Kipchoge, un chrono pour l’histoire
En 1h59.40, il a signé un exploit lors du marathon-spectacle organisé à Vienne.
- Publié le 14-10-2019 à 07h50
En 1h59.40, il a signé un exploit lors du marathon-spectacle organisé à Vienne. 1h59.40. Ce samedi matin, à Vienne, sur un parcours sur mesure, Eliud Kipchoge a réussi son formidable pari de couvrir la distance du marathon (42,195 km) en moins de deux heures, créant des scènes de liesse populaire dans son pays où son épopée était suivie sur écran géant. Grâce à des qualités physiques et un pied hors norme, grâce aussi à une batterie d’aides en tous genres, le Kenyan de 34 ans, soutenu financièrement et logistiquement dans sa (deuxième) tentative par les firmes Ineos et Nike, a fait exploser une barrière chronométrique mythique.
C’est incontestable : il s’agit d’un exploit, à défaut d’un record du monde. Qui, aux yeux du grand public, définira même peut-être davantage la carrière de Kipchoge que ses multiples succès lors de véritables courses, avec des adversaires de chair et d’os, et dans des conditions identiques pour tout le monde.
Sur le Prater, bordé d’arbres mais aussi de milliers de personnes, Eliud Kipchoge s’est vu dérouler le tapis rouge. Ses sept lièvres de haut niveau (interchangeables tous les cinq kilomètres) disposés autour de lui en escadrille, afin de lui permettre de bénéficier d’un effet de traction, le plus grand marathonien de l’histoire n’a eu qu’à se laisser guider par les pas de ses camarades, eux-mêmes soumis à la cadence des lasers projetés depuis la voiture ouvreuse. Nul besoin de chercher son rythme : il était tout trouvé ! Et défini bien longtemps à l’avance.
"Dès les premiers kilomètres, j’étais très à l’aise", a souligné le champion olympique, portant les chaussures dernier cri conçues par son équipementier et bénéficiant de ravitaillements mobiles (des bouteilles tendues par son manager à vélo) pour l’occasion. "Je me suis entraîné pour cela pendant quatre mois et demi, et j’avais gravé dans mon cœur et mon esprit que je courrais le marathon en moins de deux heures."
Les sacrifices du "marathon moine" ont payé. À peine essouflé, il fut félicité par ses proches et empoigna un drapeau kenyan pour s’en aller remercier - au pas de course! - un public enthousiaste. En recréant ces conditions "parfaites", il n’est pas dit que Kipchoge, ou un autre athlète d’exception comme Kenenisa Bekele, ne fera pas encore mieux un jour !