Ryder Cup: Les rois du monde sont européens
L’équipe d’Europe a nettement dominé les États-Unis dans une ambiance de délire
- Publié le 30-09-2018 à 18h28
- Mis à jour le 01-10-2018 à 08h05
L’équipe d’Europe a nettement dominé les États-Unis dans une ambiance de délire.
Thomas Bjorn avait vu juste. En accordant ses quatre wild cards à de vieux briscards, rôdés à toutes les pressions, le capitaine européen savait parfaitement ce qu’il faisait. Dimanche, à l’heure de vérité, Henrik Stenson, Ian Poulter, Sergio Garcia et Paul Casey ont répondu présents et encadré les rookies de toute leur expérience. Le résultat final est sans appel : 17,5-10,5 !
Avec leur pléiade de stars, les États-Unis partaient pourtant favoris de cette 42e édition. Mais ils ont sombré à l’image d’un Tiger Woods méconnaissable, qui perdit ses trois rencontres de double et même son simple, dimanche, face à Jon Rahm. L’icône du golf mondial espérait vaincre, cette année, le signe indien qui le poursuit en Ryder Cup. En vain. Son compteur personnel dans la compétition est plus que jamais dans le rouge vif avec désormais 21 défaites pour seulement 13 victoires. Jamais, sur le parcours parisien, le Tigre n’a affiché cet esprit conquérant qui lui avait permis, une semaine plus tôt, de remporter le Tour Championship à Atlanta. Fatigué, tête basse, grimaçant (il souffrait clairement du dos), il ne fut jamais à la hauteur de l’événement.
Menée 8-4 après les deux séances de double, l’équipe américaine était condamnée, dimanche, à une remontada de derrière les fagots. En remportant, sur le dernier trou, le premier simple face à Rory McIlroy, Justin Thomas entretint l’illusion. À un moment, l’écart entre les deux formations tomba même à un petit point. Mais les Européens, avec un Ian Poulter survolté, terminèrent sur les chapeaux de roues. Et, comme dans les plus beaux films, c’est Francesco Molinari qui apporta le point de la délivrance. L’Italien avait déjà marqué de son empreinte les rencontres de doubles (4 victoires avec Tommy Fleetwood). Il a parachevé son œuvre, dimanche, face à Phil Mickelson. Auteur d’une fabuleuse saison, avec notamment un titre au British Open, la Macchina a survolé cette Ryder Cup grâce à un jeu d’une précision diabolique. “J’adore ce parcours, j’adore Paris” confiait-il, ému jusqu’aux larmes, alors que ses équipiers tombaient, un à un, dans ses bras.
On le sait : la Ryder Cup est une compétition à part où le talent doit composer avec le stress, l’émotion, la solidarité. Et à ce petit jeu, les Européens étaient bien les plus forts. À Paris, dans une ambiance de douce folie, avec un public digne du Stade de France, ils ont affiché au grand jour leur team spirit. Et ils ont profité, à plein swing, d’un parcours cousu sur mesure pour leur style de jeu avec des fairways étroits, un rough énorme et des greens plutôt lents. “Rien à redire, ils ont mérité leur victoire. On s’est battu ce dimanche mais il était trop tard” Jim Furyk tandis que, dans la foule, les “Europe, Europe” résonnaient aux quatre vents.