Courir à l'envers, sur ses mains ou dans une piscine: ces coureurs qui sont adeptes d'exploits insolites
- Publié le 06-08-2019 à 17h06
- Mis à jour le 16-08-2019 à 14h54
Certains coureurs sont adeptes d’exploits insolites. La piste, le bitume, les labourés, la montagne… Tous des terrains d’expression assez habituels lorsqu’il s’agit d’évoquer le monde de la course à pied. Mais, si l’on creuse un peu, on découvre aussi que celle-ci est sans nul doute un vaste champ d’exploration, avec ses exploits, ses normes et ses… originaux.
Ces coureurs à reculons
Markus Jungen est un allemand qui s’est spécialisé dans le marathon couru à reculons. En 2018, il a parcouru les 42 kilomètres et quelques du marathon d’Hanovre en 3 heures 38 minutes et 27 secondes… en reculant. Un autre Allemand, Thomas Dodd est pour sa part parvenu à boucler un 1 000 mètres sur piste en 3’20 de cette manière (5’01 pour 1 500 mètres).
Histoire de corser l’histoire, évoquons encore l’Américain Joe Salter. L’homme s’est offert en 2013 un marathon dans l’Illinois en marche arrière, tout en jonglant avec trois boules. Ce sportif imaginatif a déjà nagé 800 mètres sur le dos et roulé 25 km à vélo tout en jonglant.
Bob Wieland, le vétéran qui courait... sur ses mains
Bob Wieland est un vétéran de la guerre du Vietnam ayant perdu ses jambes sur une mine en 1969. Cela ne l’a pas empêché de boucler plusieurs marathons et même l’Ironman d’Hawaï sans utiliser de fauteuil roulant. Comment fait-il ? Il court sur ses mains ! Il a traversé les États-Unis de part en part en courant… sur ses mains en 3 ans, 8 mois et 6 jours. Beaucoup plus, nettement…, que les 4 jours qu’il lui avait fallu pour boucler le marathon de New York de 1986.
Lloyd le scaphandrier
Lloyd Scott est un pompier anglais. Ancien leucémique, il s’est mis en tête de récolter des fonds pour soutenir les enfants atteints de cette maladie. Son idée : courir des marathons en étant déguisé de manière étrange. On l’a vu ainsi déguisé en sous-marin jaune (référence aux Beatles), en Indiana Jones tirant un boulet, voire en dragon.
Mais son chef-d’œuvre dans le registre, c’est quand il a parcouru pour la première fois en 2003 le marathon d’Edimbourg vêtu d’un scaphandre pesant quelque 60 kilos. Son chrono : 6 jours, 4 heures, 30 minutes et 56 secondes. Record (de lenteur…) battu ! Anecdote : victime d’un empoisonnement alimentaire durant la course, il a dû faire bien plus d’arrêts sanitaires qu’escompté. Beaucoup de temps perdu parce qu’un scaphandre, cela ne s’enlève ni se remet comme un boxer… "Il fallait tout le temps que je fonce aux toilettes et sur le yacht Britannia (amarré sur le parcours de l’épreuve), j’ai eu un problème pour enlever le scaphandre à temps…", a-t-il révélé pour l’occasion.
Six jours sur un tapis roulant
Michaël Micaletti est un coureur à pied marseillais. Dans le monde de l’ultra-running, il est surtout connu pour avoir été le détenteur de la distance la plus longue parcourue sur 6 jours sur un tapis roulant. En 2012, à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris, il parcourt 822,3 km (record battu en 2015 par un certain Marcio Villar do Amaral avec 827,16 km).
Pour ce qui est de la journée courue sur un tapis roulant, nous avons un Italien, Vito Intini, qui s’est spécialisé dans ce type d’effort. En mars dernier, il battait son propre record du monde avec 265,2 km. À titre de comparaison, le record officiel sur route est de 275,829 kilomètres.
La course sous l'eau
En 2004, Wolfgang Kulow, jusque-là plutôt adepte des courses difficiles habituelles du style "marathon des sables", s’offre le premier record du monde du marathon parcouru entièrement sous l’eau. 24 heures et 24 minutes ! Quelques mois plus tard, il reprend ce record à un collègue dans la piscine de Lensahn (Allemagne) en 22 heures. Il ne sortait qu’une fois par heure de la piscine durant quelques minutes pour remplacer sa bouteille d’air comprimé vide contre une bouteille pleine, pour manger et pour boire.
S'envoyer en l'air pour courir ?
En 2006, Sunita Williams, jeune quadra, s’offrait un bon chrono sur le marathon de Boston (3h29’57). Pour le coup, elle décrochait son droit d’entrée pour l’édition suivante.
Malheureusement, empêchée par le boulot, elle se voyait dans l’impossibilité matérielle d’être sur la ligne de départ. C’est que la dame est astronaute. Et que ce jour-là, sur son planning professionnel, elle était dans l’espace…
Qu’à cela ne tienne : profitant de la présence d’un treadmill à bord de la station spatiale et de l’accord des organisateurs bostoniens qui lui attribuèrent le dossard 14 000 (elle participait à l’expédition 14…), Sunita boucla le parcours virtuel (les difficultés avaient été intégrées dans les programmes du tapis roulant) en 4h24’. Pendant que Sunita courait dans la Station, une collègue, Karen Nyberg, disputait réellement le marathon de Boston. Temps final : 3h32’.