Mikkel Hansen, le génie tout simplement

Quand on évoque le handball sur la scène internationale, on pense souvent à Nikola Karabatic. Si le Français est incontestablement l'un de meilleurs représentants du Jeu à 7, il doit depuis des années partager ce statut avec le Danois Mikkel Hansen, devenu son équipier au PSG. L'un et l'autre sont devenus les portes drapeau de cette discipline.

Depuis ses débuts sur la scène médiatique, son look de viking n'a pas changé. Physiquement imposant, bandeau à la Björn Borg, longue chevelure et légère barbe, Mikkel Hansen est reconnaissable au premier coup d'oeil.

Outre cet aspect-là, le Danois vient d'entrer dans la légende du sport en devenant Champion du monde, brisant enfin la malédiction du Danemark après deux finales perdues en 2011 et 2013.

Une star depuis tant d'années

La révolte danoise avait été amorcée en 2016 lorsque les Danois s'étaient hissés pour la toute première fois de leur Histoire sur la plus haute marche olympique privant la France d'un triplé olympique historique.

Champions d'Europe en 2008 et 2012, il ne manquait alors plus que la couronne mondiale pour concrétiser enfin tous les espoirs placés sur les épaules d'une génération qu'on prédisait dorée chez les jeunes. Mikkel Hansen en faisait déjà partie.

"Il fait en effet partie des joueurs qui ont dominé le handball chez les juniors", confiait en 2012 déjà Philippe Bana, le directeur technique français.

La consécration individuelle de Mikkel Hansen n'a pas attendu 2019 pour prendre forme en effet.

Il incarne ce sport depuis des années, depuis ses débuts sous le maillot national en 2007 où il est clairement devenu l'icône de son pays et star pour tous les jeunes handballeurs.

Déjà élu MVP du Mondial en 2013 et 2011, le natif d'Elseneur a décroché à nouveau cette récompense après avoir mené sa sélection sur le toit du monde, prouvant au passage que le titre olympique n'était pas qu'un simple exploit.

The Hammer

Svendorg, Barcelone, Copenhague, Paris : Mikkel Hansen n'a pas la bougeotte au vu de son parcours chez les pros. Depuis sept ans et le dépôt de bilan de Copenhague, qui avait eu l'ambition de dominer la scène européenne en rassemblant les meilleurs joueurs scandinaves, il s'est inscrit dans le projet parisien là où il côtoie les meilleurs joueurs du monde (comme Nikola Karabatic). Le club français étant d'ailleurs le club le plus représenté parmi les demi-finalistes.

Mais où qu'il passe, ce fils d'un ancien international impressionne. Et pas seulement avec son look typiquement viking. 1m96, 100kg… Mikkel Hansen déplace sur les parquets français et européens un gabarit de handballeur de haut niveau. Mais pourtant, sa marque de fabrique va bien au-delà de cet aspect physique.

"C'est un joueur presque parfait", expliquait en 2014, Jérome Fernandez, le capitaine français de l'époque. "C'est une sorte de génie qui a une telle facilité avec le ballon qu'il n'a pas à jouer sur son physique."

Hansen, c'est le tireur d'élite du handball. En football, les coups francs sont devenus une façon de faire la différence. En handball, le jet franc suit la même logique.

Pourtant, vu la taille des goals et le mur toujours impressionnant, mettre au fond un jet franc n'est pas si simple. Mikkel Hansen en a tout de même fait sa spécialité et les vidéos de ses plus beaux jets francs circulent sur le web. Surnommé The Hammer (le marteau) dans le milieu, il a cette capacité à transpercer le mur et le gardien avec son poignet et trouver le trou de souris qui permettra de faire évoluer le score.

Philippe Bana, le directeur technique du handball français, commentait ce poignet de la sorte : "C'est une arme qui fonctionne comme un fouet" pour envoyer le ballon là où il veut tout en variant les points d'impact.

"Ce qui le rend si particulier, c'est sa façon d'armer ses tirs. Il peut tirer fort et de haut ou armer son bras sur le côté et donner des trajectoires imprévisibles au ballon", décrivait pour sa part en 2017 le Français Luc Aballo.

A 31 ans et après avoir enfin récolté le trophée qui lui manquait tant, Mikkel Hansen est rentré à Paris là où il retrouvera ses adversaires durant le Mondial, redevenus alors ses coéquipiers. Pour décrocher d'autres trophées.