Deux athlètes belges à Iten, "le berceau de la course à pied"
Les athlètes belges Nicolas Navet et Simon Semes ont été à Iten, la terre des plus grands champions kényans, pour préparer le marathon d’Amsterdam.
- Publié le 29-09-2019 à 14h36
- Mis à jour le 30-09-2019 à 14h34
Les athlètes belges Nicolas Navet et Simon Semes ont été à Iten, la terre des plus grands champions kényans, pour préparer le marathon d’Amsterdam."Welcome to Iten, home of Champions."
C’est ce que l’on peut lire sur une arche aux couleurs noire, rouge et verte, celles du Kenya, qui surplombe l’entrée de Iten, cette petite bourgade de 4 000 âmes à peine, située bien loin des principaux centres urbains de ce pays d’Afrique de l’Est, dont la capitale est Nairobi, à plus de six heures de route.
Et pourtant, c’est bien à Iten que les plus grands champions kényans ont fait leurs gammes et s’entraînent. Et donc aussi la plupart des grands champions mondiaux, que cela soit sur les épreuves de fond sur piste, semi-marathon ou marathon. Les Kényans, peu importe leur nom, raflent les victoires pour ainsi dire partout où ils passent.
Nicolas Navet et Simon Semes, deux des athlètes les plus performants de la province du Luxembourg - le premier a notamment fini 2e du Challenge Delhalle en 2018 -, rêvaient de découvrir le secret de cette terre sacrée kényane de l’intérieur. Un rêve réalisé en posant leurs valises au Tahri Athletic Center, un centre d’entraînement créé à Iten par Bob Tahri, ancien athlète français deux fois finaliste aux Jeux olympiques et deux fois médaillé de bronze aux Mondiaux sur 3 000 m steeple. Deux semaines durant, ils se sont fondus au sein des innombrables et interminables pelotons d’Iten, à quelques semaines de leur participation au marathon d’Amsterdam, le 20 octobre prochain.
Les bienfaits de l’altitude
"C’est une véritable fourmilière, les Kényans débarquent de partout la semaine, et rentrent chez eux le week-end", clament Nicolas Navet et Simon Semes. "Ici, c’est le berceau de la course à pied, c’est là qu’ont débuté les détenteurs des records mondiaux", ajoutent ceux qui ont été rebaptisés les Muzungus, les Kényans blancs, par les locaux. "Iten s’élève à 2 500 m d’altitude, et la température y est de 23 à 27 degrés toute l’année, excepté en décembre et janvier, où il fait très chaud. L’altitude est intéressante, parce que la concentration d’oxygène dans l’air y est moins importante. Cela provoque une réaction du corps, avec notamment une augmentation des globules rouges. Lorsque l’on se retrouve dans un environnement comme le nôtre en Belgique, où la quantité d’air est plus importante, on y gagne en endurance. À sollicitation des muscles équivalente, on va plus vite."
Du fartlek à toutes les sauces
Les deux athlètes belges en ont pris plein les yeux. Et n’ont guère déchaussé leurs baskets à Iten, histoire de profiter un maximum de l’expérience.
"Durant ces deux semaines, on a fait 350 km", confie cette fois Simon Semes. "Justin Mahieu (NdlR : autre athlète de la province de Luxembourg, 3e des derniers 20 Km de Bruxelles), qui est venu ici avant, nous avait concocté un plan d’entraînement. La première semaine, on a couru de notre côté, pour voir comment notre corps s’acclimatait. Puis on s’est fondu dans la masse. Les Kényans font énormément de fartlek (NdlR : type d’entraînement "ludique" lors duquel on alterne des phases de sprint anaérobie et des phases calmes aérobie). Tous les mardis et jeudis, ils se donnent rendez-vous. Un peu partout, des groupes de 80 ou 100 coureurs se forment. On a participé à une de ces séances. Un Kényan donne le programme, à savoir un enchaînement répétitif de séries de 1 minute rapide et une minute lente, ou deux minutes rapides et une minute lente, ou encore trois minutes rapides et une minute lente. De notre côté, on a fait douze fois trois minutes pour une minute de récupération. Nicolas a fait 12,5 km en 42 minutes, et moi 11,5 km en 42 minutes. C’est une expérience incroyable à vivre au sein de ces groupes."