Mémorial Rasschaert: Au bon souvenir d’Obasuyi
Après un stage de dix jours en Espagne, l’Ostendais veut faire parler la poudre.
- Publié le 02-08-2019 à 07h19
- Mis à jour le 02-08-2019 à 08h40
Après un stage de dix jours en Espagne, l’Ostendais veut faire parler la poudre. L’an dernier, à Ninove, il fut le dernier athlète à venir se greffer in extremis à la sélection pour les championnats d’Europe de Berlin. Son premier grand rendez-vous, à 18 ans, chez les seniors. Ce samedi, Michael Obasuyi rêve de mettre à nouveau le Mémorial Rasschaert à profit pour rallier cette fois Doha et les championnats du monde. À quelques jours de son 20e anniversaire (le 12 août), il lui faudra avaler les dix haies en ligne droite en 13.46 ou moins. Et faire donc progresser son record personnel (13.54, 1er juin dernier) de 8 centièmes.
"Je n’attends rien d’autre de ce mois d’août !" lance ce jeune athlète d’1,92 m né à Bruges de père nigérian et de mère belge, tous deux anciens sprinters. "La saison est longue cette année et j’ai encore cinq semaines pour me qualifier mais le plus tôt sera le mieux. Et Ninove est effectivement un meeting qui m’a déjà réussi dans le passé. Je suis, en tout cas, extrêmemement motivé !"
Dans la foulée d’un meeting de Heusden où son chrono de 13.56, certes accompagné d’un vent trop généreux (+2,4 m/s), n’est pas passé inaperçu, Michael Obasuyi s’est immédiatement remis au travail lors d’un stage de dix jours à Castellon où il a posé les bases de la deuxième partie de la saison.
Le bilan de la première partie reste, à ses yeux, marqué par une grosse déception sous la forme d’une cinquième place aux championnats d’Europe de Gävle où sa finale ne fut pas irréprochable.
"Ma préparation a été perturbée par une blessure à la hanche, encourue après deux meetings à l’étranger, mais cela n’est pas une excuse", tranche celui qui s’était classé quatrième des Mondiaux juniors l’année précédente. "Ce genre de contretemps fait partie de la vie d’un athlète de haut niveau. J’aurais dû au moins prendre une médaille en Suède et j’estime donc avoir des choses à prouver dans les semaines qui viennent."
Considéré comme un énorme talent, le plus grand sur les haies depuis la retraite sportive d’Adrien Deghelt (13.42) et peut-être depuis Jonathan Nsenga, le détenteur du record de Belgique (13.25), Michael Obasuyi, qui a battu en 13.75 le record de Belgique juniors de Sven Pieters l’an dernier, semble promis à un avenir doré. Dans un passé récent, le Flandrien se partageait pourtant encore entre les haies et la longueur. Dans cette dernière discipline, en 2015, il a d’ailleurs terminé 9e au Festival olympique de la jeunesse européenne de Tbilisi. Son record personnel est de 7,41 m et date de 2017. Ce n’est que depuis cette année que son coach Patrick Himschoot l’a orienté exclusivement vers les haies.
"C’était une décision logique dès lors que la longueur entraînait chez lui quelques problèmes au pied", explique l’entraîneur. "Le 110 m haies est sa discipline et si je ne veux pas faire de pronostic à trop long terme ou parler du record de Belgique, il est certainement capable de descendre sous les 13.40 dans les prochaines années. Mais c’est une épreuve qui demande de l’apprentissage et du temps."
Michael Obasuyi, à 19 ans, n’en manque pas ! "On verra comment il aura récupéré du stage et quelles sont les conditions. Mais il approche de sa meilleure forme, oui. On peut espérer qu’il se qualifie pour Doha mais à son âge, un échec ne serait pas un drame."