Golf: ça swingue pour nos trois Belges!
La saison sur l’European Tour prend son envol ce mercredi lors du tournoi d’Abu Dhabi. Thomas Pieters, Thomas Detry et Nicolas Colsaerts abordent la nouvelle année avec l’ambition de faire flotter très haut le drapeau belge aux mâts des tournois.
- Publié le 15-01-2019 à 08h35
- Mis à jour le 15-01-2019 à 17h39
La saison sur l’European Tour prend son envol ce mercredi lors du tournoi d’Abu Dhabi. Thomas Pieters, Thomas Detry et Nicolas Colsaerts abordent la nouvelle année avec l’ambition de faire flotter très haut le drapeau belge aux mâts des tournois.
Pieters : déclic en vue
Après une saison irrégulière, l’Anversois espère retrouver le plus haut niveau mondial et lutter pour une victoire dans un Grand Chelem.
Le cru 2018 de Thomas Pieters a été mi-figue mi-raisin. Certes, associé à Thomas Detry, l’Anversois a terminé l’année par un feu d’artifice lors du Mondial par équipes à Melbourne. Mais, pour le reste, il n’a pas réussi à élever suffisamment son niveau de jeu pour briguer, comme il l’espérait, une sélection au sein de l’équipe européenne de Ryder Cup. "C’était une grande déception. Mais j’aurai l’occasion d’en jouer plein d’autres", réplique-t-il.
Depuis ses débuts sur le circuit professionnel en 2014, Pieters a mis la barre très haut en évoquant ouvertement sa volonté de gagner des Majors et de viser, à terme, le statut de n°1 mondial. "C’est une façon de me surpasser", explique-t-il en réplique à ceux qui voient dans ses propos une forme d’arrogance.
Mais on peut aussi se demander si cette énorme ambition, cultivée lors de son passage à l’université d’Illinois, ne se transforme pas en pression. On le voit souvent s’énerver à la moindre erreur. Frustré, il a même plusieurs fois cassé des clubs sur le parcours.
Un moment dans le top 25 mondial, il aborde la nouvelle saison à la 76e place. Mais le champion (qui a déjà 3 titres sur l’European Tour à son palmarès) est capable de vite rebondir. Le parcours d’Abu Dhabi convient parfaitement à son jeu puissant et athlétique. Il pourrait donc vite réintégrer le top 50 qui lui ouvrirait les portes du Masters d’Augusta (où il a terminé 4e en 2017). Assez fragile mentalement, Thomas, 26 ans, a besoin de jouer en pleine confiance pour performer. L’an passé, il a été tracassé à la fois par des soucis privés et physiques. Là, il semble apaisé et désireux de refrapper un grand coup.
Detry, l’homme qui monte
Tout auréolé de son sacre de champion du monde par équipes, le jeune Bruxellois espère disputer, en 2019, son premier Grand Chelem.
Fut-il d’un tempérament discret et modeste, il ne cache pas ses ambitions. "Cette année, l’objectif est de remporter mon premier tournoi sur l’European Tour et d’intégrer dès que possible le top 100 mondial", répète Thomas Detry.
Passé professionnel en juin 2016 après avoir suivi la filière universitaire aux États-Unis, le Bruxellois n’a, depuis, cessé de progresser, guidé à la fois par son talent et son travail. De l’avis unanime, c’est l’une des nouvelles pépites du golf européen. "Il n’a pas de limites tant son potentiel est énorme", confie son coach Jérôme Theunis, ravi de bosser avec un élève aussi attentif et discipliné. Très régulier tout au long de la saison dernière (seulement 7 cuts ratés en 27 tournois), Detry a signé cinq top 10, dont trois podiums. À la Race to Dubaï (équivalent de l’ordre du mérite européen), il a terminé l’année à la 31e place avec plus d’1,3 million de dollars de gains. Et son titre de champion du monde par équipes, remporté en compagnie de son pote Thomas Pieters, l’a, en prime, parachuté en haut de l’affiche.
S’il parvient à marquer de bons points dès ce début de saison, il pourrait franchir un nouveau palier et entrer dans des tournois d’un niveau supérieur avec, en toile de fond, sa première participation à un Major. Et plus si affinités. "J’adore mon métier. Le golf a toujours été ma passion et le moteur de ma vie. Que demander de plus ?", sourit-il, le regard tourné vers l’avenir.
Âgé de 26 ans, Tom a travaillé durant tout l’hiver le fond et la forme. Après des vacances à Punta Cana et au ski, il a repris l’entraînement à Dubai. Il est, plus que jamais, prêt pour atteindre un nouveau cap gagnant.
Le Coels est toujours là !
À 36 ans, Nicolas Colsaerts reste une valeur sûre du circuit. Certes, il a reculé au classement mais, avec son talent, il peut encore viser haut.
Mine de rien, voilà dix-huit ans que Nicolas Colsaerts fréquente le circuit professionnel. Un sacré bail avec, en filigrane, beaucoup de hauts et quelques bas. Vainqueur de deux tournois sur l’European Tour (Open de Chine en 2011 et World Match-Play à Finca Cortesin en 2012) et premier joueur belge à disputer une Ryder Cup (Medinah en 2012), le Bruxellois a aussi traversé des périodes de doute et de crise. Mais, à 36 ans, le Belgian Bomber est toujours là, bon pied bon œil, fier d’avoir servi de locomotive à un golf belge conquérant et d’avoir servi de source d’inspiration à Thomas Pieters et Thomas Detry. Quelque part, la montée en puissance de ses deux jeunes collègues a même titillé son ego. Au classement mondial, il est désormais le n°3 national. Mais, de son propre aveu, il n’a pas dit son dernier mot!
Jeune marié et papa (poule) d’un petit Jackson, le Coels respire le bonheur familial. Mais il a gardé, intacte, sa passion pour le golf. Certes, il n’est plus nécessairement le joueur le plus long du circuit mondial mais son talent est toujours au rendez-vous. Lors d’un entraînement à Dubaï, la semaine dernière, il a même réussi son premier hole in one. Et comme il ne fait jamais rien comme les autres, c’est sur un par 4 qu’il a signé cet exploit ! Toujours capable, dans une bonne semaine, de remporter n’importe quel tournoi, Nico s’efforcera, en 2019, d’assurer le plus rapidement possible sa carte afin de ne pas jouer sous pression en fin de saison, comme en 2018. Les premiers tournois prévus à son programme (Abu Dhabi, Dubaï, Arabie saoudite) lui serviront de rampe de lancement.