Handball: de Mons à la Coupe d’Europe en passant par Crainhem
Torben Matzken (18 ans) a parfait sa formation de handballeur en Belgique pour se retrouver aujourd'hui dans une grosse écurie allemande.
- Publié le 21-12-2018 à 15h17
- Mis à jour le 21-12-2018 à 15h19
Torben Matzken (18 ans) a parfait sa formation de handballeur en Belgique pour se retrouver aujourd'hui dans une grosse écurie allemande.
Il y a des choses qui semblent inévitables. Comme le fait de voir Torben Matzken arriver, sur la pointe des pieds, en haut de l’affiche dans sa discipline qu’est le handball. Le Montois d’origine a pas mal voyagé dans sa vie mais a fait escale à Crainhem et Liège pour aiguiser sa formation comme il le souhaitait. Zoom sur les prémices de la carrière d’un jeune joueur, qui commence à faire son trou au Füchse Berlin, club mythique en Allemagne.
Vous semblez beaucoup voyager. Mais quand étaient vos premières touchettes avec la petite balle ?
"Mon papa travaille pour l’Otan et c’est pour cette raison que j’ai pas mal bougé. Pour résumer mon parcours, il a débuté à Mons puis j’ai été en Allemagne à Hambourg et Dusseldorf. Je me suis ensuite rendu à Paris, où j’ai commencé le handball, à l’école, à l’âge de 10 ans. Je suis ensuite retourné sur Dusseldorf où j’ai poursuivi ma formation pour arriver sur Bruxelles à l’âge de 16 ans."
C’est donc à Crainhem que votre formation a pris un tournant décisif ?
"Exactement. Je venais d’un club à Dusseldorf, très pointilleux et avec de très bons jeunes. Mais le handball en Belgique n’est pas le même qu’en Allemagne. Il s’agissait plus d’un amusement, un sport de loisir pour les autres joueurs qui m’accompagnaient à Crainhem. En Belgique, à cet âge-là, tu as 2/3 bons joueurs par équipe puis le reste, en général, découvre la discipline…"
Vous avez vite intégré le centre de formation de la Ligue francophone de Handball (LFH).
"J’ai vraiment commencé les tournois, même si j’en avais déjà faits, et les sélections Brabant/Hainaut à cette période-là. J’ai ensuite intégré le centre de formation LFH à Liège sous le coaching de Thomas Pennelle avant d’intégrer le centre de formation de Berlin."
Comment cela s’est réalisé ?
"Je suis parti là-bas pour une période de test de 3 jours car je voulais viser plus haut. J’ai dû louper l’école. Mais j’ai finalement été recruté, c’était un bel aboutissement pour moi."
Vous avez alors découvert un tout autre monde !
"Clairement. J’ai intégré le centre de formation, où l’équipe de jeunes était championne en titre deux années de suite. L’équipe première est très performante aussi sur la scène nationale mais aussi en Coupe d’Europe."
Et comment cela se passe ?
"J’ai tout d’abord joué en U18 puis maintenant avec les U19. Mais j’ai l’opportunité de goûter à l’équipe première grâce à certaines circonstances et la confiance du coach. C’est rare pour un jeune de mon âge de se retrouver avec la première. J’accompagne le groupe même si je ne joue pas tout le temps et j’ai pu participer à une rencontre de Coupe d’Europe face à Aalborg. Ce fut fantastique ! Je suis encore à l’école et je jongle avec mes 9 entraînements par semaine. Le monde pro est devant moi, c’est vraiment spécial."
“Pas étonné qu’il en soit là”
Le coach qui a conseillé Torben Matzken au centre de formation LFH, Thomas Pennelle, n’est pas surpris par sa réussite. Cet entraîneur, qui gère encore 18 jeunes dans le centre à Liège, a vu passer de nombreuses pépites, mais Torben Matzken l’a particulièrement marqué.
“Ce n’était pas le meilleur techniquement mais c’est un gars qui possède une intelligence de jeu énorme à son âge, et une envie de réussir. Quand on combine le talent et le travail, cela paie toujours. Et ça, il l’a vite compris. Torby est ce genre de gars qu’on aime entraîner car il a toujours faim. Cela ne m’étonne pas qu’il soit arrivé à Berlin. Son objectif a toujours été de se retrouver à ce niveau. Il perfectionnera son apprentissage là-bas et c’est intelligent. En Belgique, nous sommes bloqués au niveau sportif car le sport ne fait pas partie de la culture imposée par l’État. On attend de gagner certains trophées pour mettre des moyens financiers à l’inverse des autres nations qui investissent dès le départ dans ce moyen éducatif.”