Nicolas Colsaerts, roi de France
À 36 ans, le champion belge gagne l’Open de France et relance sa carrière.
- Publié le 21-10-2019 à 06h53
- Mis à jour le 21-10-2019 à 10h43
À 36 ans, le champion belge gagne l’Open de France et relance sa carrière. C’est une histoire improbable, magique, à l’image de son héros. Arrivé à Paris pour essayer de sauver sa carte sur l’ European Tour , Nicolas Colsaerts est reparti, hier soir, avec le trophée de l’Open de France sous le bras. C’est un vrai conte de fées qu’il pourra raconter, des étoiles plein les yeux, à son petit Jackson âgé d’un an et demi !
Pour s’offrir ce troisième titre de sa carrière (après l’Open de Chine en 2011 et le World Match Play en 2012), Nico est passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. En tête avec trois coups d’avance au départ du dernier tour, on le pensait à l’abri. "Mais avec moi, tout est possible. Surtout sur un parcours aussi diabolique que l’Albatros", avait-il prévenu.
Ce dimanche fut donc celui de toutes les émotions, surtout sur les neuf derniers trous avec, en toile de fond, une bataille homérique avec le Sud-Africain George Coetze et le Danois Joachim Hansen. C’était à qui perd gagne, dans le vent et sous la pluie. Après un eagle sur le trou 14 (chip rentré d’en dehors du green), Colsaerts signa un vilain double bogey sur le 15 (balle dans l’eau). Au départ du 17, il avait un coup de retard sur Hansen. "Puis, en jetant un œil sur le leaderboard, j’ai constaté qu’il avait commis un double bogey et que j’avais à nouveau un coup d’avance", sourit-il.
Malgré la pression et la fatigue, Nico géra parfaitement le mythique dernier trou - avec son green en forme de presqu’île - signant le par nécessaire pour terminer le tournoi à 12 sous le par et se faire arroser au champagne par la famille et les amis. "L’émotion est très forte. L’Open de France a toujours beaucoup compté pour moi. Je crois que c’est la quinzième fois que je le joue. Imaginez donc mon bonheur…"
Cette victoire improbable tombe évidemment à point nommé pour relancer la carrière du Belgian Bomber. Certains le disaient, à 36 ans, sur le déclin, un peu comme si son statut de jeune marié et de jeune papa l’avait dissipé. Quelle erreur ! Le sang vert du golf coule plus que jamais dans ses veines et son swing reste une vraie référence sur le circuit. En confiance, Nico est toujours capable de tous les exploits, surtout lorsqu’on ne s’y attend pas. À Paris, sur ce terrible Albatros, balisé par les obstacles d’eau, le rough et les bunkers, il a sorti le grand jeu, un peu comme lorsqu’il avait, en 2012, défrayé toutes les chroniques en dominant Tiger Woods en Ryder Cup. Chapeau, l’artiste !