Koen Naert a failli faire tomber le record belge du marathon: "J’ai osé y aller !"
- Publié le 08-04-2019 à 07h00
- Mis à jour le 08-04-2019 à 08h32
Ce dimanche, à Rotterdam, il a échoué près du record national de Rousseau. Dix-neuf secondes. Tel est l’écart qui, depuis ce dimanche, sépare le record de Belgique établi en 1995 (à Berlin) par Vincent Rousseau de ce qui est désormais le meilleur chrono de Koen Naert (2h07.39). À Rotterdam, l’athlète de Roulers a profité de conditions idéales et d’une course très rapide (vainqueur en 2h04.11, le Kenyan Marius Kipserem a fait tomber le record de l’épreuve) pour abaisser sa précédente référence de… 2 minutes et 12 secondes, lui dont le record était encore de 2h10.16 il y a deux ans.
"Ma progression peut sembler très importante mais elle s’explique par le fait que je cours en pleine possession de mes moyens et tout à fait libéré depuis un an et demi seulement, dit-il. En 2016 et en 2017, j’ai connu deux saisons un peu creuses et je suis en train de rattraper mon retard depuis l’an dernier. J’ai un staff autour de moi, j’ai une approche vraiment professionnelle et de plus en plus méticuleuse, et surtout j’ai acquis depuis mon titre de champion d’Europe une confiance que je ne possédais pas avant."
Septième de la course, Koen Naert s’est élancé dans le deuxième groupe, laissant les favoris africains et le Néerlandais Abdi Nageeye s’expliquer en tête de la course. Emmené par ses deux lièvres, David Nilsson et Julius Tarus, notre compatriote a semblé sûr de sa force et toujours en contrôle. Même le petit incident au cours duquel il a fait chuter le débutant kenyan Kirui Kiplangat, au ravitaillement situé aux alentours du 15e kilomètre, ne l’a pas trop perturbé.
"C’est très dommage et je dois dire que c’est un peu de ma faute, avoue-t-il. J’ai changé de ligne un peu brusquement. Je suis sincèrement désolé pour lui mais je ne pouvais pas m’arrêter pour l’aider à se relever. C’est bien la preuve que tout peut arriver en marathon."
Passé à mi-course en 1h04.03 puis esseulé à partir du kilomètre 31, Koen Naert a remarquablement géré son effort, conclu par un split négatif (1h03.36 pour la deuxième partie de course).
"J’espérais en être à nouveau capable et cela a bien fonctionné !" sourit-il. "Quand j’ai vu qu’on était sur des bases de 2h08.30, je me suis dit que je n’avais pas fait tous ces efforts pendant ma préparation pour en rester là et j’ai décidé d’accélérer. Depuis Berlin, je sais que c’est en osant qu’on réalise les plus belles performances. Alors j’ai osé y aller ! C’est bien sûr un sentiment mitigé de terminer aussi près du record de Belgique. Quand j’ai vu s’afficher les 2h07.20, je me suis dit : ‘ah ! voilà, Vincent vient d’arriver...’ Et j’ai vu que je n’étais pas si loin. Je vais analyser ce qui peut être encore amélioré et continuer à travailler…"