Au cœur de l'arbitrage du hockey belge: "Les coachs de DH trouvent que nous sommes meilleurs que la saison dernière"
Depuis cinq ans, les arbitres ont appris à suer comme les joueurs.
- Publié le 25-04-2019 à 07h59
- Mis à jour le 25-04-2019 à 08h44
Depuis cinq ans, les arbitres ont appris à suer comme les joueurs.Le hockey n’échappe pas à la règle. Les arbitres ont toujours été une cible privilégiée sur laquelle les critiques pleuvent. Un avantage non laissé, un pc annulé, une interprétation erronée sur un contact ou un respect des 5 mètres, une intolérance à la rouspétance, autant de sujets qui alimentent les discussions au bord du terrain.
S’il est par contre un paramètre qui n’est plus l’objet de moquerie, c’est bien la condition physique de nos hommes au sifflet. Ces dernières années, les referee de Division d’Honneur messieurs ont accepté de souffrir à l’entraînement pour se bâtir une condition physique suffisante. Fini, les hommes en surcharge pondérale.
Il y a huit ans, le néant
Jusqu’en 2011, aucun programme d’entraînement n’avait été élaboré pour encadrer nos meilleurs arbitres. "Nos internationaux passaient un bip test obligatoire la veille d’un tournoi. S’ils rataient, ils passaient la semaine dans leur chambre", se souvient l’actuel président du comité d’arbitrage, Frédéric Deneumostier.
Ensuite sont venues les années des bonnes intentions. "Nous avons conseillé de faire un bip test en début de saison. Dans la foulée, nous avons mis en place une série d’entraînements. Sans une excellente condition physique, l’arbitre ne voit pas bien ce qui se passe autour de lui. Les fins de match sont souvent cruciales et imposent une lucidité maximale."
Afin de garder le contact avec un jeu toujours plus rapide, les arbitres ont été contraints, en 2014, de suivre un programme précis au fil des semaines. "Un Greg Uyttenhove n’a pas sifflé en DH il y a deux ans car il n’avait pas passé le bip test à cause d’une blessure. Il a dû attendre la session suivante."
Trois séances par an
Chaque année, trois séances de tests physiques sont programmées : en septembre, en février et en avril. Le comité d’arbitrage oscille entre la volonté d’en demander toujours plus à ses membres et celle de ne pas écœurer les volontaires.
En 2018, le comité d’arbitrage a décidé de lâcher du lest. Une séance ratée peut se récupérer en alourdissant la suivante. Ainsi, un "yo-yo test" manqué pour des raisons professionnelles n’est plus pénalisant. "Il devra juste faire 400 m de plus à la session suivante."
Quand il est devenu président du comité d’arbitrage en septembre 2017, Frédéric Deneumostier avait lancé un grand sondage à travers les joueurs de DH. "Il en était ressorti que l’aspect physique n’était pas un souci. Les joueurs l’avaient épinglé en 4e position."
Néanmoins, il espère durcir les conditions de réussite du "yo-yo test" dès la saison prochaine. Pour la DH, il aimerait passer de 1680 à 2000 mètres. "Mais il ne faut pas un ‘yo-yo’ exclusif. Si un arbitre rate un entraînement, il devra réussir le cap des 2400 mètres, ce qui devient beaucoup."
En marge de ces sessions d’entraînement, les arbitres sont invités à des formations et des conférences sur des thèmes qui renvoient au lifestyle. Alain Goudsmet est venu leur parler de la gestion mentale. David Maton leur a exposé la manière idéale de s’échauffer. Un team building sera organisé prochainement à Spa pour consolider encore plus les bases de l’arbitrage belge.
Cohérence, maître-mot
"Je suis satisfait par le niveau de l’arbitrage en Belgique. J’ai eu une réunion avec les coachs de DH qui estimaient que la situation s’était améliorée par rapport à l’an passé", poursuivait Frédéric Deneumostier qui épingle le point le plus compliqué de l’arbitrage en DH. "Il faut être cohérent à tous les niveaux. Un arbitre doit sanctionner de la même manière une faute à la première ou à la dernière minute. Il doit être cohérent d’une semaine à l’autre et également avec son binôme", conclut celui qui a sifflé son dernier match il y a tout juste deux ans. "C’était un Watducks - Léopold avec Sébastien Duterme." Arbitre un jour, arbitre toujours. L’arbitrage, c’est une grande famille qu’on a choisie.