Les Belgian Cheetahs montrent les crocs
Un an après sa création, le relais féminin 4x400m veut monter sur son premier podium international ce dimanche.
- Publié le 02-03-2019 à 07h44
- Mis à jour le 02-03-2019 à 11h27
Un an après sa création, le relais féminin 4x400m veut monter sur son premier podium international ce dimanche.
À l’Emirates Arena de Glasgow, ce dimanche soir, en fin du programme de ces championnats d’Europe en salle, les Belgian Cheetahs veulent écrire une nouvelle page marquante de leur jeune histoire en relais 4x400m. Après leur quatrième place de l’Euro de Berlin, l’été dernier, nos félines sprinteuses ont, cette fois, mis la barre plus haut et visent un podium.
"On n’a pas peur de le dire : on est venues pour ça !, explique leur coach, Carole Bam. On se visualise déjà avec une médaille. Cet état d’esprit de ‘winners’, que Camille incarne à la perfection - elle ne veut pas entendre quoi que ce soit de négatif -, est important avant une telle compétition, surtout quand on a le potentiel de concrétiser nos espoirs de podium. Et, si jamais les choses ne se passent pas comme on le souhaite, on aura aussi le droit d’être déçues."
"Si on ne prend pas de médaille, ce sera une déception, oui ! lance la capitaine, Camille Laus. Comme on a de l’ambition, on place la barre un peu plus haut chaque année. Le but est de rivaliser rapidement avec les meilleures équipes, même mondiales. Comme à Berlin, on passera juste après les Belgian Tornados. J’espère qu’on aura de nouveau l’occasion de voir leur course dans la chambre d’appel parce que leur victoire avait constitué un boost incroyable."
Pour Margo Van Puyvelde, l’inexpérience en indoor des Belgian Cheetahs n’est pas un motif de crainte. "Ce sera certes notre première expérience en salle avec le relais, et on se rend compte que cela ne va pas être facile, mais cela ne nous fait pas peur. À mon sens, la Pologne est favorite de l’épreuve, devant la Grande-Bretagne, mais ce sera plus ouvert pour la troisième place"(NdlR : qu’avait conquise l’Ukraine en 2017 derrière ces deux équipes).
Camille Laus s’attend, elle aussi, à une course très animée lors de cette finale. "Ça va être la bagarre et il faut bien reconnaître qu’on n’a pas une grande expérience là-dedans, reprend la Tournaisienne. Mais on est prêtes à jouer des coudes, dans les limites de ce qui est permis, pour terminer le plus haut possible. Ce sera tendu, on n’a que 50 mètres pour dépasser en ligne droite, et si on arrive toutes en même temps pour le premier passage, tout le monde voudra se mettre au 1. Mais, je le répète, on est prêtes !"
Pour Hanne Claes, "une médaille aurait une signification particulière, à titre personnel, dans la mesure où j’ai été longtemps blessée au tendon d’Achille avant de revenir sur le devant de la scène en 2018." Mais elle couronnerait surtout la qualité d’un groupe qui tire sa force de sa cohésion, de sa détermination et de son ambition. "Croire que c’était possible de finir si haut à Berlin, c’était une première étape cruciale dans notre réussite. Depuis lors, on sent que la reconnaissance envers notre travail est enfin là, même si elle est surtout… symbolique puisque les filles ne bénéficient pas encore de contrats pros", indique Carole Bam.
Surnommée affectueusement "Mama Cheetah" par ses athlètes, cette ancienne sprinteuse camerounaise de haut niveau n’a elle-même qu’un mi-temps dans son club du CABW.
"Jacques Borlée, qui me soutient beaucoup et que je considère comme une référence en Europe, me dit tout le temps : ‘toi, tout ce que tu fais, tu le fais avec le cœur’. Et c’est vrai que je fonctionne fort à la passion. Cela m’arrive de partir en stage sur mes congés, mais cela ne peut pas durer éternellement, dit-elle. J’ai la chance d’être tombée sur un super groupe, où les filles s’entendent super bien hors de la piste, et je ne dois pas passer mon temps à régler des conflits. Cela ne me dérange pas de rester dans l’ombre…"