Nafi Thiam a reçu sa médaille d'or ce samedi à Berlin : "Je m'attends à des Mondiaux très serrés en 2019"
L'heptathlonienne, qui revient en Belgique ce dimanche, est revenue sur quelques détails amusants liés son sacre
- Publié le 11-08-2018 à 14h42
- Mis à jour le 11-08-2018 à 18h09
Au lendemain de son sacre européen à l'heptathlon, Nafi Thiam, qui s'est soumise à un contrôle antidopage après ses obligations médiatiques avant d'aller enfin manger puis de regagner ses pénates à l'hôtel Maritim ("J'étais dans ma chambre à 2h, ma nuit a été très courte"), a, une nouvelle fois rencontré la presse avant de monter, en début d'après-midi, sur le podium dressé en plein centre-ville à Berlin et de retrouver sa famille et ses proches. L'athlète de 23 ans, qui rentre en Belgique dès ce dimanche à la mi-journée, a dit à nouveau son bonheur d'avoir décroché la médaille d'or tant convoitée.
"Chaque championnat est important et celui-ci ne l'était pas moins qu'un autre", dit-elle. "En Europe, on a une grosse échéance chaque saison et ce n'est pas évident, il faut être prêt chaque année. Un an, c'est court et c'est fatigant. En plus, dans mon épreuve, le niveau européen est, à peu de chose près, équivalent au niveau mondial. D'ailleurs, j'ai fait une meilleure performance ici, à Berlin, qu'aux Mondiaux de Londres l'an dernier et, comme on l'a vu, c'était nécessaire, sinon je n'aurais pas eu la médaille d'or. Par rapport aussi à ce qu'on a vu à Götzis cette saison, je pense que la prochaine édition des Championnats du Monde sera très, très serrée. Mais je ne ferai pas de pause dans ma carrière avant les Jeux Olympiques de Tokyo de toute façon"
Le niveau de performances de plus en plus élevé de Katarina Johnson-Thompson, la vice-championne d'Europe britannique qui a tenu Nafi en respect jusqu'au bout, a particulièrement marqué les esprits lors de ces deux journées de l'heptathlon. "Cela fait des années qu'on sait qu'elle a beaucoup de potentiel et elle a vraiment réussi à s'améliorer de belle manière dans les lancers. Et comme dans les courses et dans les sauts, elle est déjà exceptionnelle, si elle arrive à gommer ses deux seules faiblesses elle peut vraiment être très, très forte. Très, très forte ! À Berlin, j'étais la plus forte mais ça peut vite changer à l'avenir."
Et Nafi de revenir sur ce 800m où elle devait gérer une avance de 192 points se traduisant par un écart de 13.5 secondes. Mais au fond, comment fait-elle pour calculer, presque à la seconde près, l'avantage que lui a procuré le lancer du javelot ? "Tu sens normalement à ton rythme à quelle vitesse tu vas et je connaissais bien sûr le record de Katarina, dont je savais qu'elle pourrait difficilement aller beaucoup plus vite, et je me suis mis à une allure de 2:18 (vu que c'est ce que j'avais couru à Götzis cette année sans réelle motivation derrière) que j'étais à peu près sûre de pouvoir tenir. Elle ne pouvait pas courir 2:05. Le rythme c'est mon seul point de repère et le seul moment où j'ai été perturbée, c'est quand une concurrente suisse – qui est venue s'excuser ensuite – s'est rabattue juste devant moi. Ça arrive sur 800m, ça bouscule de temps en temps, je n'allais pas lui marcher sur les pieds, d'autant qu'elle n'est pas arrivée en mode tank ! (sourire) Tout le monde essaye de se placer avant le virage et finalement, je l'ai jouée safe, c'était la meilleure manière de faire." Et comment !