La Belgique, terre de marathons
Pas toujours besoin de se rendre à New York, Paris, Londres pour s’essayer à la distance-reine de la course à pied. Dans notre royaume aussi, quelques organisations existent entre parcours urbains, bucoliques et bibitifs.
- Publié le 19-03-2019 à 17h04
- Mis à jour le 21-03-2019 à 09h49
Pas toujours besoin de se rendre à New York, Paris, Londres pour s’essayer à la distance-reine de la course à pied. Dans notre royaume aussi, quelques organisations existent entre parcours urbains, bucoliques et bibitifs.
Courir pour voyager et visiter la ville autrement. Nombre de runners arpentent le monde en quête de marathons qui leur permettront de profiter l’espace de quelques heures des rues de cités inaccessibles à la circulation. Mais ces mini-trips ont un prix et surtout, doivent être planifiés quelques semaines à l’avance. Entre les euros dédiés à l’inscription, au logement et à la nourriture, l’addition peut rapidement être salée. Si vous voulez rester dans un budget plus abordable sans penser au vol à prendre ou à la longue route à parcourir, vous trouverez dans nos contrées quelques épreuves de 42,195 km. En ville, le long des fleuves, en forêt ou avec des ravitaillements un peu différents de l’ordinaire, les alternatives ne manquent pas, même si elles sont moins prestigieuses que les New York, Londres et autre Berlin.
- Bruxelles, sans grand-place
Beaucoup de coureurs étrangers restent attirés par la boucle de 42 km qu’offre notre capitale chaque premier dimanche d’octobre (ce sera le 6 en 2019). Le parcours qui s’élance depuis le parc du Cinquantenaire depuis la première édition se veut assez vert avec ses passages dans le Bois de la Cambre ou depuis 2018 dans le Bois des Capucins, situé peu après la première montée de l’Avenue de Tervueren en direction du carrefour des quatre bras. Les amateurs de monuments pourront voir sur leur route le Palais Royal, les échafaudages du Palais de Justice, Val Duchesse et l’arche du Cinquantenaire. Ces deux dernières années, les travaux du piétonnier et le côté exigu de la Grand-Place ont privé la course d’une apothéose un peu sexy au cœur de la ville. Il faut bien avouer, pour ceux qui ont eu la chance de connaître l’époque, que l’arrivée sur l’une des plus belles places du monde, bien remplie, avait de quoi motiver les organismes usés pour leurs ultimes hectomètres.
- Anvers, le tour des districts
Plus ancien que sa consœur bruxelloise, le marathon d’Anvers draine aussi plus de monde, bien aidé par la tenue, le même jour, des 10 Miles qui rassemblent plus de 40000 participants. En 2019, l’épreuve se déroulera le 28 avril et peut constituer une alternative pour celles et ceux qui n’auraient pas su, lors de ce 4e mois de l’année, s’aligner sur d’autres courses de 42,195 km plus prestigieuses comme Rotterdam, Paris, Londres ou Boston.
Ceux qui connaissent déjà les attraits de la cité portuaire n’en verront pas beaucoup lors de la distance reine qui emmènera les runners, après une traversée de tunnel sous l’Escaut, dans les districts de Deurne, Berchem, Wilrijk et Hoboken pour un parcours autant plat que monotone et qui manque de charme malgré une arrivée sur une Grand-Place qui accueille également le départ du Tour des Flandres. Parmi les points positifs, on soulignera la ferveur d’un public anversois disposé à sortir sur le pas de sa porte un dimanche matin pour encourager les forçats du bitume.
- Spa-Francorchamps, dénivelé et pas d’excès de vitesse
Lorsque vous lirez ces lignes, le drapeau à damier aura déjà salué le dernier concurrent. Il faudra donc attendre le 1er ou 2e week-end de mars 2020 (la date n’est pas encore définie) pour vous dégourdir les cannes sur le plus beau circuit du monde, sur un bitume plus habitué aux freinages à plus de 300 km/h, qu’aux accélérations à 20km/h en descente, baskets aux pieds. La boucle spadoise, longue de 7 km, doit être accomplie à 6 reprises. Six fois où il faudra enchaîner le fameux raidillon, sans oublier que le reste du parcours du "toboggan des Ardennes" n’est pas plat avec l’interminable montée du Kemmel jusqu’aux Combes et la ligne droite de Blanchimont, dont le pourcentage est plus difficile pour des jambes humaines que des V6 de F1 écrasée par les images télévisées.
Au bout de ce parcours du combattant où les participants auront pu contempler un panorama somptueux par endroits, plus de 700 mètres de D + auront été avalés. Mais les marathoniens se seront souvent retrouvés isolés (malgré la venue en cours de route des coureurs des 7, 14 et 21 km pour une arrivée commune dans les mêmes tranches horaires) et n’auront été soutenus qu’à hauteur des paddocks. Il s’agit donc plus de profiter d’une expérience unique dans un cadre d’exception où vous resterez en piste plus longtemps qu’une F1 mais moins qu’une voiture de tourisme des 24 heures.
- Namur, le petit dernier
Au niveau de la participation, la première édition du marathon de Namur fut une belle réussite même si le tracé n’a pas fait l’unanimité en raison des très nombreux kilomètres accordés aux chemins de halage bordant la Meuse au détriment du centre de la capitale wallonne, à peine exploré entre le 15e et le 21e km et lors des deux dernières bornes. Ce choix permet cependant de garantir un parcours au faible dénivelé positif (150 mètres), propice à d’éventuels records personnels. Mais il ne favorise pas la présence d’un public massif et enthousiaste le long des routes. Malgré ces bémols, on soulignera la bonne organisation d’une épreuve décalée cette année au 12 mai 2019. De quoi donner une chance de se rattraper aux marathoniens ayant raté leur objectif d’avril.
- Le Maasmarathon, le Berlin de la Basse-Meuse
En 2019, ce marathon historique du paysage du running francophone se déroulera le même week-end que l’épreuve namuroise. Voilà qui est quelque peu regrettable. À son avantage, le Maasmarathon a en commun avec son homologue et voisin berlinois le parcours ultraplat qui séduit les marathoniens en quête de records personnels. Le départ et l’arrivée ont lieu à Visé et les deux boucles de 21 km, très bucoliques, attirent un public assez nombreux sur des bords de routes qui font la part belle à la Meuse ainsi qu’à des traversées de villages et de centres historiques réputés. Ses frais d’inscription compris entre 20 et 40 euros en font aussi une course abordable financièrement, d’autant que l’organisation conviviale n’en garde pas moins beaucoup d’efficacité.
- "De Nacht van West Vlaanderen" : pour courir jusqu’au début de l’été
Le 21 juin, l’été entre en piste. Et à Torhout, localité située un peu au sud de Bruges, un marathon est organisé à cette occasion. Le départ en soirée, à 20h15, vous permet de profiter du jour le plus long de l’année et d’en finir juste à la tombée de la nuit pour les coureurs assez rapides. La Grand-Place, cadre d’arrivée et de passage de la première boucle, accueille de nombreux artistes qui mettront le feu à un événement qui se veut aussi festif pour la commune. Enfin, le prix est plus qu’accessible puisqu’il ne vous en coûtera que 30 euros en inscription du jour.
- Un marathon qui mousse à Liège
En Belgique, pour motiver les gens à la pratique sportive, rien de tel que de proposer des bières. Inspiré par le marathon du Médoc qui offre du vin sur ses tables de ravitaillements, le "Beer Lover’s marathon" permet aux coureurs de déguster 15 breuvages houblonnés belges lors des 8 points dédiés à cet effet. On rassure néanmoins les participants à l’estomac plus fragile : de l’eau et des boissons énergisantes plus classiques sont également présentes aux stands. À côté de ça, le 42,195 km liégeois invite aussi les sportifs à se présenter déguisés sur la ligne de départ. Mais si tout cela sent le joyeux bordel, on conseille vivement aux inexpérimentés de ne pas négliger la préparation puisqu’il faut quand même courir 42 bornes. Mais vu que 2019 est déjà sold-out, cela laisse le temps d’être au point.
- Bruges, Dixmude, Gand, Hal ou même Estaimpuis
On ne serait pas complet en mentionnant l’existence d’autres marathons se déroulant dans nos contrées, principalement au nord du pays. Les deux grandes villes des Flandres orientale et occidentale ont lancé voici 3 ans leur course de 42,195 km.
L’épreuve brugeoise faisait la part belle au centre historique avant de repenser son parcours en 2018 afin de préserver les genoux de ses participants sensibles aux nombreux pavés. Les marathoniens découvrent ainsi un peu plus les alentours de la Venise du Nord.
Gand a choisi dès le départ d’ignorer le centre-ville pour emmener ses concurrents sur des chemins verdoyants situés à proximité.
À Dixmude, les forçats de la longue distance peuvent arpenter les champs qui furent le cadre des batailles de la Première guerre mondiale dans la région. Un rappel historique qui se veut ludique et sportif.
Notons enfin que la grande famille des marathons belges accueillera deux nouveaux venus: le 22 septembre prochain à Estaimpuis, et le 15 août dans l'est du Brabant wallon.
Le calendrier des marathons belges
- Déjà couru (9 mars 2019) : Marathon de Spa-Francorchamps.
- 28 avril 2019 : Marathon d’Anvers.
- 12 mai 2019 : Marathon Internationa de Namur.
- 12 mai 2019 : Maasmarathon (Visé).
- 9 juin 2019 : Beer Lover’s marathon (Liège).
- 21 juin 2019 : Nacht van West Vlaanderen (Torhout).
- 13 juillet 2019 : Nacht von de Mann (Hal).
- 15 août 2019: Est Brabant wallon (à determiner).
- 8 septembre 2019 : In Flanders Fields Marathon (Dixmude).
- 22 septembre 2019 : Marathon d’Estaimpuis.
- 30 septembre 2019 : Bosmarathon (Buggenhout).
- 6 octobre 2019 : Brussels marathon, (Bruxelles).
- 20 octobre 2019 : Great Bruges Marathon.
- 27 octobre 2019 : Marathon de Gand.