De cyclistes à marathon men, les exemples sont nombreux
Les exemples de cyclistes pros à se reconvertir dans la course à pied sont nombreux.
- Publié le 23-07-2019 à 17h04
- Mis à jour le 23-07-2019 à 18h20
Les exemples de cyclistes pros à se reconvertir dans la course à pied sont nombreux.
Sur ce Tour de France 2019, le Canadien Mike Woods est une attraction pour ceux qui suivent l’histoire du sport en général. Avant d’être cycliste, et après avoir pratiqué le hockey sur glace étant jeune, le gaillard a en effet brillé en athlétisme, établissant entre autres les records nationaux juniors sur le mile et sur 3 000 mètres.
Las pour lui, des fractures de fatigue aux pieds l’obligèrent à changer de cap. En 2013, il devint cycliste professionnel. Avec un certain succès comme en attestent par exemple ses trois top 10 consécutifs sur Liège-Bastogne-Liège (9e en 2017, 2e en 2018, 5e en 2019). Présent sur le Tour cette année, il naviguait aux alentours de la 50e place au classement général malgré le bris de deux côtes sur chute le 18 juillet.
Nous avons donc ici un athlète qui passe au cyclisme, comme nous avons eu Miguel Indurain qui fut 3e des championnats d’Espagne indoor sur 300 mètres. Ou encore un certain Frank Vandenbrouck qui fut champion de Belgique à l’âge de 8 ans en cross-country.
Le chemin inverse est régulièrement fait. Mais post-carrière. Pas mal de cyclistes professionnels se sont essayés au marathon une fois la bécane raccrochée. Avec des chronos qui parleront aux amateurs, même s’ils ne viennent pas taquiner les 2 heures qui commencent à poindre à l’horizon de l’une ou l’autre stars de l’athlétisme aujourd’hui.
Le meilleur de ces ex-professionnels est Victor Gonzalo, un Espagnol peu connu (4 années de professionnalisme chez Reynolds, Banneton et Agnus-castus - vainqueur du Circuit des Montagnes en 1988). "Ma musculature de cycliste n’était pas idéale pour avoir une foulée ample, explique-t-il au sujet de sa reconversion sportive. Mes ischios-jambiers, par exemple, étaient trop courts. J’ai travaillé longtemps pour les transforJmer. Puis il a fallu que j’apprenne à gérer différemment mon effort. En course à pied, c’est intense tout le temps. Un mauvais moment et vous vous retrouvez vite en dehors des places intéressantes. Ce n’est pas le cas en cyclisme. J’ai aussi dû apprendre à gérer l’alimentation. Lorsque j’ai arrêté ma carrière cycliste, mon organisme était habitué à tourner autour de 5, 6, 7 000 calories par jour. Comme marathonien, c’est 2 500 maximum."
Derrière lui , on retrouve le Belge Sébastien van den Abeel (2 ans professionnel chez Cedico) avec 2h34’17 sur le marathon d’Amsterdam (2010) et l’ex-champion du monde Laurent Brochard (2 marathons sous les 2h40’, avec un PB à 2h36’15). La Broche, éclaboussé par l’affaire Festina, est aujourd’hui un coureur de trail assez accompli, qui compte par exemple une 20e place sur 6 000 partants sur la Saintélyon, un classique du trail français nocturne comptant 69 bornes.
Enfin, difficile de ne pas parler de Lance Armstrong. Celui qui fut champion aux États-Unis sur triathlon sprint en 1988 demanda en 2011 à Alberto Salazar (triple vainqueur du marathon de New York) de l’aider à courir le marathon en 2h30’ "en restant frais comme une rose". Le septuple vainqueur du Tour de France (rayé aujourd’hui des tablettes de lépreuve) avait dans l’idée de frapper fort sur Ironman, notamment grâce à un chrono dans l’épreuve finale de 2h50’-2h55’. Ce ne fut pas très concluant puisque le meilleur temps de l’Américain sur le 42km195 est de 2h46’…
Quelques chronos d’ex-pros sur marathon
Victor Gonzalo (Esp) 2h21’55 en 2007
Sebastien van den Abeel 2h34’17 en 2010
Laurent Brochard (Fra) 2h36’15 en 2009
Abraham Olano (Esp) 2h39’19 en 2006
Rolf Aldag (All – 2006) 2h42’54
Laurent Jalabert (Fra) 2h45’52 – 2007
Lance Armstrong (USA) 2h46’43 en 2007
Wilfried Peeters 3h57’25 en 2006