Qui est le vrai patron du XV de France ?
Avec un staff à deux têtes, les Bleus espèrent faire souffler un typhon de jeunesse au Japon.
- Publié le 20-09-2019 à 21h26
- Mis à jour le 21-09-2019 à 08h21
Avec un staff à deux têtes, les Bleus espèrent faire souffler un typhon de jeunesse au Japon. La France entame son Mondial ce matin contre l’Argentine et est consciente qu’elle a déjà une majeure partie de son destin en main car, en cas de revers face aux Pumas, elle jouerait son Mondial sur 80 minutes face aux Anglais lors du dernier match de poule. Pour les Bleus, c’est, en quelque sorte, déjà un huitième de finale qui se profile. Le défi est corsé après quatre ans de marasme que la France espère avoir effacés en trois mois de préparation.
Le sélectionneur principal, Jacques Brunel, a beau claironner que ce match ne sera pas complètement déterminant et que ses joueurs seraient toujours en course pour éviter une première sortie de route, dans leur histoire, avant les quarts de finale, disputer un match couperet face au XV de la Rose s’apparenterait à un défi abyssal, d’autant que les sujets de Sa Majesté sont au Japon avec une foule de certitudes et de résultats probants depuis quatre ans et leur sortie sans gloire de leur Mondial. Qui plus est, il y a comme un air de bricolage au sein du XV français pour défier les Pumas avec une paire de centres et une troisième ligne inédites et un ouvreur, Romain Ntamack, qui n’a démarré qu’un seul des trois matchs de préparation…
Si les Argentins ne présentent pas un bilan flatteur ces derniers mois (NdlR : à leur décharge, ils défiaient les nations majeures de l’hémisphère Sud), la France ne baigne pas non plus dans l’euphorie, tant s’en faut, elle qui s’est offert une crise avec le remplacement au poste de sélectionneur de Guy Novès par Brunel, fin 2017, et une seconde mini-révolution après le dernier Six Nations, que les Bleus ont terminé en lambeaux et où Brunel s’est vu adjoindre dans le staff son… successeur, Fabien Galthié, qui prendra ses fonctions après la Coupe du monde. Officiellement, depuis mai dernier, il est l’entraîneur adjoint du sélectionneur en place, Jacques Brunel, et ce dernier n’a pas hésité à affirmer que Fabien Galthié était un adjoint comme les autres. Mais d’aucuns n’hésitent pas à dire que c’est, en réalité, le numéro un officieux. Alors où est la vraie place de l’officiel n° 2 des Tricolores ? Difficile à dire.
"Fabien Galthié apportera sa vision et s’occupera surtout de l’animation collective", a déclaré Jacques Brunel. Mais, en coulisses, on connaît le vrai patron. Quand Brunel lâche quelques mots pendant les matchs de préparation, c’est souvent sous forme de banalités et d’évidences. Le sélectionneur du XV de France ressemble à une marionnette un peu triste. Il parle. Enfin, son orgueil parle. Car pour le reste, sa voix s’amenuise au point de devenir presque négligeable. Brunel a juste obtenu de son patron Bernard Laporte, le président de la Fédération française, le droit de sauver les apparences.
Il est donc le seul à s’exprimer devant les médias, dessinant une sorte d’hydre aux mille têtes pensantes. Finalement, dans cette histoire, le seul avantage du XV de France, c’est qu’il n’a rien à perdre car, de toute façon, il part de tellement bas… Nul n’ignore que ce ne sera pas une tâche aisée pour des Bleus qui défient des nations qui abordent la compétition avec une équipe-type rodée depuis plusieurs années. Contrairement à un rugby hexagonal qui se cherche encore et toujours…