L'autre regard: un rituel guerrier immortel
Par Miguel Tasso
- Publié le 17-08-2018 à 16h15
Par Miguel TassoL’affaire défraye les chroniques en Nouvelle-Zélande. Et pour cause ! Elle touche, en effet, l’un des symboles les plus forts du pays : le haka. C’est Kees Meeuws, un ancien international, qui a attisé les feux de la polémique. Dans son livre intitulé Le Maillot, il estime que la célèbre danse des All Blacks s’est banalisée avec le temps et qu’elle devrait désormais être réservée aux seuls matches très importants.
Pas besoin d’un dessin : ces propos ne sont pas passés inaperçus. En Nouvelle-Zélande, le haka est une véritable institution. Il est interprété à chaque match du XV national de rugby depuis 1905 avec la même ferveur. Bref, c’est une tradition ancestrale qui fait partie de l’ADN de tout un pays, un peu comme un hymne national. L’idée de le zapper du programme serait donc, quelque part, un crime de lèse-majesté.
En même temps, on comprend aussi le message subliminal de Meeuws. Le haka, véritable rituel guerrier, a pour objectif de faire peur à l’adversaire juste avant un match. Comment, de fait, ne pas être impressionné par la fabuleuse chorégraphie, parfumée de cris belliqueux, de quinze gaillards en transe et taillés dans le roc ? Mais, à force de surjouer la même scène, pour les finales comme les rencontres amicales, l’effet perd forcément un peu sa puissance.
De là à le supprimer, il y a évidemment un pas qu’aucun citoyen néo-zélandais ne voudra franchir…