Géry Dohmen: "Waterloo est capable d’accueillir le stade national de hockey"
Trois terrains, des parkings et surtout une tribune couverte de 750 places, le Watducks est le plus bel exemple de modernisation du hockey.
- Publié le 20-11-2019 à 17h02
Trois terrains, des parkings et surtout une tribune couverte de 750 places, le Watducks est le plus bel exemple de modernisation du hockey.
Les Pays-Bas évoluent toujours sur une autre planète. Depuis des années, les Belges s’inspirent du modèle oranje qu’ils exportent intra muros. Le Watducks, qui a remporté le dernier titre en EHL, a rappelé que, sur un plan sportif, nos écuries pouvaient rivaliser avec le grand frère batave. En revanche, sur le terrain mouvant des infrastructures, la Belgique accuse un retard de quelques guerres. Nos clubs de Division d’Honneur s’ébrouent pour rester à la pointe de la technologie. Flandres, Wallonie et Bruxelles ne sont pas logés à la même enseigne. Les subsides ainsi que les espaces n’ont pas la même saveur dans les différentes régions du royaume. En Wallonie, Infrasports peut délier les cordons de la bourse à hauteur de 75 % des travaux entrepris sous certaines conditions. La Flandre est freinée par des aides publiques qui s’amenuisent alors que Bruxelles se noient à cause de zones sportives dont la superficie ne rencontre plus les objectifs du hockey moderne.
Si les clubs wallons peuvent activer des leviers, force est de constater que les infrastructures wallonnes sont encore à la traîne. Malgré des efforts épars, rares sont les matricules qui atteignent une taille mammouth. Dans cette jungle, le Watducks fait figure d’exception. Ceux qui empruntent la drève d’Argenteuil depuis 2 semaines ont tous jeté un regard admiratif sur le nouveau centre sportif de Waterloo. Avec 3 terrains homologués FIH, des tribunes de 1150 assises autour du terrain principale (dont 750 couvertes), une zone d’échauffement physique, un 1/4 de terrain pour les U7 et U8, une tour média et un éclairage de 500 lux (la norme DH est de 350), le Watducks a pris un accent de... Hoofdklasse. En DH, seuls le Dragons, le Victory et le Brax avaient déjà trois terrains.
Le terrain 3 vient de sortir de terre. Le tapis du terrain 2 est neuf alors que celui du terrain 1 est âgé de 5 ans à peine.
La métamorphose des Canards n’est pas encore arrivée à terme. En 2021, le club house sera refait. Il passera d’une superficie de 400 m² à un espace de 1500 m² avec 8 vestiaires, une salle de sport, une salle de briefing, une partie business sans oublier la buvette et la restauration.
Quant au parking, la prairie sise à l’arrière sera refaite en espace pouvant accueillir 150 véhicules sans omettre les parkings loués au Berlaymont, à celui dénommé la Chapelle et les stationnements le long du terrain de rugby. Au total, le site peut digérer au moins 500 voitures.
Le dynamisme de la commune ainsi que la réactivité de la région ont accéléré la transformation d’un site tout à fait remarquable.
Cet écrin moderne, tapis dans un espace vert avec le ring à un flick du 3e terrain, présente tous les atouts pour accueillir les play offs dames et messieurs ainsi que l’EHL voire la Pro League. Le cahier de charge de l’ARBH demande au club organisateur, entre autres, 1800 places de parking et 3000 places assises. « Nous avons rentré un dossier auprès de l’ARBH », confirme le président Géry Dohmen. « Nous ne serons pas les seuls candidats. » La date du verdict n’est pas officielle.
Si le Watducks se qualifie pour l’EHL, Waterloo ne manquerait pas d’atouts en tant que candidat au titre et… organisateur. « C’est jouable. Au Watducks, nous partons plus sur l’idée d’un centre d’excellence pour les jeunes wallons. Nous ne rivaliserons jamais avec l’Olympia qui est un espace trop déraisonnable à l’échelle d’un club. »
Entre la Chapelle Musicale et le Berlaymont, il reste une grande étendue de gazon occupée par le rugby qui propose une superficie suffisante pour accueillir… un stade national de hockey. Vu la réactivité de la commune et les atouts d’un tel dossier, il serait sot de ne pas faire les liens. Géry Dohmen tempère. « Il n’existe aucun dossier à ce sujet. Nous pourrions imaginer un tel stade. La surface est suffisante. Le ring est situé à une minute du club. Rêver n’est pas interdit. Il faudrait déplacer le rugby dans de bonnes conditions pour eux. A mon avis, le stade national doit se situer à Bruxelles. » A ce stade, aucun discussion avec la commune n’a été entamée.
Le modèle du Watducks ne peut s’exporter sur tous les terrains, mais la construction d’une tribune pourrait inspirer d’autres matricules de DH voire de D1. « C’est la première fois qu’une tribune permanente d’une telle capacité a été batie pour du hockey en Belgique. » Lors du premier match, le 10 novembre, les sièges étaient presque tous occupés. Les joueurs de l’Orée ont été copieusement encouragés par leurs supporters qui ont, aussi, remporté la bataille des tribunes.
En un peu plus de 10 ans, le Watducks a toujours été en avance sur son temps. Quand il est arrivé au Wadu, le papa de John John Dohmen se souvient d’un terrain sablé et d’un mouillé. Le club a atteint la barre des 1600 membres avec une capacité d’accueil de 1800 affiliés. Aujourd’hui, le Watducks a mis la DH dans une nouvelle ère. Dans un avenir proche, les entrées seront payantes. Les clubs en ont besoin. Si les jeunes du Watducks sont bien encadrés, ils n’ont aucune raison de quitter leur club ce qui permettra d’éviter d’acheter des recrues pour renforcer l’équipe de DH.