Joachim Gérard: "Remporter un Grand Chelem le plus vite possible"
Du 13 au 18 mai, en Israël, Joachim Gérard et la Belgique tenteront de remporter la World Team Cup, l’équivalent de la Coupe Davis pour le tennis en fauteuil. Le Brabançon espère ensuite enfin briller en simple en GC, avant de penser aux Jeux de Tokyo…
- Publié le 03-05-2019 à 13h52
- Mis à jour le 03-05-2019 à 13h53
Du 13 au 18 mai, en Israël, Joachim Gérard et la Belgique tenteront de remporter la World Team Cup, l’équivalent de la Coupe Davis pour le tennis en fauteuil. Le Brabançon espère ensuite enfin briller en simple en GC, avant de penser aux Jeux de Tokyo…À maintenant 30 ans, le Brabançon Joachim Gérard déborde toujours d’ambitions. En 2019, notre n° 1 de tennis en fauteuil, qui a vu son coach historique, Marc Grandjean, mourir en février dernier, espère enfin accrocher un titre de Grand Chelem en simple, avant de se projeter sur les Jeux paralympiques de Tokyo 2020 où le Limelettois visera le plus beau des métaux. Entretien…
Joachim, comment allez-vous après le décès de votre coach en début d’année ?
"Ce fut forcément compliqué de perdre Marc même si on s’y attendait (NdlR : Marc Grandjean était atteint de la maladie de Charcot). Il a été courageux jusqu’au bout, à son image. Le fait de savoir qu’il ne souffre plus est un soulagement."
Qui vous entraîne aujourd’hui et comment avez-vous géré la transition ?
"Laurent Dessart a pris le flambeau en août dernier. Il y a eu une passation de pouvoir au fil des semaines entre Marc et lui, c’était un souhait de ma part. Il fallait rester cohérent sur la méthode et je suis très content des premiers mois avec Laurent."
Vous avez passé deux semaines d’avril en Asie. Comment s’est passé le séjour au niveau des résultats ?
"En Corée, j’ai perdu mes deux finales (simple et double), une grosse déception. Puis, au Japon, dans un ITF Super Series, un tournoi qui compte, j’ai atteint les demi-finales (NdlR: où il fut éliminé par le Français Stéphane Houdret) en simples..."
Vous avez commencé 2019 en remportant pour la deuxième fois de votre carrière le double de l’Open d’Australie. Qu’est-ce qui vous manque pour obtenir votre premier titre de Grand Chelem en simple ?
"J’ai encore beaucoup de mal à rester constant mentalement. Aujourd’hui, tu peux être au top physiquement, techniquement et ne pas avoir de résultats sur le court à cause du mental, et inversement. C’est aussi le cas chez les valides. David Goffin, par exemple. À la base, le Liégeois n’avait pas de prédisposition physique et il est parvenu à se mêler aux meilleurs grâce à une maîtrise technique au-dessus du lot. Maintenant, David n’arrive pas à passer le cap supérieur, il doit donc y avoir un problème sur le plan mental. Moi, j’ai décidé de rappeler mon ancien coach mental car il faut que je redevienne solide dans la tête si je veux espérer revenir au niveau qui était le mien il y a encore 2-3 ans, lorsque j’étais n° 1 mondial."
Un Grand Chelem reste donc votre principal objectif…
"Ne pas en avoir encore remporté en simple reste mon plus gros regret jusqu’à aujourd’hui. C’est forcément l’objectif prioritaire d’en gagner un le plus vite possible. Et dans un deuxième temps, il s’agira d’enchaîner. J’ai déjà montré que j’étais capable de battre les joueurs mieux classés que moi. Il me faut juste retrouver un peu de constance dans mes performances. Afin de gagner des places au classement mondial, et, pourquoi pas, devenir n° 1."
Les Jeux de Tokyo approchent à grands pas. Est-ce que vous vous projetez déjà ?
"On est à moins de 500 jours, il reste encore un peu de temps mais c’est impossible de ne pas y penser. À chaque participation olympique, j’ai amélioré mon résultat avec le bronze à Rio en 2016, mais ce n’était pas la médaille que je voulais porter au Brésil. Cette fois, au Japon, j’ambitionne de ramener l’or en Belgique…"
Les Jeux sont cruciaux dans la couverture médiatique du sport paralympique. Sentez-vous une différence de traitement tous les 4 ans ?
"J’ai la chance d’être au sein d’une discipline médiatisée donc je n’ai pas spécialement plus de lumière à cette occasion, mais c’est le cas pour le sport paralympique dans sa globalité, oui. Sur certains sports, on a les meilleurs mondiaux et ils n’ont le droit à la lumière que tous les 4 ans, c’est un peu dommage mais les choses évoluent positivement. Dans quelques années, j’imagine qu’on aura encore beaucoup progressé sur ce point."
Que représentent les Jeux pour vous ?
"C’est toujours particulier. J’ai réalisé un premier rêve en y allant la première fois et un deuxième en ramenant une médaille de Rio. J’espère réaliser un troisième rêve avec l’or."
Mais la prochaine échéance, c’est la World Team Cup en Israël. Pouvez-vous expliquer cette compétition ?
"Il s’agit de notre équivalent de la Coupe Davis. Étant donné qu’on pratique un sport individuel, c’est super de pouvoir représenter son pays grâce à ce genre de compétition. Cette année, en Israël, 16 nations s’affrontent sur une semaine. On vise un podium, comme en 2017 (NdlR : la Belgique avait pris le bronze). Je peux battre n’importe quel joueur et notre n° 2, Jef Vandorpe, qui est encore jeune, est capable de tenir sur un double décisif avec moi. On ira avec de l’ambition."
World Team Cup du 13 au 18 mai, Ramat Hasharon (Israël)
Médaillée de bronze en 2017 dans cette compétition très relevée, la Belgique y sera représentée par :
- • Joachim Gérard - Limelette - ITF 3
- • Jef Vandorpe - Niel - ITF 21
- • Mike Denayer - Rixensart - ITF 54