Euro hockey dames: Belgique-Espagne, un Clasico des matchs à très haut enjeu
Judith Vandermeiren et Berta Bonastre ont joué ensemble durant trois ans au Braxgata. Leur amitié est mise entre parenthèses lors d’un nouveau duel capital.
- Publié le 21-08-2019 à 07h44
- Mis à jour le 21-08-2019 à 13h52
Judith Vandermeiren et Berta Bonastre ont joué ensemble durant trois ans au Braxgata. Leur amitié est mise entre parenthèses lors d’un nouveau duel capital. Belgique - Espagne, l’affiche devient au fil des ans un Clasico à ranger dans la catégorie des matches à 1 000 points. Lors de la Coupe du monde en août 2018 à Londres, les Espagnoles avaient eu besoin des shoot out pour priver les Belges de quart de finale. Il y a deux ans, les Panthers avaient battu l’Espagne (2-1) en phase de poule, ce qui les avait qualifiées pour les demi-finales de l’Euro. Lors de la World League à Bruxelles en juin 2017, l’Espagne avait coupé les ailes des Belges à deux reprises en cinq jours. En 2015, le partage vierge en phase de poule avait ruiné le tournoi des Reds. Toutes ces rencontres ont deux points communs : des scores serrés et une issue favorable à l’équipe qui n’a pas forcément le mieux joué. Les connexions entre les deux nations sont nombreuses. Les Espagnoles s’engagent volontiers dans les clubs belges.
Ainsi, Berta Bonastre a rejoint la Belgique il y a sept ans. Après quatre saisons au Wellington, elle achève sa troisième et dernière saison au Braxgata. Une sincère complicité lie Berta Bonastre et Judith Vandermeiren… sauf mercredi sur le coup de 20h30. La libero belge sera en contact direct avec l’attaquante espagnole.
Coéquipière depuis 3 ans, êtes-vous devenues de réelles amies ?
JV: "Nous sommes de bonnes copines. J’ai beaucoup aimé jouer avec elle. D’ailleurs, j’étais triste quand elle a annoncé qu’elle devait revenir en Espagne lors de l’année préolympique. Nous nous sommes bien marrées en dehors du terrain. C’est simple. Elle était l’une des meilleures attaquantes du championnat."
BB: "C’est plus qu’une amie. Avec Babs (Nelen), on nous appelle les Sestra en référence à trois sœurs d’une série."
Qu’est-ce qui te plaît dans son jeu ?
JV: "C’est une tueuse dans le cercle. Je connais ses qualités. C’est une force pour mercredi."
BB: "Elle est offensive et capable de revenir défendre très vite."
Revenons au tournoi anversois. Quelles sont vos impressions après deux rencontres ?
JV: "L’organisation est remarquable. Face aux Pays-Bas, je retiens l’ambiance de folie en tribune. En plus, je joue dans ma ville. L’équipe a bien commencé. Nous sentons que tout est possible. Tout est entre nos mains."
BB: "C’est étonnant. On voit que les équipes grandissent et que les écarts diminuent. La Belgique et l’Espagne ont fait des bonds de dingue. Les partages contre les Pays-Bas ne sont pas si surprenants."
La Belgique a l’avantage de pouvoir se qualifier avec un partage. Quel est le degré d’importance de ce paramètre ?
JV: "Commencer à calculer est trop dangereux. Mentalement, nous avons un atout. Si nous marquons en premier, elles devront mettre deux buts."
BB: "Calculer ne sert à rien. Nous chercherons toujours la victoire."
Quel regard portez-vous sur le niveau de performance de la Belgique ?
JV: "Nous avons souffert lors du premier quart contre les Pays-Bas. Elles étaient nettement meilleures. Ensuite, nous avons mis un press plus agressif. On les a fait douter. Ce point a servi de déclic et a apporté une grande confiance. Contre la Russie, notre entame de match était très solide. Je reste déçue par la suite de la rencontre. Nous sommes bien en place à toutes les lignes. L’attaque a parfois douté en Pro League. C’est oublié aujourd’hui. Nos pc défensifs et offensifs sont performants. Tout est bien."
BB: "Je n’ai pas vu leurs matchs car nous étions chaque fois en recovery. Je les connais très bien. Elles bossent à fond. Physiquement, elles impressionnent, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. En plus, elles ont le soutien du public."
Quel regard portez-vous sur le niveau de performance de l’Espagne ?
JV: "Face à la Russie, elles ont dominé, même si ce n’était que 1-0. Face aux Pays-Bas, elles ont montré leur force technique et ont repris confiance. Elles n’ont pas encore joué à leur meilleur niveau."
BB: "Nous avons grandi durant la préparation. Ne pas avoir la Pro League était embêtant, mais on a multiplié les matchs entre nous. L’intensité n’est pas la même. Nous avons grandi et je suis certaine que nous grandirons encore beaucoup dans ce tournoi."
Qui part avec la faveur des pronostics ?
JV: "50-50. Les rencontres sont toujours serrées. On gagne une fois sur deux. C’est notre tour. Depuis la Coupe du monde, nous avons eu 16 matchs de Pro League pour grandir contrairement à elles."
BB: "La Belgique bien sûr (après avoir réfléchi). Le public fait la différence."
La clef de la rencontre se situe au niveau de la gestion mentale…
JV: "Certaines filles seront sûrement stressées. Il ne faudra pas se retenir. Niels bosse avec nous cet aspect. Depuis quelques mois, Jef Brouwers a rejoint le staff. Avec son expertise, il est très précieux pour qu’on entre dans les meilleures conditions sur le terrain."
BB: "Je vois plutôt l’efficacité. Nous avons déjà dominé au niveau de la possession de balle et perdu des matchs contre les Belges. Notre succès dépendra de notre efficacité dans le cercle. À Amstelveen, elles ont eu quatre occasions et deux buts."
Un Belgique-Espagne a pris des allures de Clasico ces dernières années. En quoi est-ce un match particulier ?
JV: À Amstelveen (Euro 2017), nous avions volé le match, mais à Londres (Coupe du monde 2018), nous avions perdu de manière imméritée. Nous avons pris l’habitude de les affronter dans les matchs avec un grand enjeu."
BB: "J’aime ces matchs, mais c’est dur de jouer face à des amies. À Londres, je n’ai pas fêté notre victoire par respect pour elles. Beaucoup font partie de mes meilleures amies."
Quelle est la qualité de l’adversaire que vous aimeriez importer dans votre équipe ?
JV: "L’agressivité de leur press. À Amstelveen, nous n’avions que 5 % de sorties défensives réussies."
BB: "Physiquement, elles m’impressionnent. Elles ne font que progresser."
Quelle est la joueuse adverse la plus redoutée ?
JV: "Oliva. Elle organise tout. Elle fait les coups francs. Elle a une longue balle."
BB: "Barbara Nelen. J’ai joué contre elle lors de nos entraînements au Braxgata. Elle est une pièce maîtresse. Elle est intelligente, forte mentalement et techniquement."