Voici pourquoi New York est le marathon le plus couru au monde
Ce dimanche 3 novembre aura lieu la 49e édition du marathon le plus populaire de la planète running.
- Publié le 29-10-2019 à 06h32
- Mis à jour le 29-10-2019 à 12h59
Ce dimanche 3 novembre aura lieu la 49e édition du marathon le plus populaire de la planète running.
Le marathon de New York est né officiellement en 1970, à Central Park. Quatre boucles, une centaine de participants, indifférence d’un public qui n’était même pas là pour ça… 1970, soit sept ans après que le jogging (méthode de course lente et légère) ne fut ramené de Nouvelle-Zélande par Bill Bowerman, futur cofondateur de Nike et entraîneur de Steve Prefontaine. Des dizaines d’années après la première édition du marathon de Boston (1897, 18 partants). Plus tard que celui de Fukuoka (depuis 1947, cette course est exclusivement réservée aux hommes)…
Les chiffres de la démesure
S’il n’est pas le plus ancien, le marathon de Big Apple est rapidement devenu le plus couru. L’an dernier, 53 121 personnes ont ainsi pris le départ, un record approché cette année par le rendez-vous de Paris (49 155 coureurs). Le chiffre laisse rêveur, surtout lorsque l’on sait qu’à New York, ils étaient près de 140 000 à s’être portés candidats…
Comment expliquer ce phénomène ? Pourquoi New York ? Comment expliquer que plus de 50 000 personnes mettent quelque 300 $ (295 pour les Américains, 358 pour les autres) comme droit d’inscription ? Et que dans le lot, 10 000 sont des non-Américains qui doivent ajouter à cela le prix du vol et du séjour ? Surtout qu’en plus, on ne peut même pas dire que cela soit un marathon rapide vu que le meilleur chrono réalisé là-bas est de 2h05.05, en 2011 par Geoffrey Mutai.
L’effet tourisme
New York reste l’une des 3 ou 4 mégapoles que beaucoup ont sur leur to do list. Pourquoi dès lors ne pas mêler sport et visite en y amenant, why not, sa famille ou son (sa) conjoint(e) ?
Vient ensuite le travail visionnaire de Fred Lebouw. Ce New-Yorkais qui, à l’origine, travaillait dans le milieu de la mode, voulait faire du marathon un défi populaire accessible au plus grand nombre. Il lança, ou peaufina, plein d’idées qui furent reprises partout, comme la pasta party la veille de la course, la médaille de finisher, le t-shirt gratuit avec les sponsors imprimés pour tous les participants…
Le tracé vaut le détour
La course est aussi une attraction en soi. Depuis 1976, le tracé chemine dans cinq des principaux quartiers de la ville (Staten Island, Brooklyn, Queens, Manhattan, le Bronx). Chaque quartier est différent. L’ambiance change souvent du tout au tout, suivant l’endroit. Mais tout coin de rue est un endroit à vivre, à voir. La plupart du temps que dure la course (4 h 30 est désormais le chrono médian), les coureurs sont soutenus par un public nombreux, qui est là comme pour assister à un spectacle.
Des choses étonnantes marquent les esprits, comme cette longue gouttière de plus de 300 mètres se jetant dans l’Hudson et dans laquelle les participants viendront uriner une dernière fois avant le départ. Ou comme ces arbres dans lesquels les coureurs jetteront le t-shirt ou le polo qu’ils auront gardés avant le coup d’envoi pour ne pas refroidir. Ou encore comme ces offices religieux ou ces séances de "gym sur place" qui tiennent lieu d’échauffement.
Courir dans les rues de New York, c’est voir de tout près des dizaines de lieux déjà vus dans des films ou des séries. Vous devenez Dustin Hoffman courant autour du Réservoir de Central Park dans Marathon Man, vous revoyez Robert De Niro dans Taxi Driver, vous revivez les magnifiques travellings de Il était une fois en Amérique, de Gangs of New York, de King Kong…
En fait, sur le marathon de New York, le temps de quelques dizaines milliers de foulées, vous pouvez vous sentir l’acteur d’une multitude de chefs-d’œuvre. Tel est peut-être l’attrait principal…
L’édition 2019 : pas le plus beau plateau du monde
Avec ses cinq ponts à franchir, plus l’un ou l’autre faux plat, il est évident que le marathon de New York n’a pas été dessiné en vue d’un record du monde masculin (de 1978 à 1983, la Norvégienne Grete Waitz a amélioré la référence féminine pour la descendre à 2h25.28 - 2h14.04 actuellement). Le meilleur chrono masculin (2h05.05) date de 2011, pour rappel. Du coup, malgré les 100 000 dollars offerts cette année aux vainqueurs hommes et dames, on ne retrouvera pas ce dimanche un plateau de folie. La semaine dernière, le dernier communiqué des organisateurs annonçait la présence de quelque onze anciens vainqueurs (hommes et femmes), parmi lesquels les deux tenants du titre, à savoir l’Éthiopien Lelisa Desisa et la Kenyane Mary Keitany (qui vise quand même une cinquième victoire). Principaux adversaires prévus pour Deisa : les Américains Abdi Abdirahman et Jared Ward.