhy et son entourage ont choisi d’évoluer pour tenter de forcer les portes d’un championnat du monde. Un choix audacieux, à défaut d’être payant pour l’instant, tant les candidats sont nombreux et tant les jeux stratégiques voire "politiques" semblent omniprésents à l’heure de donner leur chance à l’un ou à l’autre.
Ryad Merhy a abattu une première carte, le 24 mars 2018 à Marseille, où il a été battu avant la limite par le Français Arsen Goulamirian dans un duel opposant les deux premiers du classement WBA… derrière Murat Gassiev, lui-même battu quelques mois plus tard par Oleksander Usyk. Depuis lors, le changement de catégorie du champion du monde (le vrai !) ukrainien a ouvert le jeu, dont le Kazakh Beibut Shumenov et Denis Lebedev semblent désormais écartés. Ce dernier n’apparaît plus dans le classement publié début juin par la WBA : le Russe de 39 ans a refusé d’affronter Arsen Goulamirian et avec lui a disparu (jusqu’à nouvel ordre…) la notion de super-champion.
Goulamirian est désormais le champion WBA et notre compatriote Ryad Merhy a hérité de la première place dans un ranking déserté par le Cubain Yunier Dorticos et où l’Américain Andrew Tabiti a rétrogradé. Cette position devrait rendre notre compatriote incontournable, en particulier aux yeux de Goulamirian, s’il prend le dessus sur Imre Szello (24 victoires en 24 combats), le 19 octobre, dans un combat que l’on peut qualifier d’éliminatoire pour le championnat du monde. À moins que la WBA n’en décide autrement.