Il y a un mois, les Red Lions étaient champions du monde: les joueurs racontent leur nouvelle vie
Les Red Lions ont découvert depuis tout juste un mois leur nouvelle notoriété.
- Publié le 16-01-2019 à 05h48
- Mis à jour le 16-01-2019 à 08h17
Les Red Lions ont découvert depuis tout juste un mois leur nouvelle notoriété. Il y a un mois, les Red Lions s’échappaient sur le toit du monde à la suite de leur victoire au bout du suspense face aux Pays-Bas en finale de la Coupe du monde.
Champions du monde et numéros un mondiaux, les Belges lançaient quelques jours de festivité dont le point d’orgue était le bain de foule sur la Grand-Place de Bruxelles.
De retour au pays mardi matin, chacun des 20 héros de Bhubaneswar retournait dans sa vie classique dès le jeudi. Classique ? Pas tout à fait !
"Reçu du vin au magasin"
Le défenseur du Waterloo Ducks, qui vient de déménager, s’est nourri de l’effervescence autour du retour de l’équipe. "J’ai reçu quelques cadeaux dont une bouteille de vin alors qu’avec Simon (Gougnard) nous achetions des bouteilles. Après, j’ai quitté la Belgique pour fêter les fêtes de fin d’année avec ma compagne Gloria (Comerman, une joueuse de l’équipe première du Watducks). J’ai croisé quelques joueurs espagnols qui m’ont félicité."
"Le coup d’envoi au Standard"
Victor Wegnez n’a pas touché un stick durant 21 jours. "Je me suis rendu compte lundi passé que je n’avais plus mon gant. Je me souviens que je l’ai jeté dans la foule après la finale", confie Victor Wegnez qui en a profité pour voir beaucoup de monde et pour réaliser un rêve de gosse. "J’ai été invité par le Standard pour donner le coup d’envoi. Quel moment magique ! Je suis un très grand fan. Être acclamé par tant de monde, c’est incroyable." Il a également reçu une bonne bouteille de vin alors qu’il mangeait au restaurant avec sa copine. "Il m’a dit que c’était pour le titre." Lors d’un match de mini-foot avec Augustin Meurmans, il a été reconnu par un groupe. "C’est plaisant", ne se cache-t-il pas. "Mon année 2018 sera marquée à tout jamais par ce titre qui met au second rang mon premier titre en championnat avec le Dragons." Âgé de 23 ans, il a encore le temps d’empiler d’autres médailles d’or. "L’avenir sera encore meilleur. Tout sera de plus en plus pro", précise-t-il en faisant écho aux primes modestes touchées par les Reds. "Ma maman me dit que le hockey doit être le seul sport où les supporters sont plus riches que les joueurs. Sur le chèque de 100 000 euros touchés, nous aurons au maximum 1 700 euros."
"J’étudiais mes 3 derniers examens"
Florent van Aubel a fait le tour du web en quelques minutes. Son sourire piquant avant de s’élancer pour le dernier shoot out belge a fait couler beaucoup d’encre. Il illustrait sa détermination imperturbable. Il a savouré chaque instant chez le Roi, à la Grand-Place de Bruxelles, sur le plateau de la RTBF avant de s’enfermer pour… étudier. "Je suis vite redescendu les pieds sur terre car je passais un examen", rappelle cet étudiant en communicatiewetenschappen à la VUB. "Il me reste à passer trois examens avant d’obtenir le diplôme. Durant toutes mes journées, j’étudiais. En tant que Red Lion, j’ai l’habitude de passer de l’un à l’autre."
"La mascotte à Courtrai"
Arthur De Sloover est l’unique ambassadeur des Red Lions du côté de Courtrai. "Je suis un peu la mascotte de ma région, sourit ce jeune Red bourré de talent. Ce titre n’a pas beaucoup changé ma vie. J’ai vite repris mes études à Anvers où je suis inscrit à l’université en sciences-économiques. J’ai été sollicité pour quelques interviews, par ma ville de Courtrai, par des amis et la famille. Mais, je me suis vite réfugié dans mon bureau pour étudier. Après une semaine, j’étais obligé de descendre de mon nuage. Tous les messages reçus étaient magiques, mais j’ai été touché par celui de mon ancienne école. Tous mes professeurs avaient signé. Je suis entré dans le hall of fame de l’établissement."
"Le sprint d’une ado à l’aéroport"
Cédric Charlier, qui a été reçu en grandes pompes vendredi passé au Racing, a filé à la montagne pour se ressourcer loin de l’agitation. "Avant de partir, j’ai fait trois magasins : le boucher, un supermarché et un magasin de vin. J’ai été arrêté au moins dix fois. À l’aéroport, une fille de 16 ans a couru à travers tout le hall pour que je signe son livre." Même s’il n’a pas l’habitude d’éplucher les médias, il ne cache pas non plus qu’il regarde très souvent les articles et vidéos de Bhubaneswar. "Franchement, oui. J’ai regardé et lu beaucoup. À chaque fois, j’ai encore des frissons. Je ne peux m’empêcher de regarder les vidéos jusqu’au bout."
"Accueilli par 400 écoliers"
Personne n’a oublié les chevauchées fantastiques de Nicolas De Kerpel sur les flancs. Nico a été reçu par 400 personnes. "J’ai été invité dans mon ancienne école primaire à Hove. J’ai croisé 5 des 6 titulaires que j’ai eus. Voir autant d’enthousiasme fait chaud au cœur. Je garde de superbes souvenirs de cette école. J’ai revu mon prof de 2e année qui avait essayé de me convaincre d’arrêter le hockey pour rejoindre son équipe de foot. Il m’a confié qu’il était ravi que je n’aie pas suivi son conseil", se marre le joueur de l’Herakles. Avant de vivre cette journée féerique, il s’était rendu à la montagne avec son papa.
"Selfies au shopping"
Du côté du port d’Anvers, Loïck Luypaert a mesuré sa nouvelle popularité. "En faisant du shopping, j’ai été arrêté régulièrement par des gens pour des photos et des autographes. La situation était inédite, mais plaisante." Le défenseur-sleeper a ensuite pris la direction de l’isolement. "Je suis resté chez moi pour étudier mon seul examen et réaliser deux travaux que je dois remettre avant la fin du mois de janvier", raconte cet étudiant en master du sport management. Sur le dernier mois, le moment le plus touchant était celui de son arrivée dans le hall de Zaventem. "Là, tu retrouves tes parents, ton frère, ta grand-mère, autant de personnes qui ont toujours été là. Ils ont tout vécu, le bon et le moins bon. Voir leur bonheur suffisait au mien."
"Reconnu jusqu’à la côte"
Vincent Vanasch avait libéré tout un peuple en fermant la porte sur le dernier shoot out. Le gardien, qui avait passé un tournoi assez tranquille, a été présent au meilleur des moments. Après la furie des premiers jours, il s’est rendu calmement à la mer du Nord en famille durant une semaine. "J’avais été beaucoup sollicité avec, notamment, un passage sur le plateau de la Tribune de la RTBF." Sur la côte, il a découvert que son anonymat n’était plus possible. "Les gens m’arrêtaient dans la rue. Je suis fier car j’ai été apostrophé par des gens qui n’avaient jamais vu un match de hockey avant la Coupe du monde. Ils étaient conquis par notre discipline. Il y a 15 ans, nous n’étions… rien. Aujourd’hui, je signe des autographes. On me demande des selfies. C’est génial. Nous n’en sommes pas au point des footballeurs qui doivent se cacher." Dans les magasins, il a vécu quelques scènes cocasses. "Comme j’avais des invités à la maison, j’avais fait des courses dans un supermarché. En voyant la bouteille de champagne, le caissier m’a dit : ‘Vous l’avez bien méritée !’ Tout le monde a l’air si content !" Parmi les séquences chargées en émotion, il pointe cet instant avec l’un de ses complices de toujours : Alex De Saedeleer. "Nous étions avec nos enfants qui ont 4 et 6 mois. Ils touchaient le trophée. On en a profité pour nous rappeler tous les moments parcourus avant d’en arriver là. Globalement, je suis toujours ému de voir des enfants lui demander un autographe. Quand j’étais petit, je n’ai jamais oublié le jour où j’ai obtenu un autographe de Michel Van Oost qui était mon héros."