Les Belgian Cheetahs sortent les griffes
Le 4x400m féminin ambitionne de se qualifier pour l’ Euro de Berlin, ce samedi, à Berne. Et de convaincre les derniers sceptiques…
- Publié le 14-06-2018 à 19h53
Le 4x400m féminin ambitionne de se qualifier pour l’Euro de Berlin, ce samedi, à Berne. Et de convaincre les derniers sceptiques… Quatre ans après la huitième place de nos filles à Zurich (Laetitia Libert, Olivia Borlée, Justien Grillet et Kimberley Efonye avaient signé un chrono de 3:31.82), la Belgique va-t-elle envoyer un relais 4x400m féminin aux championnats d’Europe de Berlin ? Le scénario semble, aujourd’hui, fort possible !
La qualification individuelle de Hanne Claes et de Margo Van Puyvelde sur 400m haies a, en tout cas, donné de l’épaisseur à un projet ayant repris corps l’an dernier après la nomination de Carole Bam (qui entraîne Cynthia Bolingo) comme coach d’une équipe où l’on retrouve également Justien Grillet, Camille Laus et Elise Lasser.
"J’ai décidé de réunir quelques filles pour mettre en place un projet ambitieux avec de grandes compétitions en toile de fond : les championnats d’Europe en 2018, les Relais mondiaux aux Bahamas en 2019 et, bien sûr, les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020", explique l’ancienne athlète camerounaise.
D’abord freinée, l’adjonction attendue de Camille Laus et de Hanne Claes à l’équipe a permis de renforcer encore davantage le projet dont la cohésion repose aussi sur les affinités entre les athlètes. "C’est un vrai groupe de copines !", souligne Carole Bam.
Les instances ont toutefois demandé à voir d’abord s’exprimer le potentiel de l’équipe avant de lui apporter leur soutien. Les résultats individuels de Laus et Claes, deux athlètes montant en puissance dès l’hiver, furent alors rapidement porteurs d’espoirs et d’enthousiasme.
Et le 26 mai dernier, à Oordegem, l’équipe de relais (composée de Van Puyvelde, Claes, Grillet et Laus), désormais baptisée en Belgian Cheetahs (les guépards belges), signait un chrono prometteur : 3:31.39, à moins d’une seconde du record de Belgique établi aux JO de Moscou en 1980 par le quatuor Alaerts-Berg-Michel-Wallez (3:30.7).
"Cette course, disputée alors que Camille et Margo n’avaient pas encore récupéré de l’individuel et dans laquelle les filles se sont retrouvées sans concurrence, a servi de déclic pour beaucoup de monde", poursuit Carole Bam. "Aujourd’hui, le scepticisme n’a plus lieu d’être. D’autant que Cynthia (Bolingo) , qui n’a malheureusement pas pu s’aligner à l’Ifam, revient bien dans le parcours comme elle l’a montré à Genève. Et sa marge de progression est encore importante."
La sprinteuse du CABW sera, du reste, titularisée, ce samedi au meeting de Berne, avec Camille Laus, Hanne Claes et Margo Van Puyvelde.
"Je pense que le potentiel pour faire un chrono de 3:28 est là mais il faut déjà veiller à réussir le minimum européen. Avec des nations comme la Suisse ou la Grande-Bretagne à nos côtés, nous espérons y parvenir ce samedi et ne pas compter sur une éventuelle autre opportunité à Heusden. J’ai, en tout cas, demandé à toutes les filles de se concentrer sur cette seule épreuve en Suisse pour avoir un maximum de chances."
Olivia Borlée : "Un projet génial"
La Bruxelloise, qui était dans l’équipe en 2014, voit un vrai potentiel dans le groupe.
Membre de l’équipe de 4x400 m qui a atteint la finale de l’édition 2014 des championnats d’Europe, Olivia Borlée est susceptible de pouvoir apporter son expérience au groupe actuel. Âgée de 32 ans, la Bruxelloise possède un record à 53.38 sur le tour de piste. Elle n’a toutefois plus couru de 400 m outdoor depuis 2016 et n’est pas encore entrée en compétition cette saison. Quelles sont, dès lors, ses intentions ?
"Je vais être franche, je n’ai aucune ambition de compétition cette année, nous dit-elle. Depuis juillet dernier, je travaille en full-time sur la marque de vêtements que j’ai créée avec Élodie (Ouedraogo) et, dans la mesure où nous avons de belles opportunités au niveau international et donc beaucoup de travail, je m’y consacre entièrement pour le moment. J’avais aussi besoin, mentalement et physiquement, de faire une pause au niveau du sport. Mais depuis quelques semaines, j’ai réussi à trouver le temps pour m’entraîner trois ou quatre fois par semaine et je ne ferme certainement pas la porte à l’athlétisme. Je n’ai encore rien décidé à ce niveau-là d’autant que l’introduction de relais mixtes dans les grandes compétitions est de nature à me motiver…"
Olivia Borlée se montre, par ailleurs, très enthousiaste à l’évocation de ce relais 4x400 m féminin qui a trouvé un nouveau souffle.
"Je connais très bien la plupart des filles et je trouve ce projet génial ! lance -t-elle. Ce groupe, où règne un véritable esprit d’équipe et où les athlètes comprennent ce qu’est un relais, détient un vrai potentiel. Je suis convaincue qu’elles vont pulvériser le record de Belgique et livrer ensuite de beaux championnats."
Camille Laus: "Motivées pour représenter la Belgique"
La première sortie du relais 4x400 m nouvelle version a dépassé les attentes. Avec un chrono de 3:31.39, réalisé sans l’apport de Cynthia Bolingo, les Belgian Cheetahs peuvent nourrir de véritables ambitions. "À l’Ifam, il s’agissait d’un test et pas du tout d’un pic de forme dans notre saison", relève Justien Grillet. "Malgré tout, nous avons signé un chrono plus rapide que l’équipe en finale des championnats d’Europe voici quatre ans. C’est bon signe !"
Pour Hanne Claes, qui revient de loin après avoir été blessée sérieusement au tendon d’Achille et vient de décrocher sa qualification pour l’Euro sur 400m haies, ce projet agit comme un adjuvant. "Depuis que j’ai rejoint le groupe de Jacques Borlée, j’ai trouvé en Camille Laus une super partenaire d’entraînement. Et maintenant qu’elle est montée sur 400 m elle aussi, même si c’est sur le plat, l’émulation entre nous est totale."
"C’est chouette de savoir qu’il y a ce projet collectif en plus de nos carrières individuelles", souligne Camille Laus, qui n’est plus qu’à 1 centième de la qualification européenne sur le tour de piste. "Nous sommes vraiment hyper motivées à l’idée de représenter la Belgique sur la scène internationale."