De la table aux greens pour Jean-Michel Saive : "Une expérience fabuleuse"
L’ancien n° 1 mondial de tennis de table sera à Nivelles, pour taper la balle, mais avec un club. Le néo-retraité était présent sur les greens lors des Jeux de Rio en 2016…
- Publié le 03-06-2019 à 18h21
L’ancien n° 1 mondial de tennis de table sera à Nivelles, pour taper la balle, mais avec un club. Le néo-retraité était présent sur les greens lors des Jeux de Rio en 2016…Le sang olympique coule dans les veines de Jean-Michel Saive. Le célèbre pongiste a participé à sept Jeux olympiques entre Séoul 1988 et Londres 2012, portant deux fois le drapeau national lors d’une cérémonie d’ouverture. Un record ! Aujourd’hui, âgé de 49 ans, l’ancien n° 1 mondial a décidé d’arrêter la compétition. Mais il reste évidemment très présent dans les coulisses du sport belge, en général, et de l’olympisme, en particulier. Vice-président du COIB, il est tout naturellement entré dans le costume du dirigeant et met toute son expérience et son expertise au service des anneaux. En véritable olympien.
Grand passionné de swing, Jean-Michel Saive se réjouit, évidemment, du retour du golf dans le programme olympique. En 2016, il était d’ailleurs présent, en première ligne, sur les greens de Rio pour assister à cette renaissance. "C’était un grand moment, plein d’émotions. J’ai eu la chance de faire la reconnaissance du parcours avec Nicolas Colsaerts et Thomas Pieters. J’ai ensuite suivi la compétition qui est allée crescendo. À l’arrivée, le podium était digne d’un Masters avec Justin Rose, Henrik Stenson et Matt Kuchar. Seul regret : cette quatrième place de Thomas Pieters qui aurait tant mérité la médaille…"
Certes, à Rio, tous les meilleurs joueurs du monde n’étaient pas présents. Certains champions, méfiants, avaient fait l’impasse. "Mais je suis sûr qu’ils le regrettent déjà. Lors des débuts du tennis aux Jeux, la situation était quasiment identique. Plusieurs ténors avaient boudé la pendaison de crémaillère. Mais, depuis, ils ont revu leur jugement. Federer, Nadal, Djokovic ont tous craqué. Les Jeux olympiques n’ont pas d’équivalent dans le sport. Avoir son nom au palmarès est le sommet pour tout athlète, toutes disciplines confondues. Je suis d’ailleurs convaincu qu’à Tokyo, toutes les stars des greens seront de la fête. Et pourquoi pas Tiger Woods ? Ce serait génial d’avoir cette icône du sport universel au Village…"
Jean-Michel Saive a découvert les joies du swing en 1994 sur le parcours de Méan où il avait accompagné son frère Philippe, déjà touché par le virus de la petite balle alvéolée. Mais c’est au retour des Jeux d’Atlanta, en 1996, que le véritable déclic s’est produit. Déçu de son élimination précoce, le champion liégeois avait besoin de se changer les idées et d’évacuer son stress. "Et, là, le golf m’a vraiment aidé. J’ai tout de suite senti que ce sport allait me procurer beaucoup de plaisir…"
Aujourd’hui, fort d’un Handicap 9, il continue à s’adonner à la chasse aux birdies en fonction de son agenda. Dès qu’il en a l’occasion, en véritable passionné, il s’offre une mise au green, notamment dans son home-club du Royal Sart-Tilman. "Il y a pas mal de points communs entre le golf et le tennis de table : la concentration, l’agilité, le sens tactique…"
Il se réjouit, en tout cas, de l’évolution du golf en Belgique et des résultats de Thomas Pieters, Nicolas Colsaerts et Thomas Detry. "Je sais qu’aux yeux d’une partie du grand public, le golf reste un sport élitiste et inaccessible. Mais la réalité du terrain est très différente. Les clubs sont de plus en plus ouverts, les cotisations de plus en plus démocratiques. Et c’est un sport qui met en avant de belles valeurs comme le respect et le fair-play. La fatigue n’est évidemment pas la même que lors d’un marathon. Mais c’est un vrai sport qui nécessite des qualités propres, notamment au niveau technique, mental et stratégique. Personnellement, après 18 trous, je suis vidé !"
Toujours autour d'une table
À 49 ans, Jean-Michel Saive a donc décidé de ranger sa raquette, et a disputé en mai son dernier match de tennis de table, avec le Logis Auderghem, après plus de 35 ans d’une carrière aussi précoce et longue que prolifique. Il restait d’ailleurs l’un des sportifs préférés des Belges, même s’il avait déjà mis fin à sa carrière internationale depuis décembre 2015...
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Si le Liégeois pourrait envisager une reconversion dans le golf, c’est plutôt hors des terrains que semble tracé son avenir. Ses nombreuses activités au sein de la commission technique de la fédération de tennis de table et au Comité olympique et interfédéral belge (il est l’actuel vice-président du comité de gestion du COIB) rythmaient déjà sa vie. Il s’est aussi impliqué depuis plusieurs années au sein des commissions des athlètes en Belgique et en Europe (COE). Saive avait par ailleurs posé sa candidature à la présidence de la fédération internationale de tennis de table, sans succès, en 2017.
L’avenir de Jean-Mi passera donc inévitablement encore autour d’une table, mais plus en short, relevé sur le haut de sa cuisse, mais dans un costume de décideur, taillé à la mesure de sa grande expérience du sport.
Le sport préféré des Olympiens !
Jean-Michel Saive n’est pas le seul olympien à avoir hérité du virus du swing. Nombreux sont les champions belges, toutes disciplines confondues, qui apprécient la chasse aux birdies. Roger Moens et Gaston Roelants ont, de longue date, montré l’exemple. Les frères Rochus, Xavier Malisse, Steve Darcis, David Goffin, Dominique Monami et Els Callens ont également cédé à la tentation des greens, certains avec un excellent niveau.
Et même Pierre-Olivier Beckers, président du COIB, pratique aussi occasionnellement le sport de St. Andrews. Faut-il rappeler, par ailleurs, que l’athlète le plus titré de l’histoire des Jeux olympiques est un fou de golf. Le nageur américain Michael Phelps (28 médailles dont 23 d’or) a même envisagé un moment une reconversion sur les greens.