Retour sur le parcours incroyable de Matthias Casse aux Mondiaux de judo: "Aucun combat facile!"
- Publié le 29-08-2019 à 07h41
- Mis à jour le 31-08-2019 à 11h45
Seul l’Israélien Muki a barré la route du titre mondial à Matthias Casse. Le sport a gagné à Tokyo !
D’abord, parce qu’on a assisté à une superbe finale en -81 kg, certes perdue par Matthias Casse, battu par l’Israélien Sagi Muki, qui en deux mouvements séparés de… 5 secondes a brisé le beau rêve de titre mondial de l’Anversois.
Ensuite, parce que l’émotion a envahi les acteurs de ce combat, tout comme le public dans les tribunes, où flottaient quelques drapeaux israéliens en l’honneur de leur champion.
Enfin, parce que les quatre judokas présents sur le podium ont pu voir monter ce fameux drapeau et écouter ce superbe hymne, bannis jusqu’ici des compétitions internationales. Alors, oui, le sport a gagné et la politique a perdu…
Et ce n’est pas le geste antisportif de l’Égyptien Abdelaal, refusant de saluer son vainqueur en quarts de finale, l’Iranien Mollaei, qui y changera quoi que ce soit. Tant pis pour lui !
Dans ce contexte, Matthias a signé un formidable parcours sur les tatamis japonais, dont la moindre étape ne fut pas cette demi-finale où il a écarté le champion du monde en titre et n° 1 mondial sur une clé de bras après 6’29 d’un face-à-face particulièrement indécis entre la puissance et la finesse.
Cette victoire de prestige fut le point d’orgue d’une journée entamée avec un combat plus facile, même si les judokas détestent ce terme, affirmant qu’"il n’y a aucun combat facile".
Exempté du premier tour, Matthias Casse a écarté le Chinois Zha sur immobilisation. Opposé à l’Italien Esposito, il dut patienter jusqu’à la prolongation avant de s’imposer après 0’35.
Arrivé en huitièmes de finale, il s’est alors débarrassé du Slovaque Stancel, encore sur immobilisation, pour atteindre les quarts, où il entra vraiment dans le vif du sujet.
Face à l’Allemand Ressel, le combat fut serré, mais le champion d’Europe en titre finit par émerger, après 3’03 en prolongation, non sans s’être occasionné l’une ou l’autre frayeur. Et son poing rageur en signe de victoire en disait long sur son soulagement. Puis vint Mollaei, arrivant en courant sur le tatami, se trompant de côté, avec un énorme bandage sur la tête, preuve de l’engagement total lors de ce Mondial japonais.
Et, enfin, Muki, un champion d’exception, qui n’hésita pas à lever le bras du Belge en signe de respect. Chapeau !
Également engagé en -81 kg, Sami Chouchi a signé un beau parcours. Mais le Bruxellois n’a pu franchir l’obstacle géorgien nommé Maisuradze, qui l’a ni plus ni moins renversé après 2:35 d’un combat intense…