Ryder Cup: plusieurs dizaines de milliers de spectateurs autour du tee n°1
- Publié le 28-09-2018 à 11h55
- Mis à jour le 28-09-2018 à 15h35
8 heures 10, vendredi matin. Le soleil a rendez-vous avec la lune. Et les passionnés de golf avec la Ryder Cup. Arrivés à l'aube, des dizaines de milliers de spectateurs ceinturent déjà les greens du Golf National. Et, dans l'immense tribune qui jouxte le trou n°1, l'ambiance défie ouvertement la raison. Haut les coeurs et les choeurs. La foule, qui a sacrifié l'heure du tea pour celle du tee, chante et chambre à la fois. Il flotte, en vérité, un petit parfum surréaliste sur St-Quentin-en-Yvelines, petite bourgade parisienne qui ne s'attendait sans doute pas à un tel festival de cannes!
Dans un sport traditionnellement si respectueux de l'étiquette, où le silence est d'or, la Ryder Cup brise tous les codes. Un peu, beaucoup, à la folie.
Le public est bruyant, chauvin, à la limite du fair-play. Les joueurs européens sont acclamés au rythme du clapping cher aux supporters islandais. Leurs homologues américains sont gentiment titillés, à l'image du bad boy Patrick Reed qui hérite d'une vraie bronca. Tiger Woods, lui, inspire le respect de tous. A défaut d'être encouragé, il est applaudi. Le golf est une religion et on ne siffle pas un dieu lorsqu'on est croyant.
Lorsque Rory McIlroy prend son départ, il a, derrière lui, une armée de supporters qui entonnent une chanson personnalisée à sa gloire. « Ce n'est plus du golf, c'est du foot » nous glisse un spectateur français, tout déboussolé. Oui, c'est un peu comme si les kops de la FA Cup débarquaient sur les greens avec tambours et trompettes. Heureusement, les hooligans du virage d'Auteuil se sont abstenus...
Oui, l'atmosphère est déroutante. Vu l'ampleur de la foule et la difficulté de suivre les parties, les supporters ont tôt fait de se retrouver devant les écrans géants où ils étanchant leur soif de birdies au puits de bières made in England. Car si c'est la France qui accueille l'événement, c'est une organisation anglaise qui le pilote. Dans la salle de presse même les prises de courant sont britanniques!
Tout est déboussolant. Cette ferveur autour du team européen en est la plus belle preuve. « Europe, Europe » scandent les supporters. Même aux réveillons les plus réussis du Berlaymont, l'enthousiasme ne doit pas être si grand. Et les Britanniques ne sont pas les derniers à faire onduler le drapeau azur aux douze étoiles, démontrant que St.Andrews n'est définitivement pas concerné par le Brexit des politiciens.
Dans un tel tohu-bohu, il n' pas toujours été simple pour les joueurs de garder leur concentration. Au départ, on lisait sur leurs visages un mélange d'excitation et d'inquiétude. Au fil des trous, ils trouvèrent leurs marques et sortirent leur plus bel arsenal. La guerre du golf est aussi destinée aux puristes.