L'affaire Borlée, entre sport et politique
Christian Maigret, directeur technique de la LBFA, regrette cette situation.
- Publié le 08-03-2019 à 19h53
- Mis à jour le 09-03-2019 à 08h51
Christian Maigret, directeur technique de la LBFA, regrette cette situation. Que ce soit au COIB, à l’Adeps ou au cabinet du ministre des Sports, Rachid Madrane, nombreux sont ceux à être tombés de leur chaise ou à avoir avalé leur café de travers, ce vendredi matin, en découvrant la "lettre ouverte" de la Ligue belge francophone d’Athlétisme (LBFA) à l’encontre de Jacques Borlée, entraîneur de Jonathan, Kevin, Dylan, Jonathan Sacoor, Camille Laus et Hanne Claes, mais aussi coach de notre relais 4x400 m masculin. Les termes utilisés par le Conseil d’administration de la LBFA, auteur de ce "coup de gueule" sont, il est vrai, particulièrement crus.
Directeur technique de la Ligue francophone, Christian Maigret n’en disconvient pas, mais avance quand même une explication. "Avant tout, je trouve cette situation très regrettable. Elle résulte du pourrissement des relations entre la LBFA et Jacques Borlée. Mais la goutte d’eau qui a vu déborder le vase, ce sont les déclarations de l’entraîneur et coach qui nous a traînés dans la boue. À l’unanimité, le CA a décidé de réagir, de mettre les points sur les i avec cette ‘lettre ouverte’. Le CA de la LBFA a pris ses responsabilités."
On le sait, ce n’est pas la première fois que le torchon brûle entre l’instance et le père Borlée. Mais, cette fois, l’incendie ne sera vraiment pas facile à éteindre, tant les accusations ont été loin. Très loin ! Trop loin ?
À l’origine, on trouve cette convention que la Ligue royale belge d’Athlétisme (LRBA) a voulu imposer à ses athlètes dix jours avant l’Euro indoor. "Sans doute avons-nous commis une maladresse dans le timing de ce mail adressé aux athlètes sélectionnés pour Glasgow…" reconnaît Christian Maigret. "Mais, sur le fond, je ne pense pas que cette convention était déraisonnable, d’autant qu’elle était inspirée de ce qui se passe en France et aux Pays-Bas."
Toujours est-il qu’elle a déclenché une tempête médiatique, touchant Nafi Thiam, l’icône de l’athlétisme belge, dont la LBFA prétend qu’elle a été instrumentalisée ! Soit…
Jacques Borlée a embrayé et l’affaire s’est emballée. Au point qu’on se demande comment sortir de l’impasse ! L’entraîneur menace de quitter l’aile francophone pour son homologue néerlandophone tandis que le ministre des Sports, Rachid Madrane, propose ses services de médiateur. "S’il demande son transfert, par exemple à Vilvorde, Jacques Borlée, comme ses athlètes, dépendra de facto de la Vlaamse Atletiek Liga et de Sport Vlaanderen. Et plus de l’Adeps…", constate le DT francophone. "Mais je crois savoir que nos confrères ne sont pas demandeurs."
Sauf si le politique s’en mêle. Ce serait peut-être une aubaine pour l’autre ministre des Sports, Philippe Muyters, de "récupérer" les Borlée après s’être ridiculisé l’an dernier, à Berlin, avec l’affaire Koen Naert !
Une réunion mercredi
Curieux hasard du calendrier, une réunion prévue de longue date doit/devait rassembler Jacques Borlée, coach de notre relais 4x400 m masculin, et toutes les instances sportives, dont la LBFA, le… mercredi 13 ! Objet de cette réunion habituelle : le plan de préparation pour la saison estivale. Mais, compte tenu de la situation, sera-t-elle maintenue ?
Affaire à suivre…