"On rêve que François D’Haene utilise Betrail"

La plate-forme du trail belge a profité des troisièmes Betrail Awards vendredi pour officiellement s’attaquer au marché français.

Interview > Thibaut Hugé
"On rêve que François D’Haene utilise Betrail"

La plate-forme du trail belge a profité des troisièmes Betrail Awards vendredi pour officiellement s’attaquer au marché français.

Betrail est aujourd’hui devenu incontournable au sein de la communauté du trail belge, au nord comme au sud du pays. L’an dernier, la plate-forme qui fournit calendrier, classements et surtout statistiques aux fanas de la discipline a enregistré les résultats des 58 927 participants à l’un des 653 trails mis sur pied aux quatre coins du pays. Mais désormais, Betrail veut voir plus grand en s’attaquant au marché français. Question de survie aussi. Depuis vendredi dernier, date de la cérémonie des 3es Betrail Awards mettant à l’honneur les meilleurs athlètes de la saison écoulée, le site belge et la récente version française qui cohabitaient depuis quelque temps ne font officiellement plus qu’un. Signe du grand saut pour la plate-forme trail qui, à l’avenir, ne cache pas voir encore plus grand. Entretien avec son co-fondateur, Mathieu Peltier.

En 2015, lorsque vous avez lancé Betrail, imaginiez-vous le chemin que vous vous apprêtiez à parcourir ?

"Non, ce que nous avons pu créer aujourd’hui est beaucoup mieux que ce j’aurais pu espérer. Au départ, ma volonté était de produire des classements, simplement. Je n’avais absolument pas à l’esprit le fait que nous allions - car nous sommes une grande équipe derrière Betrail - parvenir à créer une telle communauté. En s’érigeant comme la plate-forme de référence du trail en Belgique, on se retrouve aujourd’hui au cœur de ce grand groupe que constitue le trail chez nous. J’escomptais bien une réussite au niveau de l’algorithme mais l’aventure humaine que cela a générée en parallèle, ça, je ne l’aurais pas imaginée."

Est-ce que la France et son "marché" bien plus grand que la Belgique peut continuer à faire rimer Betrail avec cet esprit de communauté que vous louez ?

"C’est vraiment le grand défi. Est-ce que Betrail va pouvoir se transformer, voire muter, pour s’adapter à une communauté qui est beaucoup moins familiale, car dotée de plus de membres et avec des élites performantes et courtisées ? Mais nous avons confiance en notre produit, et notre algorithme. Et c’est là-dessus qu’on va essayer de capitaliser : Betrail peut donner une information aux coureurs qu’ils n’auront pas ailleurs."

"On rêve que François D’Haene utilise Betrail"
©betrail

Mais pourquoi s’attaquer à cette France si différente lorsqu’on parle de trail ?

"Il y a deux raisons. D’abord, il y a énormément de coureurs belges qui participent aussi à des épreuves en France et qui étaient frustrés de ne pas voir leurs performances prises en compte. Ensuite, vu que Betrail fonctionne bien en Belgique, il y avait une motivation, une énergie au sein de l’équipe pour s’étendre. Pourquoi ne pas voir plus grand, pourquoi ne pas aller plus loin ? Pourquoi ne pas imaginer que François D’Haene utilise Betrail un jour ? Ce serait vraiment un honneur pour nous !"

Grandir, était-ce aussi un impératif ?

"Oui, aussi. Car Betrail, c’est beaucoup de travail. Il y a une large équipe de bénévoles qui encodent une multitude de données mais il y a aussi des salariés derrière la plate-forme. Et avec la communauté belge, pouvoir faire tourner la boutique est impossible. À l’échelle de la France, ça nous semble plus réaliste."

La France, est-ce votre plafond ? Ou vous avez encore d’autres ambitions pour la suite ?

"Soyons francs. Il n’y a aucune raison, en cas de succès en France, de ne pas faire Betrail Europe un jour. Qui dit plus de coureurs dit aussi plus de bénévoles et donc un encodage sans doute facilité. Oui, c’est l’objectif que nous poursuivons. C’est plus que dans un coin de notre tête. Mais avant cela, il faut que cela fonctionne en France. Allons-y étape par étape."

De nouveaux projets

Gratuit et ouvert vers sa communauté, Betrail le restera malgré son expansion. Mais la plate-forme veut et doit devenir autonome sur le plan financier. “D’ici la fin d’année, c’est l’objectif.”

En plus de la publicité, Betrail va, pour tenter d’y parvenir, proposer à l’avenir un compte premium, payant mais avec plus d’infos et de stats, à ceux qui le souhaitent. En parallèle, le service de gestion des inscriptions en ligne à destination des organisations sera développé. “Fournir des infos et statistiques aux coureurs, gratuitement, restera toujours notre moteur, soutient Mathieu Peltier. Nous ne sommes pas que des traileurs mais aussi des geeks, pour la plupart. Nous resterons donc dans ce créneau, même s’il n’est pas exclu que nous exportions le concept, de façon clairement distincte, vers d’autres milieux, comme la course sur route ou le VTT.”

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