Coupe du monde: pourquoi Shane McLeod la joue prudente
L’objectif est bien entendu la finale, mais le coach sait que le chemin est long.
- Publié le 28-11-2018 à 08h16
- Mis à jour le 28-11-2018 à 09h03
L’objectif est bien entendu la finale, mais le coach sait que le chemin est long. L’état d’esprit du coach néo-zélandais est sans doute plus mesuré que celui de ses joueurs, qui n’hésitent pas à parler d’or à qui veut l’entendre. Il faut dire que l’Anversois d’adoption en a vu d’autres, pas seulement à la tête des Red Lions.
"Nous allons disputer cette Coupe du monde étape par étape", prévient-il. "'Nous jouons dans une poule intéressante avec l’Inde, le Canada et l’Afrique du Sud. Affronter l’Inde chez elle, c’est un gros morceau; il faut en être conscient. Mais quel que soit le chemin par lequel on y arrivera, l’objectif est d’abord et avant tout de passer les quarts de finale, où nous retrouverons normalement soit l’Allemagne, soit les Pays-Bas. Si nous passons ce cap, tout deviendra possible et on jouera bien entendu pour aller jusqu’au bout."
Après avoir connu une préparation quelque peu perturbée par la blessure de quatre joueurs à la fois, le coach a désormais son effectif au complet. "Les blessures n’ont jamais été graves, et nous avons naturellement décidé de ne pas prendre le moindre risque pendant les matchs de préparation. Maintenant, au cas où nous aurions un ou deux joueurs blessés, nous avons deux membres de l’équipe qui n’attendent qu’un coup de fil pour sauter dans le premier avion" , rappelle-t-il. "En espérant que les éventuels blessés ne seront pas des joueurs clés. Tout le monde est impatient d’en découdre ; je sens une grande envie de bien faire."
Le Néo-Zélandais connaît son équipe comme sa poche. Il sait que beaucoup d’obstacles se dresseront sur la route de son équipe, et qu’une nouvelle médaille d’un autre métal que l’or serait objectivement un bon résultat - le meilleur de l’histoire du hockey belge. Mais ses joueurs veulent à tout prix gagner une compétition dans leur carrière. "Si l’or n’est pas présent à Bhubaneswar, il le sera pour ce groupe aux JO de Tokyo", a-t-il tempéré. "Mais ce sera avec un autre coach..."
Or, il faut bien savoir que McLeod a été choisi par les joueurs eux-mêmes pour les guider. Pas sûr qu’un changement d’attelage serait si efficace...
"On n’a jamais été aussi forts"
Les joueurs y croient dur comme fer. Et ils ont des raisons objectives pour cela.
"Il s’agit clairement de la meilleure équipe que nous ayons jamais eue."
Felix Denayer n’y va pas par quatre chemins. Lui qui fait partie de l’aventure depuis les JO de Pékin sait de quoi il parle. Et c’est vrai que par rapport à la dernière Coupe du monde de 2014, il n’y a pas de joueur clé absent.
Depuis la médaille d’argent de Rio, actuel sommet des prestations belges, seul Jérôme Truyens a raccroché son stick au vestiaire. Felix Denayer lui-même a pris une saison sabbatique avant de revenir pour le championnat d’Europe à Amstelveen, rejoint un peu plus tard par John-John Dohmen, recordman belge avec 367 sélections depuis ce lundi, qui voulait d’abord terminer ses études et… se marier. "Tu sais pourquoi je suis revenu", nous a-t-il confié récemment. "Je n’ai pas besoin de te le dire."
La raison tient en deux lettres : or.
L’or, les joueurs n’ont plus que ce mot à la bouche. Comme à Amstelveen en 2017, où ils avaient regardé avec dédain leur médaille d’argent. "Nous serions déçus avec autre chose que l’or", a déclaré Loïck Luypaert. "Le quart de finale sera certainement un moment crucial. Comme d’habitude, nous ne serons pas les seuls candidats à la victoire. Je pense tout naturellement à l’Australie, n° 1 mondial, à l’Argentine, championne olympique, et aux Pays-Bas, champions d’Europe."
Comme le fait remarquer Arthur Van Doren, meilleur joueur du monde en 2017 : "Nous avons un mix parfait entre jeunesse et expérience."
Le Canada, premier adversaire
La Belgique aura le privilège de disputer le match d’ouverture ce mercredi à 12 h 30 (heure en Belgique, il sera 17 heures là-bas) contre le Canada, 11e nation mondiale.
Qu’il semble loin ce petit matin où, sous une drache n’ayant absolument rien à envier à la Belgique, les Red Lions avaient battu les Canadiens 3-0 aux Jeux de Pékin dans un match tristounet pour la 9e place, disputé devant un public plus que clairsemé vu les circonstances atmosphériques ! Cinq ans plus tard, les Lions ont rencontré pour la dernière fois les Caribous : c’était à Saint-Germain, au deuxième tour de la World League. Les troupes commandées à l’époque par Marc Lammers n’avaient eu aucune peine à s’imposer 5-2 avec des buts de Boon (2), Dockier (2) et van Aubel. Depuis lors, les deux équipes ont suivi des voies différentes et le Canada a notamment été absent de la dernière Coupe du monde. En 2010, ils avaient terminé 11es sur 12.
Les Caribous, en toute objectivité, devraient lutter dans ce groupe avec l’Afrique du Sud pour une place en barrage. Parmi les rares joueurs connus en Belgique, on peut pointer le vétéran Scott Tupper, qui joua deux saisons au Racing, ainsi que Matthew Sarmento, qui a participé l’an dernier au naufrage de Louvain. Tous les autres disputent la compétition domestique du pays à la feuille d’érable, sauf Gabriel Ho-Garcia (Mannheim) et Brenden Bissett (Nimègue, en D2 néerlandaise).