Le Belge Eddy Plume veut être le premier Belge à traverser les USA... en courant
Pour célébrer leurs 50 ans, le Belge Eddy Plume et son ami Stéphane Pelissier vont parcourir plus de 5 400 kilomètres.
- Publié le 18-11-2018 à 14h09
- Mis à jour le 21-04-2019 à 19h53
Pour célébrer leurs 50 ans, le Belge Eddy Plume et son ami Stéphane Pelissier vont parcourir plus de 5 400 kilomètres. Pour fêter leur anniversaire, certains organisent des fêtes, d’autres partent en week-end. Et puis, il y a ceux qui se lancent des défis improbables, voire complètement fous. Le néo-quinquagénaire Eddy Plume en fait certainement partie, lui qui va traverser les États-Unis d’ouest en est. Départ prévu le 20 avril de Los Angeles pour terminer 64 jours plus tard, le 22 juin, au pied de la statue de la Liberté à New York. Soit 5 400 kilomètres…
Originaire de la région d’Ellezelles, en Wallonie picarde, le Belge de 50 ans réside désormais du côté de Toulouse. C’est en rencontrant son ami Stéphane Pelissier, un Toulousain de 49 ans, que l’idée de ce défi lui est venue.
"Je n’ai commencé la course à pied qu’en 2010 mais j’ai tout de suite eu des facilités", raconte Eddy. "J’étais très à l’aise. Petit à petit, j’ai augmenté les distances. Et puis, mon ami Stéphane m’a parlé de faire la traversée des États-Unis pour fêter nos 50 ans. Je me suis renseigné et j’ai découvert qu’aucun Belge n’avait fait cela jusqu’à présent. J’ai donc accepté le défi."
Des étapes d’au moins 80 km par jour…
L’entraînement et l’organisation ont alors débuté. "Nous avons par exemple fait le tour de la Wallonie à deux. Nous courrions au moins 80 km par jour. Depuis lors, nous faisons au moins 100 km chaque semaine. Et tous les 15 jours, nous faisons aussi une course longue distance ensemble. Nous avons par exemple récemment fait le marathon de Toulouse ou les 100 km de Pia."
Durant la totalité du défi, les périodes de repos seront très courtes. Il n’y aura d’ailleurs aucune journée de repos. Le réveil se fera à 4 h du matin pour démarrer une heure plus tard avant l’objectif d’atteindre le cap de 60 kilomètres avant la pause du midi. "Nous ferons une petite pause à la mi-journée puis nous repartirons pour faire les 25 ou 30 derniers kilomètres de l’étape mais à un rythme moins soutenu. Nous avons fixé une moyenne minimum de 7 km/h."
Mais chacun à son rythme durant l’étape en elle-même. "Stéphane est plus rapide que moi. Nous ferons chacun notre course. Mais il y aura un ravitaillement tous les 10 à 15 km. On s’arrêtera 1 ou 2 minutes, ce qui permettra de voir l’autre au loin. On ne veut pas courir dans un faux rythme en s’adaptant à l’autre."
La gestion du corps et du mental sera donc primordiale. "Sur les courses longues distances, c’est souvent avant le 10e jour que l’on abandonne. Il y a un refus du corps et de la tête. C’est le début qui sera compliqué. Après, il y aura une routine. Ça sera comme aller au boulot pour une journée de 10 heures."
Toutes les étapes ont été définies. La plus longue sera de 107 kilomètres, en plein désert. "J’ai tout fait via Google Maps", sourit Eddy. "J’ai regardé les étapes une par une, au kilomètre près. Ça m’a pris quasiment trois semaines à tout visionner. Ça me coûterait beaucoup trop cher d’aller sur place en repérage."
Les deux amis traverseront dix États, dont l’Illinois, l’Oklahoma, le Texas, l’Arizona et le Nouveau-Mexique. "Durant le trajet, nous allons aussi monter à plus de 3.000 mètres d’altitude. Nous ne pouvons pas connaître la météo à l’avance mais il fera froid à certains moments. Il y aura aussi du vent, de la pluie, des fortes chaleurs… Tout ce qui peut exister au niveau météorologique. Nous en sommes conscients mais nous serons prêts à ça. Heureusement, ce ne sera pas la saison des tornades." (rires)
Notons que le projet baptisé RunUsa2019 se fera au profit de l’association Les Mains de Mathilde, dont le but est de venir en aide à toutes les familles ayant un enfant handicapé.
Avec un camping-car
Eddy et Stéphane seront accompagnés durant toute la course par les deux filles de Stéphane. “Elles conduiront un camping-car avec toutes nos affaires. Nous pourrons nous y reposer. Elles se chargeront de nous aider pour la logistique, l’alimentation, etc. Elles feront aussi un suivi de notre défi. Elles se chargeront de faire des vidéos et des photos. Elles les enverront notamment aux deux écoles qui nous soutiennent.” Un kiné, un médecin du sport, un sophrologue et un podologue les suivront durant ce périple. “Nous avons aussi préparé un protocole médical. Nous devrons nous piquer chaque jour pour faire une prise de sang. Il faudra aussi uriner sur une bandelette matin et soir ainsi qu’avaler une gélule spéciale qui nous donne des informations sur notre température corporelle.”
Sur les traces d’Andy Payne
En 1928, l’Américain Andy Payne remportait une course avec 199 concurrents en traversant les États-Unis, de Los Angeles à New York, en 573 heures. Depuis lors, plusieurs autres coureurs ont parcouru le pays d’ouest en est mais aucun n’a repris le parcours originel d’Andy Payne. “Cette course n’a jamais été rééditée parce qu’elle est trop difficile”, pense Eddy Plume. “C’est pour ça que nous avons pointé ce trajet-là. Stéphane voulait vraiment le faire. Il voulait faire la plus longue course en ligne du monde. Si ça avait été au Japon, nous aurions été au Japon.”
Eddy veut aussi marquer le coup pour son pays d’origine. “Je veux être le premier Belge à traverser les États-Unis sans jour de repos. Nous aurons d’ailleurs des puces électroniques sur nous car je veux faire homologuer la performance au Guinness Book. Surtout que les Américains ont dans l’idée de commémorer les 100 ans de la course remportée par Andy Payne avec une nouvelle édition en 2028. Il faut donc mettre la barre assez haut pour garder notre record.”