Nicky Degrendele, ex-championne du monde: "Tout le monde veut une médaille olympique !"

"C’est une piste agréable, rapide et où il y a moyen de faire de bonnes prestations quand on est en forme", dit-elle, sous les yeux du chaperon de l’UCI prêt à lui faire passer son contrôle antidopage.

La forme, c’est précisément ce que cette jeune femme aux larges épaules et aux cuisses impressionnantes s’est attelée à retrouver depuis sa dernière grande compétition, au mois de mars dernier. À Proszkovw, en Pologne, Nicky Degrendele, disqualifiée en demi-finales, avait perdu le titre mondial de keirin conquis à Apeldoorn, aux Pays-Bas, douze mois plus tôt.

"Ce qui est passé, est passé", soupire la cycliste de 22 ans. "Pour moi, les championnats du monde 2019 resteront toujours des championnats de m... si je puis dire ! J’ai tourné la page et jusqu’à maintenant, j’ai pu faire un bon bloc d’entraînement en Suisse."

C’est à Aigle, au centre mondial du cyclisme "où je passe 95 % de mon temps depuis quelques mois", que Nicky Degrendele, passée dans les rangs de l’équipe néerlandaise BEAT à l’automne dernier, a construit l’essentiel de sa préparation pour les Jeux européens, son premier rendez-vous depuis le dernier Mondial. Désormais débarrassée d’une tenue arc-en-ciel qui a semblé dans un premier temps trop lourde à porter, la Flandrienne s’aligne sans pression en Biélorussie.

"Après mon titre mondial, j’ai connu une période très difficile, je dois bien le reconnaître", poursuit-elle. "J’ai levé le pied, ce qui n’est pas bien, mais je l’ai fait. J’ai pu me reprendre ensuite et grâce à mon entourage, j’ai pu revenir dans le droit chemin et me réentraîner sérieusement. Vous savez, quand on atteint son grand objectif, on se dit : ‘ça y est, je l’ai fait’, et il peut arriver qu’une importante période de relâchement s’ensuive. C’est ce qui m’est arrivé. J’ai eu une saison très difficile l’an dernier. Je n’avais pas de programme spécifique, je me cherchais."

Sa chute spectaculaire lors d’une épreuve disputée en région parisienne, en octobre dernier, ne l’a pas aidée, laissant quelques traces psychologiques en plus d’une petit commotion. "Ce n’est jamais gai à vivre mais c’est bien que cela se soit produit bien avant les Jeux olympiques."

Stabilisée, Nicky Degrendele fait tout pour retrouver sa meilleure forme, en espérant arriver lancée sur Tokyo 2020. "Il y a encore beaucoup de travail avant les Jeux !" dit-elle, lucide. "Je dois surtout rester les pieds sur terre et ne pas croire que c’est arrivé. Je vais continuer à travailler pour arriver aux Jeux dans la meilleure forme possible. Une compétition est imprévisible par définition et si on a tout fait pour répondre présent, on n’a rien à se reprocher. Parfois on me parle de médaille olympique, d’écrire l’histoire. Mais je ne suis encore jamais allée aux Jeux ! J’imagine que cela doit être différent comme sentiment par rapport à un podium mondial mais tout le monde veut une médaille olympique et sera bien préparé ! Je ne peux parler de l’avenir et je ne considère vraiment rien comme acquis."

En attendant, la jeune Belge va profiter d’une expérience "intéressante" aux Jeux européens, même s’ils ne la rapprocheront pas de Tokyo en termes de points.

"Ici, j’ai comme un avant-goût de JO ! C’est un chouette rendez-vous. Mais bien sûr, le focus est mis sur la compétition et je ne veux pas trop sortir de ma concentration. Mon objectif est de gagner. J’aurai toujours le loisir de rencontrer des gens après..."