Laurent Colemonts, patron des arbitres du hockey belge : “Il faut sortir de cet esprit bon enfant”
Laurent Colemonts, le nouveau boss de l’arbitrage belge, est décidé à tuer le hockey de papa pour mettre un cadre pro qui correspond plus à la réalité d’aujourd’hui.
- Publié le 10-10-2019 à 06h55
- Mis à jour le 10-10-2019 à 07h38
Laurent Colemonts, le nouveau boss de l’arbitrage belge, est décidé à tuer le hockey de papa pour mettre un cadre pro qui correspond plus à la réalité d’aujourd’hui. Le licenciement de Frédéric Deneumostier, le départ de Sébastien Duterme, autant de secousses qui ont agité le monde de l’arbitrage ces derniers mois. Il semble être à l’aube d’une grande révolution. Le hockey de papa meurt de sa belle mort pour laisser place à un professionnalisme plus froid, mais indispensable.
Quand le boss de l’arbitrage a été débarqué par l’ARBH, il a été remplacé par un professionnel qui a vu en direct les dérives du football. Laurent Colemonts veut porter très haut une autre vision du hockey qui soit plus en adéquation avec les besoins actuels.
Cet official manager travaille par task force pour mener à bien ses projets. Son action gravite autour de 4 axes : attirer des dames dans le giron de l’arbitrage, organiser les tests physiques de manière équitable, structurer les entraînements physiques et revoir les rapports de coaching sans oublier l’arbitrage indoor qui doit bénéficier des avancées de l’outdoor. Un chiffre surprend. Si le hockey se décline tant au masculin qu’au féminin, il n’en va pas de même pour l’arbitrage. En Belgique, seulement 25 femmes courent avec un sifflet sur le terrain alors que 260 messieurs gonflent les rangs. Avant de plonger dans ces projets ambitieux, Laurent Colemonts s’est assigné une mission de taille. "Il faut sortir de cet esprit bon enfant. Le hockey n’est plus un sport de 14 000 membres. Il faut mettre un cadre et des règles. La tricherie existe ce qui engendre des conflits. Le hockey reste le seul sport collectif où personne ne vérifie une feuille de match. On part du principe que tout le monde est beau et gentil."
Un exemple illustre ces risques possibles. "Un joueur disputait un match alors que son frère venait le voir. Ce dernier a finalement joué alors qu’il n’était pas affilié au club. Il a pris une carte jaune qui était impossible."
Il prévoit de mettre en place un système de contrôle avec carte d’identité car il est essentiel que l’arbitre, garant du bon déroulement du match, connaisse l’identité des acteurs sur le terrain. En cas d’accident, il en va de la responsabilité de chacun.
Cette clarification administrative risque de ne pas plaire aux anciens, mais elle ne représente que l’évolution naturelle d’un sport qui n’est pas qu’une mode.
Il veut que l’arbitrage soit considéré à sa juste place par tous les clubs. "Au sein de la VHL, les nouveaux clubs ont intégré l’arbitrage dans leur structure. Du côté de la LFH, les grands clubs historiques ne font pas de l’arbitrage une priorité. Les clubs ont tous des projets, mais ne les mènent pas avec la même ardeur. L’arbitre fait partie intégrante du système éducatif." Sur certains terrains, les arbitres ne sifflent quasi pas de faute ce qui est un frein à la bonne compréhension des règles.
Avec Laurent Colemonts, le sifflet entrera dans la modernité.
L’arbitrage, l’un des trois piliers
Les Red Lions et Panthers ne sont que la partie visible de la professionnalisation du hockey belge. Depuis ce fameux projet ABCD, rebaptisé en BeGold, l’ARBH n’a cessé de grandir. Le bateau d’autrefois s’est transformé en paquebot. L’équipage a dû faire face à de nombreux défis.
Si l’amateurisme d’hier était touchant, il n’a plus sa place dans la structure actuelle. En dessous du secrétaire général Serge Pilet, le système se compose de deux coupoles dirigées par Christoph van Dessel (Vlaams Hockey Liga) et Dominique Coulon (Ligue francophone de hockey). Ils supervisent trois départements : compétitions (Benoît Coppieters), juridique et projets (Justine Mahiat) et arbitrage (Laurent Colemonts).