L'autre regard: au Japon, la Terre est devenue ovale
- Publié le 17-10-2019 à 17h25
- Mis à jour le 17-10-2019 à 19h25
Un commentaire de Miguel Tasso.
Au Japon, le sumo - cette curieuse discipline où des lutteurs tout de muscles habillés s’affrontent à moitié nus dans des duels d’un autre temps - est l’incontestable sport national. Le baseball, le football, le tennis et le golf attisent aussi quelques passions. Mais, pour l’heure, c’est le rugby qui défraye toutes les chroniques au pays du Soleil levant. Hôte de l’évènement, le Japon défiera, dimanche, les Springboks sud-africains lors des quarts de finale de la Coupe du monde.
Et c’est toute une nation qui, entre deux typhons, retient son souffle. Le XV nippon symbolise la réussite à tous les étages. Sur le plan sportif, avec un jeu unanimement considéré comme moderne et brillant. Mais aussi sur le plan sociétal avec un noyau multiracial et multiculturel. La moitié des joueurs sont d’origine étrangère. Les uns ont une ascendance zimbabwéenne, les autres australienne ou sud-africaine, le tout sous la direction d’un sélectionneur… néo-zélandais.
Ce métissage s’inscrit, au demeurant, dans une évidente évolution du sport japonais, longtemps replié sur lui-même. En tennis, la championne Naomi Osaka a un papa haïtien ; en basket-ball, Rui Hachimura, qui évolue en NBA, est d’origine béninoise et, lors des récents Mondiaux d’athlétisme au Qatar, un relayeur du 4x100 m avait un père ghanéen. Même le sumo, pourtant si traditionnel, s’est ouvert sur le monde et les maîtres du dohyo viennent désormais souvent d’autres latitudes.