Charline Van Snick: "J’ai retrouvé mon côté imprévisible"
Âgée de 28 ans, Charline Van Snick dispute son sixième Mondial et figure parmi les favorites en -52 kg.
- Publié le 21-09-2018 à 07h54
- Mis à jour le 21-09-2018 à 20h15
Âgée de 28 ans, Charline Van Snick dispute son sixième Mondial et figure parmi les favorites en -52 kg. À 28 ans, anniversaire qu’elle a fêté le 2 septembre, Charline Van Snick est l’une de nos judokas les plus expérimentées à Bakou. Depuis 2010, le compteur de la Liégeoise affiche, en effet, cinq éditions du Mondial. Seul Dirk Van Tichelt, 34 ans, la dépasse avec huit, depuis 2007… Mais, alors que l’Anversois semble un peu tirer sur la corde depuis sa médaille de bronze olympique, en 2016, à Rio, Charline en veut toujours. Montée en -52 kg à l’aube de la saison 2017, elle paraît se sentir de mieux en mieux dans cette catégorie. La preuve ? Forte de ses récentes médailles, à Zagreb et à Budapest, elle a intégré le Top 10 mondial (9e), ce qui lui vaut un statut de tête de série lors de ces Championnats du Monde. Arrivée, mardi soir, dans la capitale de l’Azerbaïdjan, la Liégeoise respire la confiance, d’autant que Bakou lui a déjà bien réussi par le passé.
Charline, votre bilan à Bakou est de trois médailles en autant d’apparitions, qu’est-ce que ça vous inspire ?
"La confiance ! Il est toujours plus agréable d’arriver dans un endroit qu’on connaît déjà plutôt que de débarquer dans l’inconnu. J’ai visité la ville. J’y ai d’excellents souvenirs. Et, même s’il ne s’agit pas de la même salle qu’avant, j’éprouve de bonnes vibrations."
Vous êtes venue deux fois en 2015, une en 2017…
"Exact ! C’est ici que j’ai fêté le premier de mes deux titres européens (2015, Bakou et 2016, Kazan) en -48 kg. C’était un mois et demi après le tournoi où j’ai décroché le bronze en guise de répétition générale. Et puis, c’est surtout ici que j’ai entamé ma deuxième carrière, en -52 kg. C’était en mars 2017 et j’avais signé un résultat encourageant puisque j’étais repartie avec la médaille de bronze, encore… Donc, oui, tout ça, ce sont de beaux souvenirs. Et j’ai envie de prolonger la série."
Comment vous sentez-vous après une nouvelle longue préparation ?
"Je me sens prête ! Je pense avoir tout mis en œuvre pour réussir un bon résultat. Mais attention : c’est un Mondial. Il y a beaucoup de prétendantes au podium… Par rapport à ma préparation, j’aurais préféré qu’elle soit un peu moins chahutée parce que j’ai connu deux ou trois pépins physiques. Début juillet, une entorse des cervicales. Puis, j’ai été blessée aux doigts. Et, enfin, j’ai été souffrante lors du dernier stage à Papendal, ce qui m’a empêchée de m’entraîner comme je l’aurais voulu."
Il n’empêche, ces pépins ne vous ont pas empêchée de monter sur le podium fin juillet, à Zagreb (bronze), et mi-août, à Budapest (argent)…
"Non ! Et je dois bien avouer que ces deux médailles m’ont donné confiance. Après dix ans de judo au plus haut niveau, je constate que je peux encore m’améliorer. Et j’en suis très heureuse parce que c’est exactement ce que je veux : progresser et progresser encore. J’ai l’impression d’avoir retrouvé mon judo, celui que je pratiquais en -48 kg. Ces derniers mois, j’ai éprouvé de nouvelles sensations parce que, physiquement, je me sens mieux dans la catégorie. Il y a sans doute encore deux ou trois judokas plus physiques que moi, mais je peux désormais laisser libre cours à mon tempérament."
Votre judo est plus explosif qu’il y a un an, non ?
"Tout à fait ! Je me sens libérée. J’attaque et je marque beaucoup plus qu’il y a un an. J’ai retrouvé mon côté imprévisible. Alors, oui, je commets encore l’une ou l’autre erreur qui, parfois, me coûte cher, mais ce n’est pas grave. L’essentiel est d’avancer !"
Vous êtes revenue dans le giron de la Fédé francophone, en êtes-vous satisfaite ?
"Après ma défaite, d’emblée, aux Championnats d’Europe, à Tel Aviv, j’ai décidé de bouleverser mon encadrement pour, justement, retrouver mon judo. Mon entraîneur, Dimitri Dragin, n’était plus assez disponible pour moi. Nous nous sommes donc séparés. Je suis revenue m’entraîner sous la houlette de Cédric Taymans en effectuant des allers-retours entre Paris et la Belgique. À Paris, où j’habite avec mon mari, Anthony, je m’entraîne avec Loïc Korval, un autre judoka français. Mais, là, je suis en phase de transition. Nous avons un accord jusqu’à ce Mondial. Ensuite, on verra… Il ne sert à rien de me précipiter, surtout dans la perspective des Jeux de Tokyo."
Vous êtes n° 9 mondial et tête de série n° 6, vous figurez donc parmi les favorites de ce Mondial…
"Ne vous fiez surtout pas au ranking mondial ! Bien sûr, on ne se retrouve pas dans le Top 10 par hasard. Mais, croyez-moi, il y a des filles classées plus loin qui décrocheront des médailles. Moi, je me sens capable de gagner contre toutes mes adversaires, mais je peux aussi perdre. De toute façon, peu importe qui se retrouve en face, je me concentre sur moi et mon judo. Surtout, j’essaierai de ne pas commettre d’erreurs !"