John Verdussen, un clubman qui a sué 15 ans pour ce titre
- Publié le 13-05-2019 à 11h06
- Mis à jour le 13-05-2019 à 11h07
Quand il a soulevé le trophée, le capitaine John Verdussen s’est immédiatement fondu dans les rangs. Le plus fidèle serviteur du Léo apprécie la discrétion. Pendant 15 ans, il a toujours servi ses couleurs rouge et blanc avec une détermination qui est devenue légendaire. Quand il a commencé sous les ordres de Vincent Van Gucht avec entre autres Alex de Chaffoy ou Antoine Denis dans l’équipe, il ne s’attendait pas à une telle carrière.
À 31 ans, le fils de l’ancien président Bernard connaît mieux que quiconque le chemin, fait de quelques joies et surtout de nombreuses déceptions, qui a mené vers ce 28e titre.
"À mes débuts, nous ne pratiquions pas le même sport, se marre-t-il… sérieusement. Nous nous entraînions une heure et demie le jeudi soir. On ne parlait pas d’argent."
Depuis 2003, il avait tout connu sauf un titre. "J’ai disputé des demi-finales perdues et gagnées, une finale perdue 10-0, un match de qualification pour l’EHL et même un match que nous devions gagner pour éviter les barrages."
John Verdu, c’est une encyclopédie vivante, mais également un ambassadeur d’une caractéristique en voie de disparition : les amoureux de leur maillot. "Je ne suis pas le seul. Jérôme Truyens, aussi, aime ses couleurs. Le hockey évolue. L’argent prend le pas sur la valeur du maillot. En 15 ans, un entraîneur a fait un jour une blague à mon papa en lui demandant mes exigences financières. Tout le monde savait que je ne bougerais jamais d’ici. Personne ne m’a jamais appelé en fin de saison", insiste le défenseur qui rempile pour encore au moins un an.
"Nous ne sommes pas le Club Med"
Durant son long bail au Léo, il a souvent entendu des critiques sur son équipe "qui ne travaillait pas assez durement". Le patron de la défense a répondu de la plus belle des manières. "Nous avons toujours possédé un groupe de 10 joueurs très soudés. Le Léo, c’est une grande famille. Nous avons souvent bien joué, mais il nous manquait une mentalité. Certains nous comparaient au Club Med. Ici, nous bossons dur à l’entraînement. Ce titre représente des heures de sessions physiques et sur le terrain. Nous avons accepté tous les sacrifices. J’avais dit à mes joueurs qu’ils vivraient peu de finales dans une carrière et qu’il ne fallait avoir aucun regret."
Lui, il ne regrette pas le choix de sa famille d’avoir élu domicile à l’avenue Dupuich. "Une heure après ma naissance, je recevais déjà le maillot du Léo et un stick. Ce sport est une tradition dans la famille. Mon équipe fait partie de ma famille aussi. On s’y sent si bien que, sur le terrain, je ne sens pas que je vieillis."