Nationaux de trail: Stijn Van Lokeren, jamais sans son tapis roulant
Stijn Van Lokeren sera un des favoris du National de trail samedi. Question: Ils font comment pour s’entraîner les coureurs du nord du pays ?
- Publié le 27-09-2019 à 15h10
- Mis à jour le 27-09-2019 à 15h32
Stijn Van Lokeren sera un des favoris du National de trail samedi. Question ? Ils font comment pour s’entraîner les coureurs du nord du pays ?
Une petite silhouette presque cachée par ses lunettes de soleil. Quasi à chaque coup, un bandana sur le crâne qu’il a chauve. Surtout, une foulée rapide et efficace, un charme doublé d’un comportement de gentleman et des résultats plus que corrects. Voici Stijn Van Lokeren. Un des deux seuls athlètes néerlandophones présents dans le top 10 de la dernière livrée du classement Betrail.Un gars qui nous vient de Sint-Pauwels, dans le Pays de Waes, une zone agricole située à peu près à 15 mètres au-dessus du niveau de la mer. Là-bas, la ligne d’horizon est aussi plate que l’électro-encéphalogramme de Ramsès II…
À son palmarès, on relève qu’il est champion de Belgique "longues distances" en titre. Vainqueur à deux reprises d’Olne-Spa-Olne ainsi que sur le format long de l’Ohm Trail, sixième cette année à l’Eco trail de Paris… Bref, une pointure.
Des pentes à 15 ou 18 %
Samedi, il sera parmi les 4 ou 5 favoris au championnat national sur distances courtes organisé à Xhoffraix (trail des Hautes Fagnes, 40 km, 1 250 mètres D +). L’occasion de voir comment ils font, nos amis voisins, pour se préparer à venir nous affronter sur nos pentes ardennaises…
Stijn Van Lokeren a en fait deux "secrets" : deux tapis roulants avec réglage de pente (un chez lui, un à son école - il enseigne les nouvelles technologies au service de l’éducation dans une haute école) et un chalet à Durbuy appartenant à ses parents où il se rend très régulièrement durant l’année.
"Je fais deux séances par semaine sur tapis roulant", nous révèle-t-il. "J’intercale la première dans une sortie longue d’environ 3 heures. Au milieu, je reviens chez moi et je cours une heure sur le tapis en mettant du D +. Puis je repars à l’extérieur pour terminer. La seconde séance est axée sur des intervalles. Avec la pente au maximum. Huit fois 4 minutes à 15% ou 18% - 2 minutes plat". Je suis à plus ou moins 10 à l’heure pour 15 %, 9 à l’heure pour 18 %."
Les puristes n’auront quasi rien à redire sur ces séances en ce qui concerne le D +. Reste que ce n’est pas sur un tapis qu’il va pouvoir travailler la descente. Un aspect du trail qui constitue un point faible dans la palette de Stijn, il en est bien conscient. "C’est clair que sur un trail relativement court, je me fais larguer dans les descentes techniques", avoue-t-il. "Heureusement, sur les 50 km, encore plus sur les trails plus longs, c’est moins pénalisant pour moi. Les bons descendeurs ne vont plus à bloc sur leur terrain de prédilection."
Pour travailler la descente, Stijn a mis deux routines. Chez lui, des exercices conçus par sa kiné pour améliorer sa stabilité et sa mobilité. Et puis, surtout, quand il est à Durbuy, il profite de l’endroit pour faire tout ce qu’il ne sait pas faire à la maison. Et donc, pour l’aspect "descente", il a répertorié quelques "spots" (du très pentu, du très technique, du très rapide…) qu’il va régulièrement travailler en répétitions. "Je m’améliore petit à petit, même à 39 ans", fait-il. "Mais je sais très bien que je ne serai jamais un grand descendeur lorsque cela sera très technique. C’est parfois frustrant lorsque je me fais dépasser en descente. Mais bon, si je peux rattraper par la suite, c’est OK pour moi…"