Tiger Woods : c’est tout simplement phénoménal !
À 43 ans, l’Américain a signé l’un des plus grands exploits de l’histoire du golf.
- Publié le 15-04-2019 à 07h00
- Mis à jour le 15-04-2019 à 11h31
À 43 ans, l’Américain a signé l’un des plus grands exploits de l’histoire du golf. C’est une page de l’histoire du sport qu’a écrit, ce dimanche, Tiger Woods. Après onze ans de disette, le héros black des greens a remporté son cinquième Masters et son quinzième tournoi du Grand Chelem. Il n’est plus qu’à trois petites marches du grand Jack Nicklaus. L’exploit est gigantesque, à la hauteur de la carrière de ce champion unique. Voici un an et demi, souffrant atrocement du dos, le Tigre ne savait même pas s’il rejouerait un jour au golf. À force de courage et d’abnégation, en puisant au plus profond de son ADN d’extraterrestre, il se retrouve aujourd’hui, à nouveau, sur le toit du monde. À 43 ans !
Son polo rouge de matador des greens sur le dos, l’Américain a sorti son plus bel arsenal. Sur ce parcours diabolique de l’Augusta National, dont il connaît chaque coin de gazon, il a gagné comme à la grande époque. En contrôle absolu. En usant un à un ses adversaires. Même Francesco Molinari, que l’on pensait indestructible, a fini par plier, concédant deux terribles double bogeys sur les trous 12 et 15. La joie de Woods lorsqu’il rentra, devant une foule hystérique, son dernier putt, a donné des frissons à toute la planète golf. De mémoire de vieux renard des greens, on ne l’avait jamais vu aussi heureux. Il tomba dans les bras de sa maman, de ses enfants, de ses amis, un peu comme un gosse après avoir marqué son premier but. Comme si, soudain, il évacuait enfin vingt-deux ans d’émotions retenues.
Cette cinquième veste verte, qu’il enfila si fièrement devant la sacro-sainte cheminée du club house géorgien, représente bien davantage, il est vrai, qu’une victoire au Masters. Elle symbolise la fin d’un long calvaire avec, pêle-mêle, de nombreuses blessures, plusieurs interventions chirurgicales et une chute aux enfers qui, rappelons-le, le fit valser au-delà de la millième place du ranking mondial. Tout cela sans parler de ses déboires privés qui, en 2009, firent les choux gras de tous les médias sulfureux. Oui, ce retour au sommet est exceptionnel. Et il ne pouvait trouver meilleur écrin que ce merveilleux parcours d’Augusta. Woods l’a toujours apprécié. Parce qu’il convient à son jeu, bien sûr. Mais aussi parce que, jadis, dans ce club ultra-privé, les joueurs de race noire - comme les femmes - n’étaient même pas autorisés à pousser la porte !
Ce cinquième sacre, le Tigre est allé le chercher avec son talent mais aussi avec son cœur et ses tripes. Il a terminé le tournoi à -13, après avoir rentré quatre cartes sous le par (70, 68, 67 et 70). "Le dernier tour a été très stressant. Mais j’ai su faire preuve de patience. Lorsque Francesco Molinari a mis sa balle dans l’eau sur le 12, j’ai commencé à y croire vraiment. Mais il a encore fallu résister aux retours de Koepka et Schauffele. Heureusement, tout s’est bien terminé. Je n’étais pas passé loin, l’an passé, au British Open et à l’USPGA. Cette fois, j’ai été au bout. Et je suis d’autant plus heureux que j’ai pu partager ce moment avec ma famille proche. En 1997, lors de mon premier sacre ici, j’étais tombé dans les bras de mon père. Ma maman était là aujourd’hui. Tout comme mon fils qui finalement a pu se libérer de son tournoi de football. J’espère qu’il ne le regrette pas…"
Le petit Charlie peut être fier de son père et ne pourra plus dire malicieusement qu’il ne l’a jamais vu gagner un Major !