Koen Sleeckx, directeur technique de la Fédé néerlandophone: "Toma est une exception "
Koen Sleeckx, DT néerlandophone, revient sur un dossier dont il se serait bien passé…
- Publié le 21-02-2019 à 19h54
- Mis à jour le 21-02-2019 à 19h55
Koen Sleeckx, DT néerlandophone, revient sur un dossier dont il se serait bien passé… Ancien judoka, vainqueur du prestigieux Tournoi de Paris en 2002 et encore troisième en 2008, en battant… Dirk Van Tichelt, futur champion d’Europe, Koen Sleeckx (43 ans) est directeur technique de la Fédé néerlandophone depuis le 1er mars 2018. L’Anversois a succédé à Olivier Berghmans, parti un mois après son entrée en fonction, fin décembre 2017.
"À l’époque, j’avais déjà postulé à ce poste, mais le conseil d’administration de la VJF avait nommé Olivier…", précise Koen qui a longtemps mené sa carrière sportive en parallèle avec sa profession de sapeur-pompier à la Force aérienne.
Marié à Hanne Van Bossele (29 ans), ex-judoka dont il fut l’entraîneur personnel et avec qui il a un fils, Stan (5 ans), le DT néerlandophone s’est récemment retrouvé sous les feux de l’actualité avec "l’affaire Toma Nikiforov", passé de la FFBJ à la VJF. Un dossier particulièrement sensible qu’il a géré (et qu’il gère encore…) avec calme et sérénité. À son image…
Koen, vous avez connu un hiver agité avec cette histoire de transfert de Toma Nikiforov…
"C’est le moins que l’on puisse dire ! Moi, je n’étais pas demandeur. Mais quand Toma nous a sollicités, je l’ai ressenti comme un appel au secours. Dans un premier temps, tous les acteurs du dossier se sont réunis autour de la table. Il y avait Toma, bien sûr, les représentants de la FFBJ et de la VJF ainsi que ceux de l’Adeps et de Sport Vlaanderen. Mais nous n’avons pas trouvé de solution au problème né du licenciement par le CA francophone de l’entraîneur de Toma, Damiano Martinuzzi. Et le dossier m’est revenu quelque temps plus tard. À charge pour moi de trouver une formule pour que Toma s’y retrouve car là est bien l’essentiel ! Notre champion d’Europe était blessé physiquement et abattu moralement par une situation qu’il n’avait pas cherchée."
Quelle solution avez-vous, dès lors, trouvée ? Quelle structure avez-vous mise en place pour que Toma s’y retrouve, sans bousculer la vôtre, c’est-à-dire celle qui prévaut pour les judokas néerlandophones ?
"Écoutez, je la résumerais ainsi : à judoka d’exception, solution d’exception ! C’est-à-dire qu’à côté de la structure existante à la VJF avec Robert Krawczyk comme entraîneur principal, Mark Van der Ham pour les seniors, dont Matthias Casse, d’autres pour les juniors et les cadets ainsi que Tom Verhoeven, notre kiné, nous avons un binôme formé par Toma Nikiforov et son entraîneur Damiano Martinuzzi, avec qui la Fédé néerlandophone a signé une convention. Puisque le problème était là, nous lui avons autorisé une structure exclusive. Damiano décide du programme, que je valide. En fait, il s’agit tout simplement de la continuité de ce qui existait antérieurement au licenciement…"
Comment sentez-vous Toma à l’avant-veille de son retour à la compétition, à Düsseldorf ?
"Impatient ! Mais quoi de plus normal ? À partir du moment où il a reçu le feu vert médical, il doit se relancer. C’est pourquoi il devrait enchaîner Düsseldorf, Marrakech et Ekaterinbourg. Ensuite, on verra… Mais je tiens à préciser ceci : si Toma est arrivé à ce niveau de performance, c’est parce que la Fédé francophone l’y a amené. Moi, j’essaie de gérer au mieux une situation donnée. Que ce soit clair."
Avant Toma Nikiforov, vous avez également récupéré Joachim Bottieau…
"Oui, mais la situation n’est pas la même… Depuis sa désillusion aux Jeux de Rio, Joachim se cherche. Fin 2016, il a disparu des tatamis pendant des mois. Personne ne savait vraiment où il en était, s’il avait même l’intention de continuer. Quand il nous a sollicités, il était encore désemparé, en manque de confiance. Et nous l’avons autorisé à intégrer notre Cellule haut niveau dirigée par Robert Krawczyk qui s’occupe de lui en stage et en ‘compet’. Pour le reste, Joachim s’entraîne avec son père et ses frères, étant également suivi par Philip Laats qui le connaît de longue date. Mais sans intervention financière de la VJF…"
D’autres judokas, comme Kenneth Van Gansbeke et Jorre Verstraeten, ont quitté la VJF pour la FFBJ. Comment voyez-vous cette situation ?
"Je pense que chacun cherche ce qu’il y a de mieux pour lui ! Je connais bien Kenneth pour avoir été son entraîneur personnel en 2008, à la fin de ma propre carrière et alors qu’il était junior, comme Roxane Taeymans d’ailleurs. C’est un bon judoka. Je n’étais pas en fonction quand il a quitté la VJF. En revanche, pour ce qui est de Jorre, je sais que le courant ne passait pas entre lui et Mark Van der Ham. Quant à savoir pourquoi…"
Dans tout ce contexte, comment vous sentez-vous dans votre fonction de DT ?
"Bien ! J’apprécie mon travail, même si je reconnais que le tatami me manque parfois. Mais il y a beaucoup de boulot parce que notre noyau est restreint. Il y a Matthias Casse, bien sûr, Roxane Taeymans, Mina Libeer et, malgré sa blessure, Dirk Van Tichelt. Mais nous devons élargir la base de notre pyramide avec une structure d’entraînements et, surtout, la continuité des plus jeunes au haut niveau. Le week-end dernier, j’ai apprécié les prestations de Jeroen Casse (-73 kg) et Amber Ryheul (-52 kg) en European Open. Elles sont très encourageantes…"