Serge Pilet: "Ce titre doit faire rêver les générations futures"
- Publié le 20-12-2018 à 07h36
- Mis à jour le 20-12-2018 à 10h04
Les chantiers sont nombreux pour la Fédération belge et son secrétaire général, Serge Pilet. Serge Pilet est un homme heureux. Le secrétaire général de la Fédération belge de hockey a vibré pendant près de trois semaines au rythme des performances des Red Lions en Coupe du monde. Des performances qui en appellent d’autres, avec la Pro League qui débute début janvier mais aussi l’Euro 2019 à Anvers et les Jeux olympiques de 2020 à Tokyo en ligne de mire… Il est revenu pour nous sur le futur de cette génération dorée et sur certains autres dossiers chauds comme celui du stade national…
Serge Pilet, comment caractériseriez-vous le tournoi des Red Lions ?
"Ils ont réalisé un tournoi exceptionnel. Ils sont partis avec un message clair qui semblait peut-être un peu arrogant au départ : "On va en Inde pour l’or et pour rien d’autre" . Réussir à décrocher cet or et à atteindre l’objectif fixé avant la compétition est d’autant plus beau."
Comment réussir à se remotiver après avoir touché les sommets ?
"C’est un groupe très soudé et très ambitieux donc je n’ai pas peur d’un manque de motivation. Ils vont vite se remettre dans le bain. Surtout que la prochaine grosse compétition sera devant leur public (NdlR : l’Euro 2019 se jouera à Wilrijk, près d’Anvers). Il est clair que viser l’or dans son pays est quelque chose de magnifique. Et puis il y aura les JO : c’est le rêve de tout Red Lion actuel de décrocher la médaille d’or aux championnats du monde mais aussi à l’Euro et aux JO."
Quel impact ce titre de champion du monde peut-il avoir sur le hockey belge ?
"L’expérience des précédentes qualifications pour les JO ou des anciennes qualifications à des Coupes d’Europe nous démontre qu’il y a un boost au niveau des demandes d’adhésion au sein des clubs. On s’attend donc à ce qu’il y ait une certaine retombée en termes de croissance de membres. "
Peut-on s’attendre à des départs au sein du groupe des Red Lions après ce titre ? Certains voudront peut-être partir au sommet…
"Je ne m’attends pas du tout à un chamboulement dans l’équipe. Je m’attends plutôt à l’intégration définitive d’un, voire deux ou trois jeunes. Pour le reste, je crois que le groupe restera quasiment le même avec comme objectif commun les JO de Tokyo. Et puis, la Pro League arrive à grands pas. Durant cette compétition, il est autorisé de faire jouer au maximum 32 joueurs. Cela permettra au coach de tester l’un ou l’autre joueur dans l’équipe. Mais surtout de permettre à d’autres joueurs de prendre un peu plus de repos. Car ce n’est pas envisageable d’imaginer que tous les joueurs participent à toutes les rencontres de la Pro League et à toutes les rencontres du championnat belge."
Pour vous, l’avenir à long terme des Red Lions est étroitement lié à celui de son coach, Shane McLeod ?
"Je ne sais pas ce que Shane McLeod va faire après les JO. C’est à lui de prendre la décision. Quoi qu’il arrive, on a Craig Fulton qui est un T2 talentueux que nous avons choisi pour remplacer Phil Goldberg. Il a un profil clair de T1 et il a lui-même été le T1 de l’équipe nationale d’Irlande. Au cas où Shane décide d’arrêter après Tokyo, Craig Fulton pourrait être une bonne piste."
Et voir McLeod arrêter avant les JO, c’est quelque chose d’inimaginable pour vous ?
"Je ne peux pas me l’imaginer. Je l’ai encore vu avant son départ à la Coupe du monde pour en discuter et il n’était absolument pas question qu’il arrête avant les Jeux. Nous sommes satisfaits de son travail depuis son arrivée à la tête de l’équipe, fin 2015. Ce serait donc très dommage qu’il décide d’arrêter à ce point-ci."
Comment éviter que ce titre de champion du monde ne soit un poids sur les épaules des jeunes voulant intégrer l’équipe ?
"Ce titre de champions du monde doit au contraire faire rêver nos joueurs U18 et U21. Les jeunes rêvent tous d’être Red Lions. Les joueurs sont maintenant reconnus dans la rue, ce qui était inimaginable il y a quelques années. Aujourd’hui, tout le monde sait qui est John-John Dohmen, Tom Boon ou Vincent Vanasch. Cela ne peut que pousser les jeunes qui sont au bord de ce groupe à l’intégrer au plus vite. Surtout que la génération qui suit est tout aussi talentueuse."
La prochaine grande compétition pour les Red Lions est l’Euro 2019. Un tournoi qui s’annonce crucial autant pour l’équipe que pour la Fédération…
"L’Euro 2019 s’annonce en effet doublement important dans la mesure où le tournoi est qualificatif pour les Jeux. S’ils sont champions d’Europe, les Red Lions seront qualifiés directement pour les Jeux. En matière d’organisation, c’est un gros événement. Nous avons déjà connu cela avec la World League au Dragons et à la Rasante pour les dames ou encore les championnats d’Europe au Braxgata. La demande est encore plus forte aujourd’hui, on le remarque dans les ventes des billets : il y a une vraie envie du public de venir voir et encourager nos athlètes."
Où va être gardé le trophée ramené d’Inde par notre équipe nationale ?
"Le trophée viendra au bureau à Auderghem mais on ne peut le garder qu’un mois. Les joueurs ont reçu un réplicat qu’ils ont ramené d’Inde. La ‘vraie’ coupe sera envoyée par courrier dans nos bureaux et nous pourrons la garder pendant un mois. Ensuite, nous devrons la restituer au siège de la FIH, à Lausanne."