Quentin Mahauden: "Mon père m’a transmis sa passion du karaté"

Accolée au club house de l’AFC Tubize, la salle omnisports résonne des cris d’une centaine de karatékas invités pour un stage de deux jours par Quentin Mahauden. Sous les yeux de son père et entraîneur, Olivier, notre sélectionné pour les JOJ 2018 peaufine sa préparation, tout en conseillant les plus jeunes. À 17 ans, le Nivellois, affilié à Rebecq, a le sens du partage, celui qui l’a, en fait, amené à cet art martial quand il avait 5 ans.

"J’ai suivi mon père. Il m’a transmis sa passion pour ce sport qu’il a, lui-même, découvert sur le tard, à 20 ans, après avoir pratiqué l’équitation."

Du haut de son 1,87 m, pour 66,5 kg, avec le sommet des cheveux teinté en blond (coiffure due à sa sœur, Manon…), Quentin en impose déjà.

"Le karaté m’a plus d’emblée mais, au début, ce n’était pas sérieux pour moi. Ce n’est que quand j’ai commencé la compétition, vers de 7 ou 8 ans, que je m’y suis vraiment mis. Peut-être est-ce dû au fait que j’ai gagné ma premier compet . Mais, à l’époque, je manquais de régularité. Il m’arrivait aussi de perdre dès le premier combat."

Il n’empêche, avec l’entraînement, Quentin a grandi dans sa discipline, se qualifiant, fin juin, à Umag pour Buenos Aires.

"Le tournoi se déroulait sur deux jours avec, au total, quatre qualifiés. La première journée ne m’a pas souri. En revanche, lors de la deuxième, je suis arrivé en finale, ce qui assurait ma sélection. Sans doute trop content, j’ai perdu cette finale face à mon adversaire marocain. Mais je ne lui en veux pas. La preuve ? Je l’ai invité à venir s’entraîner en Belgique !"

Et Quentin pourrait tout à fait le retrouver sur le tatami en Argentine…

"Nous serons huit par catégorie, placés en deux poules de quatre par tirage au sort. Je suis donc assuré de disputer au minimum trois combats. Ensuite, les deux premiers de chaque poule, parmi lesquels j’espère être, se retrouvent en demi-finales et les vainqueurs de celles-ci en finale pour la médaille d’or."

Étudiant en cinquième secondaire à l’Institut Saint-Vincent, à Soignies, section Animation, Quentin Mahauden a dû persuader sa direction de le laisser partir.

"En fait, il a droit à trente demi-jours d’absence par an…" précise son père. "Un volume que nous avons demandé d’augmenter à soixante pour lui permettre de participer aux compétitions internationales."

Car la saison a débuté avec des rendez-vous qualificatifs pour les Championnats d’Europe juniors, en février 2019, au Danemark.

"Oui ! Et, dans la foulée des JOJ, je pars au Mexique ! Après l’Argentine, ça promet pour moi dont le seul long voyage, jusqu’ici, fut des vacances au Japon… Mais je veux tout mettre en œuvre pour disputer l’ Euro juniors, en -68 kg, avant le grand saut en seniors où j’évoluerai en -75 kg."

Une catégorie pour laquelle il devra prendre de la masse musculaire…

"En attendant, je me repose sur mes qualités actuelles, la tactique et l’explosivité."

Aujourd’hui, Quentin s’entraîne au rythme de trois à six séances par semaine. Pas plus…

"Je suis à l’écoute de mon corps parce qu’il est inutile de partir s’entraîner si je ne le sens pas. On en discute aussi avec mon père. Et puis, il y a mes études. Je ne peux pas me permettre de tomber malade et de manquer les cours."

La tête sur les épaules, Quentin Mahauden vivra lors de ces JOJ 2018 sa première expérience multisports, multicultures. Son entrée en lice est prévue le… dernier jour, ce qui, sur le plan de la concentration, n’est pas évident.

"On m’a déjà prévenu ! Je sais qu’il me sera impossible d’être concentré pendant tout le séjour. C’est pourquoi, dans un premier temps, je profiterai de cette expérience… Puis, trois ou quatre jours avant la compet , le 18, je rentrerai dans ma bulle. Et, là, ce sera concentration maximale pour atteindre l’objectif que je me suis fixé : décrocher une médaille !"

Et ce, pour la première apparition olympique du karaté, sport dont il est passionné…