La Pro League est-elle une bonne invention?
Non selon Jean-François Jourdain, oui selon Thibaut Vinel.
- Publié le 05-02-2019 à 14h07
- Mis à jour le 05-02-2019 à 14h10
Non selon Jean-François Jourdain.
Le format actuel de la Pro League bénéficie, certes, de l’attrait de la nouveauté. L’idée de faire jouer les matchs dans des stades bien remplis est séduisante, mais elle manque son but : tant en Espagne qu’en Nouvelle-Zélande, le stade était plus qu’à moitié vide. Il est symptomatique, à cet égard, de constater que l’Inde, un des rares pays à pouvoir réellement remplir un stade, s’est abstenue de participer. La Pro League surcharge un calendrier international déjà touffu et rogne par la même occasion sur les compétitions nationales, obligées d’inventer des formules bancales (doubles week-ends aux Pays-Bas, championnat incomplet en Belgique) pour continuer à exister. Enfin, à l’heure où la FIH veut supprimer l’arrosage des terrains, la multiplication des trajets aériens est pour le moins anti-écologique.
Oui selon Thibaut Vinel
Qui n’avance pas, recule. Le sport n’échappe pas à la règle. En 2012, la FIH s’est retrouvée sur la liste des sports menacés d’exclusion des JO. La fédération, qui n’est pas avare en (r) évolutions, a accepté cette remise en question. Elle a planché sur un hockey plus visible et surtout plus proche des véritables supporters. La Pro League rencontre ces deux nécessités. Elle offre un tournoi où les grandes affiches spectaculaires se multiplient. Elle présente un intérêt sportif au niveau du ranking. Last but not least, elle rapproche tout le monde. Les stars mondiales communient avec leurs fans. Il est dépassé le temps où la Chine jouait face au Japon à 10 h du matin à Anvers devant des tribunes vides. Jouer sur un terrain neutre tue l’essence du sport : le partage des émotions.