Arthur Van Doren, meilleur joueur de l'année: "Je l'espérais un jour, mais pas si vite"
- Publié le 05-02-2018 à 21h18
- Mis à jour le 06-02-2018 à 14h39
Le roi de Belgique a donc conquis le monde à 23 ans seulement. Arthur Van Doren, triple Stick d’or lors des 4 dernières années, a été élu par un jury d’experts mondiaux "Player of the year"et "Rising Star of the year" ce lundi soir, lors de la cérémonie des FIH Awards à Berlin. Présent dans la capitale allemande en compagnie de son frère Loïc Van Doren, le défenseur n’a pas caché son étonnement à l’heure de soulever son trophée.
"J’avoue que je n’avais pas pensé à ce trophée", confiait-il avec un large sourire teinté d’humilité dont il a le secret. "Je me souviens de l’an passé lorsque John-John (Dohmen) l’avait emporté. Je m’étais dit que j’aimerais un jour vivre un pareil honneur, mais je ne m’attendais pas déjà à le vivre."
Pourtant, cette récompense individuelle sonne comme une évidence. Malgré la redoutable concurrence de l’Argentin Peillat et de l’Allemand Grambusch, le Belge était largement favori. Elu meilleur joueur des Championnats d’Europe à Amstelveen, valeureux guerrier du titre des demi-finales de World League à Johannesbourg, héros du titre du Dragons, le jeune défenseur a pris une telle place dans la défense de ces deux grandes équipes qu’il en a créé une dépendance. Son humilité lui interdira de tels mots.
A l’heure où la concurrence est maximale chez les Red Lions, il est inconcevable d’imaginer un Belge intégrer cette équipe avant ses 21 ou 22 ans. Arthur Van Doren a provoqué sa chance à… 17 ans. "Quand je réfléchis, tout cela est incroyable, se marre-t-il. Je ne me pose pas trop de questions. J’ai toujours joué au hockey pour le plaisir. J’ai la chance d’évoluer dans deux équipes ambitieuses où chacun bosse durement tous les jours."
Cap sur le Mondial et les Pays-Bas
A 23 ans, il a connu des médailles aux Jeux olympiques et en championnats d’Europe sans oublier la World League ou le titre amassé avec les U21. Il ne lui manque plus qu’une distinction pour étancher sa soif. "Cette année, il me reste une Coupe du monde à remporter. J’ai vécu de grands moments et des situations plus compliquées. Il est temps de remporter un grand trophée en équipe."
Un autre de ses rêves le mènera un jour dans le championnat des Pays-Bas. En Belgique, Arthur Van Doren a déjà tellement offert qu’il est temps pour lui de vivre une autre aventure sportive.
"La possibilité est là. L’envie aussi. Je sens en moi cette ambition de me prouver que je peux réussir dans un autre championnat. Avec les Dragons, j’ai vécu de très belles années. Il ne me manque plus qu’un titre en EHL."
Après avoir trusté la plupart des distinctions en Rising Star, Arthur Van Doren est entré de manière fracassante dans la cour des plus grands. Les initiés connaissaient déjà ce nom magique, mais, depuis ce 5 février, ces 8 lettres magiques appartiennent à un palmarès qui recense John-John Dohmen, Robert Van Der Horst, Mark Knowles, Tobias Hauke, Moritz Furste, Jamie Dwyer, Pol Amat ou encore Teun de Nooijer pour ne citer que les plus récents.
A 17 ans, sa magie était déjà reconnue
Dans la famille Van Doren, le hockey n’était pas un passage obligé même si la maison familiale est située à 2 minutes du plus grand club du moment. Arthur Van Doren a été initié par son oncle Serge Van Doren qui portait le maillot de l’Herakles. Ses parents n’étaient pas d’anciens hockeyeurs, mais ils fréquentaient le Dragons, leur deuxième maison. "Le sport rythme notre vie de famille. Ma maman, Anouk, joue au golf et au tennis pendant que mon papa, Gérald, s’épanouit aussi sur les greens."
Le meilleur joueur du monde en 2017 a pratiqué le tennis à un haut niveau avant de jeter son dévolu sur le hockey. L’histoire retiendra que son entraîneur Colin Batch l’a lancé en équipe première du Dragons à un âge inhabituel : 15 ans. L’exploit est d’autant plus retentissant que l’équipe anversoise n’était peuplée que d’excellents joueurs. "Colin (Batch) m’a aidé à franchir un cap important. Non seulement il m’a installé en A avec le Dragons, mais en plus, il m’a convoqué deux ans plus tard chez les Red Lions."
En effet, au lendemain des Jeux olympiques de Londres, il a intégré cette jeune promesse dans son noyau élargi.
En club, il a appris plus vite grâce à des légendes comme les frères Vandeweyer, Butler, Leroy, Denayer, Luypaert, Stumpe, Celis, Thys… "Vous n’imaginez pas à quel point ces gars m’ont inspiré. A chaque entraînement, je les observais et tentais de les imiter."
Avec le Dragons, il a découvert le noyau A en disputant un match… en EHL. "J’avais peu pesé sur la rencontre."
Un autre joueur l’a marqué : son frère Loïc de deux ans son cadet. "Nous avons passé des heures à nous entraîner dans notre jardin. Tous les sports y passaient : hockey, football, tennis de table… Comme j’étais plus grand, je l’emportais, mais le marquoir était toujours serré. Le perdant râlait. Ma maman nous en parle encore !"
Beaucoup de terrains ont été arrosés depuis sa première caps lors du Champions Trophy en 2012 à Melbourne. Il avait 18 ans. "Nous jouions en Australie contre… l’Australie. J’étais chargé de bloquer… Jamie Dwyer. Après 10 minutes, je souffrais à cause de la chaleur suffocante et du rythme de la rencontre. Il faisait 1 000 degrés. J’ai délivré un assist et touché quelques balles intéressantes malgré mes 17 ans." Aujourd’hui, il a rejoint cette icône au palmarès des FIH Awards.