Marc Coudron : "Ce titre est le point de départ"
Le président de l’ARBH avait annoncé il y a 8 ans cette médaille d’or.
- Publié le 17-12-2018 à 13h44
- Mis à jour le 17-12-2018 à 14h01
Le président de l’ARBH avait annoncé il y a 8 ans cette médaille d’or. Marc Coudron, dont le 4e et dernier mandat de président court jusqu’en août 2021, n’avait pas rejoint l’Inde en dernière minute pour assister à la finale. Il n’était pas non plus dans un club house ni sur les plateaux télés de Telenet ou de VOO. Le président de l’ARBH a vécu le moment le plus intense de sa présidence depuis… Londres.
La voie émue, il a pris le temps de mesurer l’impact de ce périple indien de nos Red Lions. "Depuis la fin du match, j’ai reçu plus de 200 messages", nous confiait-il moins d’une heure après le sacre. "C’est juste dingue ce qui se passe. Je n’aurais pas dû lire ces messages car ils me touchent vraiment."
Marc Coudron, que ressentez-vous une heure après ce titre de champion du monde ?
"Le moment est magique. Depuis que je suis devenu président, nos équipes nationales nous ont offert tellement de grands matchs que je me considère comme l’homme le plus chanceux d’être à ce poste. Les joueurs et le staff ont couru derrière cette médaille d’or durant 3 ans. C’est fait."
Qu’est-ce qui vous rend le plus heureux ?
"Le niveau de jeu des Red Lions était exceptionnel. Je n’avais jamais vu des Belges prester à un tel niveau. En plus, ils ont rendu hommage à Pierre Gougnard de la plus belle des manières."
Avec les deux blessés et le décès du papa de Simon, cette Coupe du monde était remplie d’imprévus…
"Les Red Lions ont montré leurs qualités sportives et de cœur. Ils ont fait face en équipe à tout ce qui s’est passé."
À Bhubaneswar, avez-vous été surpris par le niveau des Belges ?
"L’équipe a été bonne, même très bonne. Les jeunes ont prouvé qu’ils avaient le talent ainsi que le goût du travail. Les anciens ont été géants. Personne n’est à ressortir de cette équipe qui a toujours fait bloc. J’ai vu 30 personnes monstrueuses en Inde."
Remontons dans le temps. En 2010, vous aviez annoncé une moisson de médailles sur les grands tournois internationaux. Il y a 8 ans, vos prédictions avaient fait sourire certains…
"Lors de ce discours de l’an neuf, j’avais vu mes interlocuteurs esquisser quelques sourires. Aucun n’était méchant. On me prenait plus pour un rêveur. Nous avons joué les finales des championnats d’Europe, des Jeux olympiques et nous avons remporté celle de la Coupe du monde. Un titre mondial ne s’achète et ne se construit pas en un an. Nous avons mis en place une structure efficace autour de nos équipes."
Ce titre est-il une sorte de consécration pour cette génération ?
"Non, pas du tout. Je le vois comme un point de départ. Il faudra se remettre tout de suite au travail pour préparer les matchs de Pro League, l’Euro à Anvers l’été prochain ainsi que les JO de Tokyo. Je suis confiant car tout est bien en place."
Cette réussite est la vôtre car vous avez osé mettre en avant les équipes nationales. Est-ce une revanche sur certains détracteurs ?
"Non, du tout. Je vise l’excellence à tous les étages. Je veux que nous produisions un spectacle de qualité qu’on soit en club ou en équipe nationale. Mon seul souhait, c’est de voir chaque membre s’épanouir avec un encadrement de qualité."
Quelles seront les retombées de ce titre de champion du monde ?
"Je veux que ce titre percole. Je ne m’attends pas à de grands changements. Les pouvoirs publics nous aident déjà. Les médias s’intéressent déjà à nous. Je n’ai pas à me plaindre. En revanche, j’aimerais que chaque club puisse construire un nouveau terrain pour accueillir au mieux tous les nouveaux membres. Nous avons 95 clubs. Imaginez si nous disposons de 95 terrains en plus ! Nos 50 000 membres le méritent."
Ce titre tombe à point alors qu’Anvers accueillera les championnats d’Europe l’été prochain…
"Oui, nous préparons cet Euro activement. L’événement sera un grand succès. Les gens viendront voir les champions du monde. Il y aura un monde de malade et une ambiance de feu."
Il reste le dossier chaud du moment, le stade national. Bhubaneswar peut-il servir d’accélérateur ?
"Ce sacre constitue un élément à un dossier qui suit son cours. Nous avons tout en main. À nouveau, je n’ai pas à me plaindre car nous sommes écoutés par les instances politiques. Il faut se presser lentement."
Le hockey peut-il servir de locomotive pour les autres sports belges ?
"Je suis certain que d’autres titres de champion du monde tomberont pour la Belgique. Le hockey ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Je ne suis pas fier car être fier signifie s’arrêter. Je suis heureux et chanceux."