La coach de Nina Derwael: "Elle donne confiance à l’équipe"
Marjorie Heuls, sa coach, explique toute l’importance prise par Nina Derwael
- Publié le 25-10-2018 à 06h38
- Mis à jour le 25-10-2018 à 08h35
Marjorie Heuls, sa coach, explique toute l’importance prise par Nina Derwael Les Championnats du Monde s’ouvrent ce jeudi, à Doha, par des épreuves de qualification par équipe. Au sein de la délégation belge, c’est sans nul doute Nina Derwael (18 ans), double championne d’Europe et médaillée de bronze aux barres asymétriques lors de la dernière édition, qui possède les meilleures chances de s’illustrer au plan individuel. Nous avons donné la parole à sa coach, Marjorie Heuls, pour évoquer la Trudonnaire…
Ses qualités
"En tant que gymnaste, c’est la coordination qui est son gros point fort. Les barres, ce n’est pas de la force pure, c’est une discipline très spécifique : il faut paradoxalement se relâcher, lâcher prise même et le moindre petit stress peut briser ce feeling, ce rythme-là. Nina n’a jamais connu de mésaventure de cet ordre, elle a toujours eu un bon feeling sur cet agrès. Sur l’exercice qu’elle fait actuellement, elle peaufine vraiment les détails, elle s’approche de ses limites. Mais on doit s’adapter aussi à la concurrence et introduire de nouveaux élements pour aller chercher quelques dixièmes supplémentaires. Chaque dixième de point qu’on cherche à gagner demande beaucoup de travail."
Son niveau actuel
"Sa note de départ est aujourd’hui équivalente à celle de la championne du monde de l’année dernière et je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de gymnastes qui en soient capables. Fan Yilin, la tenante du titre aux barres, ne figure pas dans la sélection chinoise et les Américaines sont à 6.2-6.3, pour 6.50 à Nina. Donc, c’est l’exécution qui va faire la différence. Mais, en tout cas, elle n’a plus ce petit retard qu’elle accusait au niveau de la note de départ l’année dernière. On verra quel sera le niveau de Mustafina, qui fait son retour et qui possède déjà un nom, mais si tout se passe normalement, Nina devrait être médaillée. En tout cas, elle est plus forte qu’à l’Euro de Glasgow."
Sa gestion de la compétition
"Nina gère généralement très bien l’approche de la compétition. Pour les réseaux sociaux, les filles de cet âge sont meilleures que nous et elle sait qui sera là, ou pas là, qui est en forme, etc. Savoir qu’elle peut faire un très beau résultat, c’est quelque chose qui la motive plus qu’autre chose. Maintenant, il ne faut pas être trop confiant non plus, mais je suis là pour le lui rappeler."
Son impact sur l’équipe
"C’est toujours une situation un peu double. Il y a, d’un côté, l’engouement, l’émulation d’être avec une gymnaste de grand talent. Et puis, d’un autre, il y a toujours un peu de jalousie aussi, même si c’est très minime. Je fais, en tout cas, en sorte que l’impact de Nina pour l’équipe soit le plus positif possible. Avec elle comme leader, on sait qu’on a une bonne gymnaste dans l’équipe qui peut apporter de gros points. Donc cela amène de la confiance dans les rangs et la croyance dans un bon résultat final."
Son ambition
"Quand elle a un objectif, Nina se donne les moyens de l’atteindre. Elle a de l’ambition, quoi ! Elle veut faire quelque chose de bien de sa carrière. Elle est aussi un peu fière. Parfois, cela peut paraître péjoratif, pour madame Tout-le-Monde, mais dans le sport de haut niveau je pense que c’est important. Parce que, dans les moments où les choses vont moins bien, Nina est vite capable de se remettre en route pour retrouver le chemin qui va l’amener où elle veut aller. Est-ce plus facile de travailler avec une fille qui a de l’ambition ? Oui, sans aucun doute ! Parce que même quand c’est compliqué, au moins on sait pourquoi c’est compliqué." (rires)